Souci alimentaire

Bon. Pas facile pour moi de parler de ça, parce que j'en ai pas mal honte. Pour résumer, j'ai un problème alimentaire depuis mes 14 ans environ. A l'époque, je bouffais de manière compulsive tout ce qui me passait sous la main. L'année d'après, j'ai complètement arrêter de bouffer, et ne me suis remise à manger que quand on m'a gentiment dit que si je perdais plus, je finissais à l'hôpital. L'expérience de l'HP aux US m'avait tellement traumatisée que je me suis remise à bouffer.

Depuis, j'alterne. Soit je bouffe comme une dingue, soit je bouffe pas. Tous les médecins qui m'ont suivi ont reconnu qu'il y avait un trouble alimentaire, et ça c'est toujours arrêté là. Je passe ma journée à penser à la bouffe. A organiser mes visites au supermarché de manière à ce que je n'aille pas au même deux jours de suite. A prendre de gros amas de sucreries tout en ayant honte parce qu'il y a que ça dans le caddie. Tout mon fric y passe. Et niveau poids, c'est la catastrophe.

J'arrive pas vraiment à prendre des plats réguliers, je bouffe plutôt tout au long de la journée, avec des pics de "crise" où je mange plus. J'ai vu des diététiciennes, j'ai essayé de me restreindre moi-même. Rien à faire. Et ce problème m'obsède/me pourrit la vie. J'avoue que je ne sais plus comment faire pour gérer un truc qui est pour moi ingérable. Si je me baffre pas, je suis à cran, sur les nerfs, les AM empirent. Quand je suis en mode je-mange-pas, pour rien au monde je ne voudrais arrêter la sensation de mon corps qui a faim, parce que j'ai le contrôle.

Bref. Je sais plus quoi faire. Si quelqu'un a une petite idée, je suis preneuse.

T'as déjà une idée de pourquoi tu manges? Par ennui, stress, autres?

En principe, comme tu t'en doutes, pour régler le problème de bouffe, il faut régler le problème de fond, vu qu'on bouffe (ou pas d'ailleurs) justement pour l'oublier/transférer le problème sur autre chose.

En attendant, te forcer à prendre des repas c'est vraiment impossible? Pas besoin de suivre le sacro-saint équilibre donné par les nutritionnistes, mais pour au moins avoir un cadre à nouveau et ça te permettra peut-être de réduire les crises entre.
Sinon pour entre, t'as déjà essayer de manger plutôt des trucs sains (fruits/légumes ou les féculents complets ça cale plus) ou les chewing-gums/bonbons sans sucres.
Pour pas partir en nawak au supermarché, tu peux juste emmener une certaine somme (et pas de CB), qui suffit pour tes courses non crise, comme ça tu peux pas acheter plus.
Quand tu es chez toi, évite d'avoir des stocks d'aliments à crise pour pas être tenter.

La seule idée du pourquoi, ce serait pour remplir une sorte de vide, ou pour compenser quand je suis sur les nerfs.
Le problème de fond, je n'en ai strictement pas la moindre idée, j'en suis toujours au stade de démêler la pelote.

Après, pour les repas, je fais pas mal d'efforts en ce sens mais j'ai du mal. Les seules fois où je prends vraiment des vrais repas, c'est quand je suis chez mes parents.
Les trucs sains, j'ai essayé mais là aussi j'ai du mal, je ne suis pas "satisfaite" tant que j'ai pas bouffé le truc le plus gras et le plus sucré possible.

Sinon, je retiens l'idée de prendre une certaine somme, c'est définitivement à appliquer. En ce moment, j'essaye de ne pas avoir de stocks d'aliments à crise, le problème c'est que je me jette sur tout le reste : aliments petit dèj, yaourts, quantité affolantes de féculents ect…

Merci pour tes conseils, en tout cas!

Un truc qui m'a pas mal permis de dériver mes crises à un moment donné, c'est de manger des légumes crus (genre carottes ou autres), mais pas tout seuls (parce que là clairement, pas satisfaisant). Donc je me faisais une sauce à tremper, genre yaourt allégé additionné de ce que tu veux, ketchup, curry, moutarde, selon ce que tu aimes. Là, ca me donnait dja vachement plus la sensation de "c'est bon je me suis calmée les nerfs". Moins optimal que les légumes seuls certes, mais toujours nettement plus sain que le raid sur les paquets de gateaux ou le fromage (surtout le fromage dans mon cas, vu que je suis plus salé que sucré, en période d'hyperphagie j'en faisais une consommation qui a probablement du faire fructifier l'industrie du fromage -_-")

Moi, c'est plutôt tout ce qui est à base de cocholat. Côte d'or et Kinder devaient adorer ma CB.
Merci de l'idée des légumes avec sauce, je vais essayer pour voir ce que ça donne.

Ok, je fais un up du topic parce que le problème devient de plus en plus envahissant, il s'aggrave (en même temps je vais moins bien donc c'est un poil logique). J'ai un peu de mal à gérer, et les quantités de ce que j'avale commencent vraiment à me faire peur.

