Insomnie & questions existentielles

J'ai fini mon remplacement aujourd'hui. Ils vont me manquer, ils étaient actifs, une vraie bande de singes mais jles aimais bien au fond. J'espère que je les aurai de nouveau (la secrétaire m'a promis de nouveaux remplacements).

Ceci dit, il y a juste un truc qui me reste sur la conscience. J'ai remarqué dans cette classe, un jeune homme un peu solitaire... Cheveux foncés, habits foncés, léger surpoids et apparemment grand fan de Tokyo Hotel. Le genre introverti, souvent seul dans les couloirs, dans la classe, à la récré... Et j'ai l'impression que j'aurais dû réagir, lui parler, m'assurer qu'il allait bien - en même temps un type du genre, c'est quasiment marqué fuckup sur son front et si c'en est pas déjà un, ça va en devenir un tout bientôt.

D'un côté, j'ai pas trop osé aller vers lui parce que je me rends bien compte que je suis plus vieille et que le fait que je sois sa prof pose une barrière hiérarchique et donc ça l'aurait sans doute mis mal à l'aise par rapport à ses copains de classe et jsuis la première à savoir que j'aurais jamais parlé à mon prof... Surtout que j'étais là pour six heures, par pour une année, c'est ptet pas mon rôle de jouer à la psy.

En même temps, j'aurais bien aimé faire quelque chose, lui parler, m'assurer qu'il allait bien. Je l'aimais bien moi, ça me gaverait qu'il fasse une grosse déprime... Peu importe au fond si il me rembarre, ça lui aurait ptet fait du bien de parler un peu, de savoir que qqn au moins voyait que ça allait pas ?


Et aussi... La mort, c'est nul. La mort c'est nul, c'est absurde, je comprends pas, ça rend la vie complètement absurde. Et ça m'angoisse. Au dessous de ma couche de poil doivent se cacher quelques neurons de Cioran, toujours est-il que de manière paradoxale, je trouve le suicide un bon moyen d'échapper à la mort. Parce que planifier, c'est enlever à la mort son côté imprévu "vazy que je te saute dessus sans prévenir". C'est lui enlever son pouvoir... Ouais c'est nul, c'est débile, c'est absurde et paradoxal. Le résultat est le même. Mais putain, je gère pas ce concept de merde "je meurs et je suis plus là".

ca l'aurait peut-être aussi incité à mieux se cacher...
il serait possible que tu y retournes histoire de lui parler deux minutes ?
après, justement tu n'es pas vraiment prof, te sachant de passage, sachant qu'il ne te reverra pas, cela aurait peut-être été plus simple pour lui...

Contente que tout se soit bien passé finalement !

La mort est peu être stupide mais elle est indispensable.
Pour le jeune... je sais pas moi j'aurais pas apprécié qu'un prof vienne me voire pour me parlé de ça sous prétexte que je suis un peu asocial... et puis tu aurais pas pu faire grand chose... a par en parlé a l'infirmière ou un truc comme ça ce qui est (du point de vue de tout ceux qui l'on subit d'après ce que j'en lit ici) pas une chose a faire.


Moi je prefere voir le suicide comme un moyen de finir sa vie en un feu d'artifice plutot que comme une bete bougie qui finit de ce consume, la mort m'inquiète pas outre mesure c'est surtout de plus revoir certaine personne qui me dérange...

Chapelier a écrit:

La mort est peu être stupide mais elle est indispensable.

Chap je t'aime bien mais tu sois très très heureux de ne pas être à côté de moi, tu te serais pris une sacrée royée. J'imagine assez mal comment tu aurais pu sortir une phrase plus banale, pompeuse et complètement vide de sens et d'argumentation. Et aussi je groute très fort de tous mes petits poils existentiels et existentialistes.

Pour mon petiot, on va l'appeler Michaël, j'y aurais pas été avec mes gros sabots genre "raconte moi ta vie et confie toi". J'aurais juste glissé une remarque dans les lignes de "j'ai l'impression que tu ne vas pas bien, je ne veux pas me mêler de ta vie mais jvoulais simplement te le dire". J'aurais pas aimé qu'on me force à parler mais j'aurais probablement aimé qu'on me remarque. Et j'aurais probablement trucidé la personne qui en aurait parlé à l'infirmière, aussi.

Pour le jeune... Bah.. Va savoir.. il t'aurait peut etre - ou pas - parlé. Et, même s'il t'avas pas parlé, ca lui aurait peut-être - ou pas - fait du bien que quelqu'un ait remarqué qu'il avait pas l'air de tenir la forme.. Cela dit, culpabilise pas... Et une autre fois, si tu le sens, tu iras parler à lui (ou à un autre) si les circonstances devaient se re-présenter...

Sinon.. Oui, la mort, ça pue... Je ne sais pas des masses qui te dire d'autre, parce que dans mon entourage, la mort a toujours, aussi, eu cette détestable habitude de débarquer à la "vazy que je te saute sur la gueule sans prévenir".. Et que, EFFECTIVEMENT, je vote pour une obligation à cette salope d'envoyer un courrier une semaine à l'avance...

Après.. Effectivement, le suicide est une excellente solution à tous les problème. Y compris à ceux de ton entourage, parce que si tu te buttais, il risquerait d'y avoir une jolie petite vague de suicide, un peu partout... (mon 5ème étage, par exemple, deviendrait très probablement un très joli plongeoir... Je ne sais absolument pas comment je gérerais le fait que tu te buttes, mais le choix existe entre très très mal, extrêmement très mal, abominablement très mal, ou game over)...

Je zappe le sujet du gnome, je suis très mauvais avec ces trucs-là, alors je ne serai d'aucune aide.

