Que faire ?

Bonjour !

Je suis fraîchement arrivée sur le forum mais j'ai déjà eu l'occasion de voir que les autres membres sont là pour m'écouter (et c'est réciproque). Et je viens vous demander de l'aide.

Je me scarifie depuis que j'ai l'âge de 14 ans mais j'avais réussi à arrêter, jusqu'à novembre dernier.
En septembre, j'avais déménagé de ma ville natale (Strasbourg) pour faire des études de chinois et japonais à Paris. Tout s'est très bien passé jusqu'aux vacances de la Toussaint, quand j'ai revu ma famille. C'est à ce moment-là que j'ai fait une rechute. Maintenant, je me coupe de plus en plus, avant c'était juste l'avant-bras tandis qu'actuellement c'est aussi bien le ventre, les jambes ou le bras tout entier. Cela couplé aux crises de boulimies (je sais que ce n'est pas la section mais cela me semble lié).

Quand je suis rentrée de ces vacances, je n'ai pas eu le courage de retourner en cours (d'autant plus que j'étais tombée malade). Les crises se sont intensifiées, et avec les idées noires. Au bout de deux semaines, je suis allée voir une "pédiatre pour adolescents". Je m'attendais au diagnostic: dépression nerveuse. Ce n'est qu'au bout du second rendez-vous qu'elle a décidé des joindre ma famille. Mon père et ma soeur sont arrivés le lendemain et j'ai immédiatement été placée en hôpital psychiatrique. J'ai d'ailleurs pu y constater l'incompétence des infirmiers/infirmières qui passaient leurs journées sur internet à faire des achats en ligne et qui ne comprenaient pas pourquoi chaque matin j'avais de nouvelles plaies sur mon corps (j'avais caché des lames dans mes quelques affaires).

J'en suis finalement sortie et suis retournée en Alsace. La première semaine, j'ai tenu sans faire aucune crise. Ensuite, ça a recommencé. J'imagine que c'est parce que je dois à nouveau vivre avec mes parents -au moins les voir régulièrement parce que j'arrive à aller ailleurs certains soirs-, mes relations n'ayant jamais été bonnes avec eux, notamment avec ma mère car elle me frappait quand j'étais plus jeune, et mon père n'intervenait pas.

Actuellement, tout le monde croit que ça va mieux (hormis une amie à qui j'ai tout raconté parce qu'elle est dans une situation à peu près similaire) comme je cache ce qui se passe. Je suis incapable de dire à mon psychiatre ce qui arrive. J'essaie de me retenir de criser mais, généralement, l'intensité n'en est que décuplée. Du coup, je ne sais plus trop quoi faire...

Déjà imprimer ce post et le donner sans autres commentaires à ton psy?
Tu as 18 ans, tu es donc réputée majeure. Ça pourrait te permettre de mettre un peu de distance par rapport à tes parents, dont tu es peut-être encore financièrement dépendant.

Mais oui, en parler à ton psy, de la manière que tu veux, mais en parler.

Et s'il est obtus, changer de psy.

Je pense effectivement qu'en parler à ton psy serait une très très bonne idée. Après tout, il est là pour t'aider. Si tu n'arrives pas à lui dire, fais-lui effectivement lire ce post. Mais pourquoi n'arrives-tu pas à lui avouer ? Si tu as un souci de dialogue avec lui, peut-être faut-il que tu en changes ?

Pour tes parents, tu ne pourrais pas t'éloigner un peu ? Tes études à paris sont terminées ?

Je m'entends très bien avec mon psy, j'ai un assez bon dialogue avec lui. Mais je n'arrive pas à lui parler de mes crises parce que j'en ai honte...

J'aimerais en effet partir de chez moi, j'ai potentiellement la possibilité de faire une coloc' avec une amie mais j'attends des renseignements sur le loyer (parce que je suis dépendante financièrement de mes parents qui vont refuser que je parte et doive payer un loyer alors que j'ai une chambre à la "maison". Ils peuvent d'ailleurs agir sur mon compte à leur guise grâce à un papier qu'ils m'ont fait signer...).

Non, c'était ma première année. Du coup, je cherche un petit boulot mais je n'ai toujours pas reçu de réponse...

Je connais le "je fais des crises mais j'en ai honte" pour l'avoir vécu puisque j'ai des TCA depuis une dizaine d'année. Après, faut aussi savoir que plus c'est pris en charge tôt plus vite tu t'en sortiras. Je te conseillerai de lui en parler, à ton psy, et puis surtout, à tes parents. Le coup du "A la limite, j'en parle à mon psy mais je cache à mes parents" j'ai fait aussi et euh. Voilà. Je te dis pas que tu vas pas mal le vivre et tes parents sauter de joie. T'auras juste envie d'aller t'enterrer à ce moment là mais au moins l'abscès est percé et on peut commencer l'étape " on desinfecte ". C'est pas tes parents qui vont te sortir de là mais le fait qu'ils sachent aide, y'a moins de honte, de mensonges, de cachoteries et d'engueulades qui ne sont que le resultat d'une complète et totale incompréhension de leur part.

Tu reprends tes études en septembre ou pas ? Les études font tenir, ça occupe et ça tend à étendre son réseau social.