Aussi, j'ai une question. Je suis en train de considérer d'aller à un groupe de parole sur les TCA, mais je voudrais avoir des avis pour savoir si c'est une bonne idée ou pas.

Tu peux toujours aller à une séance pour voir si ça te convient ou non (du moins par ici c'est possible). C'est le meilleure moyen pour se faire un avis.

A mon sens l'intérêt c'est de sentir moins seul et de voir qu'on est pas les seuls à galérer dans le cambouis. Après ça peut aussi donner des pistes pour comprendre notre mode de fonctionnement envers la bouffe et ça permets d'avoir un endroit où les gens vont pas nous juger parce qu'on dit qu'on a liquidé le placard de bouffe.
Enfin le mieux est de tester, car le fonctionnement du groupe de parole n'est pas le même partout, que tout le monde n'est pas à l'aise pour en parler (même si on est pas obligé et qu'on peut surtout être spectateurs au début) et que tout dépend des personnes composant le groupe aussi.

Ok, merci pour ta réponse!

Bon, je suis clairement dans la merde. La balance me l'a clairement indiqué (j'indique pas le poids vu que c'est hors-charte, mais ça m'a effrayée), et avec les histoires de cholestérol + diabète dans la famille (ma mère elle-même, qui bouffait déjà pas sucré, est obligée de suivre un régime strict car elle est limite niveau glycémie).

Ma psy m'a dit qu'elle pouvait rien faire. Elle m'a suggéré d'appeler l'hôpital Sainte-Anne, qui a des consultations non sectorisées dans les TCA. J'ai le numéro, mais je bloque. J'ai l'impression de pas être "valide", de m'être inventé des TCA, qu'on va m'envoyer bouler. J'ai pas le diagnostic sur papier, on m'a juste dit il y a quelques années "Vous êtes boulimique", à l'époque j'alternais jeûne et crise de bouffes.
Mais maintenant c'est juste de la prise de bouffe, c'est une obsession. Mais je sais pas si c'est "valide", si ça me donne le droit d'aller voir un spécialiste. Bref, je suis paumée, j'ai la trouille de me faire envoyer chier, ce que je supporterais assez mal. J'ai peur qu'on me dise que j'ai rien, et qu'est-ce que je fous ici, alors qu'il y en a d'autres qui ont de vrais problèmes.
Pour résumer, je sais pas quoi faire.

Franchement, vas y. Attends pas que les kilos se soient incrustés. Parce que après, c'est franchement l'enfer de reperdre.

Vous avez raison toutes les deux. Faut que je me prenne en main. Je prends mon courage à deux mains demain et leur passe un coup de fil (et après, j'attends dans la liste, je suppose).

Vient nous dire comment tu te sens après avoir appeler.
Si tu veux.

Je comprend ce que tu vis.
Alors, si t'as envis de parler.
Je suis là.

Merci, Ziel, c'est vraiment très gentil de ta part.

Tu fais taire ta parano et ton appréhension, tu appelles, et tu y vas Sinon, on sort le fouet.
Plus sérieusement, t'as rien à perdre à essayer, si ça se trouve ça peut vraiment t'aider. Et puis si tu ressens ton rapport à la nourriture comme un problème, c'est qu'il y a un problème. Comme ça a été dit, ne crache pas sur l'aide, tu y a autant droit que d'autres.

Surtout que pour le suivi en ambulatoire il s'en fiche de ton poids, du nombre de crises ou d'autres trucs du genre, mais ce qu'ils prennent surtout en compte c'est à quel point les tcas te pourrissent la vie/la bouffe t'obsède, car c'est ça qui est important.
Donc appel, tu as vraiment rien à perdre à tenter en tout cas.
En plus Saint-Anne est quand même connu pour être un endroit où les tcas sont bien pris en charge, donc ça peut que t'être bénéfique.

Bon, j'ai toujours pas appelé, de une parce que j'ai la trouille qu'ils m'envoient chier, de deux parce que j'ai une phobie du téléphone.
La situation s'améliore pas, ma mère commence à me faire des remarques du genre "Tu veux que je te mettes dans la tombe ?" Elle qui me disait toujours me respecter face à mes problèmes de poids, sa crédibilité en prend un sacré coup.
Ceci dit, je sais qu'il faut que je me bouge le cul, mais j'y arrive pas. Peut-être parce que j'ai l'impression d'être une jeune femme qui s'invente des TCA alors qu'elle n'a rien. Peut-être parce que tous les médecins que j'ai vu jusqu'à présent m'ont dit "on peut rien faire" ou "vous avez des TCA, je peux pas vous aider".
Bref, un petit update bien pathétique et dindesque.

Bon déjà, si j'ai bien tout lus, t'as des jolies papiers, qui confirment que, oui, tu as un problème avec la bouffe, donc, relis les, colles-les toi sur face, regarde bien ta balance, prend ton telléphone dans la main, regarde bien alternativement tes papier et ta balance,
prend un bout de papier et note les grandes lignes de ce qu'il faut que tu retiennes quand tu sera au tel, mets toi calmes,
attend autant de temps qu'il te faudra, et appelles toujours dans cette même pièce,tranquille (ta chambre surement..?).
Là, les medecins qui t'ont dit "on peut rien faire", tu peux tous les renvoyer dans leur trou, profites en!