Par contre, concernant la mort, ton concept "je meurs et je suis plus là", je pense pas que tu aies à le gérer, dans l'absolu.
Parce que tu seras plus là pour gérer.
Alors cesse l'anticipation garoutienne. Et dire que je te dis ça, alors que tous ces beatniks avec leur "Carpe Diem" me font doucement gerber. Gruh.

Ca me refait penser à une autre citation du sieur Cioran :

Le monde commence et finit avec nous. N'existe que notre conscience, elle est tout et ce tout disparaît avec elle. En mourant, nous ne quittons rien. Pourquoi alors tant de chichis autour d'un événement qui n'en est pas un ?


EDIT : Caramel, ça a beau partir d'une bonne intention, j'ai l'impression que tu nous as pondu du chantage affectif sans le vouloir, là

Et concernant le suicide, je voudrais en revenir à ma réponse à Chapelier, où je lui disais en gros "on est tous sur liste d'attente, et on est tous embauchés, un jour." A partir de cette image, on peut aussi expliquer pourquoi le suicide est aussi mal perçu dans nos sociétés occidentales :
"Maman, il m'a doublé !
- Attends ton tour, gamin."

Jvais pas me buter, je ne suis pas suicidaire. C'est des considérations métaphysique d'un cerveau qui a dormi deux heures à tout péter, qui a une mort à intégrer, un enterrement glauquissime à préparer mentalement et qui a un soudain besoin de rationaliser le concept de "les gens meurent" et surtout "les gens meurent sans prévenir quand on s'y attend pas et qu'on peut pas leur dire au revoir". Mais non, c'est pas demain la vieille que vous vous débarrasserez de moi et de mes beaux poils de trolls sous ma soyeuse toison d'ado-garou.

Edit: Ah Dizzy, tu me cites Cioran comment puis-je résister ? Je crois que je vais me refaire un de ses recueils d'aphorisme, ça ne rassurera

Chantage affectif ou pas, c'est ce que je pense, Dizzy...

Je le conçois et le comprends, sans pour autant cautionner le principe... De toute façon Rain-Eve a mis court à ces spéculations, alors inutile de se fâcher pour du vent.

Et bonne nuit toi.

Okay.

Je crois que ma réponse était extrêmement garoute, en fait. Et pas très intelligente. Sincère, certes mais... Voilà quoi.

Desolée.

Ma phrase était pourtant purement réfléchis, tu imagine un monde sans mort? sa serait un monde de souffrance éternel, on se retrouverait je ne sais combien d'être vivant entassé sur terre avec l'impossibilité de manger (bah ouai si la mort existe pas c'est pour tout le monde pas juste pour nous joyeux humains) donc famine éternel plus surpopulation tu imagine le résultat? personnellement je trouve sa plutôt pas mal finalement que tout meurs un jours...

Un monde sans mort impliquerait un monde sans naissance mais serait néanmoins possible, non ?

Pourquoi un monde sans mort implique un monde sans naissance? je ne vois pas ou se situé le corollaire entre les deux...

La surpopulation

Mais ouais enfin disons qu'une mort prévisible m'irait pas mal aussi... Parce que perdre quelqu'un d'un seul coup comme ça, c'est dur à avaler.

Moi jsais pas si j'aimerais savoir quand je vais mourir mais les autres, j'aimerais assez savoir.

Pour ceux qui ont pas suivi la petite histoire, ma grand mère est morte il y a deux jours, elle avait fait une petite chute, rien de bien méchant et elle s'était fait hospitaliser. J'avais l'intention d'aller la voir ce weekend, pas le temps avant à cause de l'uni. Son état s'est dégradé et elle est morte en quelques heures, je n'ai pas eu le temps d'aller lui dire au revoir. Donc une semaine de préavis pour cte cochonnerie, ça serait cool.

Ouais..

Sincèrement ouais. D'accord avec l'idée d'imposer un préavis à la salope à faux.

Ca fait trop mal, de pas pouvoir dire au revoir.

Amande a écrit:

Mais d'un côté si tout était prévu, ça serait pas drôle non plus vous pensez pas?

Jsuis pas persuadée de trouver ça drôle à la base, la mort

:lol!: :lol!: :lol!:

Rain-Eve a écrit:

Moi jsais pas si j'aimerais savoir quand je vais mourir mais les autres, j'aimerais assez savoir.

Pour ceux qui ont pas suivi la petite histoire, ma grand mère est morte il y a deux jours, elle avait fait une petite chute, rien de bien méchant et elle s'était fait hospitaliser. J'avais l'intention d'aller la voir ce weekend, pas le temps avant à cause de l'uni. Son état s'est dégradé et elle est morte en quelques heures, je n'ai pas eu le temps d'aller lui dire au revoir. Donc une semaine de préavis pour cte cochonnerie, ça serait cool.

Ah, je savais pas.
Mes condoléances.

Bah si on étaient prévenu 1 semaine avant, bah on ferait sans doute tout pour l'éviter a nos proches, puis on finirait par le lui dire, donc par savoir notre propre mort.

Ensuite, je pense plutôt qu'il faut vivre chaque jour pleinement pour nous et aveux nos proches. Ne pas attendre à la dernière minute.

En même temps, même en sachant, est-ce que tu aurais réellement pu te libérer pour aller la voir? En aurais-tu eu le "courage"? Peut-être, peut-être pas.

Tu ne pouvais pas prévoir non, justement. Tu avais l'intention d'y aller, c'est ce qui compte et je suis sur qu'elle le sait. Alors, il ne faut pas que tu te sens "coupable" de ne pas y être aller avant. Tu as ta vie à vivre aussi et c'est important pour toi.

Ressasser le passer, vivre avec des "si", ça ne mène à rien du tout, juste à te torturer pour rien.

je plussoie Ziel ! Bien dit !