Pour la colloc, ça peut être une bonne idée. Mettre un peu de distance avec ses parents, c'est souvent pas plus mal.

Je pense que tu ne devrais pas en avoir honte, je comprends ton ressenti mais tu n'as pas à avoir honte. Un psychiatre est là pour te soigner, pour t'aider. C'est une des seules personnes à qui tu peux parler sans aucune retenue.

Moi même j'ai vu mon psychiatre aujourd'hui et lui ai parlé de ma rechute AM d'il y a trois semaines.

C'est un médecin, il doit te soigner mais pour cela il doit te connaitre entièrement. Je sais que cela peut être dur mais essaies, de la manière que tu veux mais essaies.

J'ai essayé d'en parler à mon psy (j'ai le même depuis 2 ans et je me sens plutôt en confiance avec lui), j'ai réussi à lui dire que je vomissais régulièrement mais au moment de dire pourquoi je n'ai pas su comment lui avouer...Je réessayerai vendredi quand je le verrai.

Il y a un certain nombres de raisons pour lesquelles je n'en parle pas à mes parents:
- je crains la réaction -> J'avais failli m'en prendre une quand ils avaient découvert les scarifications, là je n'ose même pas imaginer.
- même si j'ai clairement des problèmes, ils refusent de voir la vérité en face (par exemple, si je parle de mon passé psychiatrique -ça sonne très pompeux, je sais ^^- j'ai la réaction "tu n'as plus de traces, non ? C'est comme s'il rien ne s'était passé")
- c'est en leur présence que débutent les crises. J'ai toujours eu des relations tendues avec eux mais là, rester avec eux pendant 5 minutes dans la même pièce (alors les repas de famille à noel j'en parle même pas !) me fait vider une plaquette complète de valium.

Normalement oui, je devrais les recommencer. Mais je suis dans le flou: je n'envisage pas de refaire du chinois ou japonais (du moins comme études, peut-être comme loisirs) parce que ça me ramène à ce que j'ai vécu à Paris. Donc je réfléchis à ce que je pourrais faire

Je comprends le malaise que tu as vis à vis de tes parents, j'avoue que c'est compliqué...

Pour ton psychiatre, tu peux lui écrire ce que tu ressens dans une lettre puisque tu as des difficultés à le faire oralement .

si tu as besoin d'aide, tu sais où me trouver

C'est pas mal l'idée de la lettre ! C'est ce que je vais faire. On verra comment ça va se passer...

si tu le souhaites, tu peux nous montrer ta lettre (tu es libre )

Je l'ai fait manuscrite ^^'. Je lui ai donnée en fin de consultation, au moment de partir...J'appréhende un peu (beaucoup) ce qu'il va dire la prochaine fois...

Lyriah a écrit:

Je m'entends très bien avec mon psy, j'ai un assez bon dialogue avec lui. Mais je n'arrive pas à lui parler de mes crises parce que j'en ai honte...

L'intérêt est alors limité je dirais, c'est difficile de se livrer à quelqu'un avec qui on ne s'entend pas, et si tu parles pas de tout, notamment de tes crises par exemple qui doivent avoir leur importance, c'est un peu useless.

Quand est-ce qu'a lieu ton prochain rendez-vous ?

Je suis de l'avis de SpreadThePlague : ne pas lui dire tout est plutôt "handicapant". il a besoin de tout savoir pour que la thérapie fonctionne. peut-être te livreras tu plus dans l'écriture ? Je te le souhaite en tous cas.

Comment dire, j'ai eu pas mal de rendez-vous avec d'autres psy avant d'être suivie par celui-ci. Face aux autres, j'étais incapable de desserrer les dents et dire un mot. C'est pour cela que je dis que j'ai un bon contact avec lui, en comparaison d'avec les autres, même si j'ai parfois du mal à me confier.
Dans ma lettre j'ai parlé, entre autres, des crises...donc on va voir comment ça va évoluer maintenant qu'il le sait.
Mon prochain rdv est vendredi prochain

d'accord. surtout : tiens-nous au courant

D'accord. Merci =)

Bon bah, j'avais le rdv hier...Comme il y avait eu d'autres incidents bien plus graves que les crises qui étaient arrivés récemment, on s'est pas trop attardé sur ce problème là. Mais il a vraiment essayé de se montrer rassurant et a dit qu'il ferait tout pour que ça s'arrange -au moins ça. Ensuite, c'est surtout lui qui a parlé parce que j'étais en pleurs et j'avais du mal à aligner plusieurs phrases

Tu veux nous parler des ces choses plus "graves" ?
Tu te sens un peu mieux? les rendez-vous psys remuent parfois , mais je pense que c'est un mal pour un bien. Garde courage

Par exemple j'avais découvert la veille de mon rdv chez le psy que j'avais un frère ou une mort-né(e) par une amie de mes parents, les fois où ma mère me frappait -ce qui a failli arriver à nouveau hier mais cette fois avec mon père...-, que mon père s'est lui aussi fait frapper par ma mère...Encore plein d'autres trucs sur ma famille qui m'ont miné le moral. Ensuite, c'est ma hiérarchisation et je ne suis pas vraiment objective quant à la gravité de tout ça par rapport aux crises mais bon