Allez courage! Sinon comme à dit A-lice, ---> Le fouet!!

Brise-patte a écrit:

Bon déjà, si j'ai bien tout lus, t'as des jolies papiers, qui confirment que, oui, tu as un problème avec la bouffe, donc, relis les, colles-les toi sur face, regarde bien ta balance, prend ton telléphone dans la main, regarde bien alternativement tes papier et ta balance,
!!

Excuse moi mais si elle veut se convaincre qu'il lui faut bien appeler, il ne faut surtout pas qu'elle regarde la balance. Car d'expérience, on a toujours trop et on en veut moins... tu me suis ? Donc pas la balance, le reste niquel. ^^

Oh sorry pour la balance alors!



sauf que, désolé, je comprend pas pourquoi ^^' :
Si justement Wicked regarde ça balance, et qu'elle est horrifiée par le poids indiqué, pourquoi celà l'empecherait-elle d'appeler pour justement, se reprendre en moins et voir son poids déminuer?
(bien que je comprenne qui si on l'on trouve que son poids est plutot correcte (alors qu'il ne l'est justement pas) l'on est pas super envie d'aller qui que se soit)

Le fait d'être horrifié par le poids indiqué peut motiver à demander de l'aide, ou faire le contraire, se replier sur soi et empirer ses comportements, par honte, dégoût de soi, résignation etc.

Dans tous les cas, les TCA ne sont pas une question de poids. Du moins, pas directement. C'est pas sur ça qu'il faut focaliser un diagnostic. C'est le fait d'être pas bien dans sa peau qui prime, et qui devrait faire demander/accepter de l'aide. La balance peut faire électrochoc, mais on ne suit pas une thérapie de ce genre pour perdre ou prendre du poids, même si au final le poids changera lorsque le comportement alimentaire sera plus "sain" lorsque ce qui causera le trouble sera réglé. (Ce qui place le poids à la troisième place.)

Je pense pas que la balance soit une contre-indication, à moins d'être dans un schéma où ça a une place importante et une tendance au renforcement du problème de base (ce qui n'est pas le cas pour tous les TCA, à Wicked de voir où elle se place), mais je doute aussi de son indication. A vrai dire, je trouve ça inutile. A partir du moment où on connaît déjà à peu près son poids, qu'il est trop haut/bas et qu'on sent qu'il faut faire quelque chose, se soumettre volontairement et répétitivement à l'électrochoc, au mieux ça sert pas à grand chose, au pire c'est carrément malsain.

Mais ouais tarde pas trop à faire quelque chose. Ecris ce que t'as envie de leur dire, prépare ton discours pour ne pas perdre tes moyens au téléphone et te défiler par rapport aux points qu'il faut dire pour décrire la situation le plus fidèlement possible, et fixe-toi un délai pour faire ça.

Et n'essaye pas d'imaginer leur réponse. C'est leur job de proposer des possibilités de prise en charge, pas le job de ton imagination et anxiété. (Qui adore faire des heures sup' à empoisonner le plus de projets possible.)

Bon, j'ai appelé. Il leur faut une lettre de ma part et une lettre de ma psy (qui, en grande chieuse, refuse de la faire sans que je sois là, alors qu'elle aurait pu la faire et me laisser la récupérer au CMP), je dois leur envoyer le tout et atteindre.

La situation devient un poil critique, j'ai réalisé que j'étais vraiment un éléphant (et avoir une soeur qui met du 38 et la voir dans de jolis vêtements n'aide pas), je pense de nouveau à ne plus bouffer. Je suis tout le temps essoufflée, j'ai mal partout dès que je marche un peu trop. Bref, pas une situation fantastique.

Putain, quand c'est pas l'un, c'est l'autre.
Jusque là je me goinfrais et maintenant plus envie de manger, ça fait un moment que ça me tarabuste, j'ai commencé par skipper les petits déjeuner, et plus de désir de manger. Juste une envie de contrôle, de gagner par rapport à mon corps, de mincir, de faire à nouveau une taille acceptable, de pas être horrifiée par ce que je vois dans le miroir.
Pas manger, je sais que j'en suis capable. Je l'ai déjà fait à cause d'un pétage de plomb. Là c'est mon corps qui me fait péter les plombs. Je veux enlever toute cette graisse, je veux contrôler mon corps, le plier à ma volonté.

T'es sûre que c'est toi qui contrôle ton corps ? T'es sûre qu'il y a une once de contrôle dans les TCA ?

C'est l'impression que ça me donne. Et je suis une control freak, si je pouvais contrôler le temps je le ferais. Donc voir le fait que je contrôle ma faim, j'ai du mal à le voir autrement. Autant je reconnais le manque de contrôle dans l'hyperphagie, mais là, c'est un contrôle personnel, vu que j'ai le choix.