Vide affectif

Pour commencer, je voudrais préciser que j'ai toujours eu du mal avec les câlins, le toucher, je n'aime pas que l'on me touche, quand on me frôle dans un endroit public, ça me rend malade, limite agressif et j'ai souvent une réaction de recul.
J'ai du mal à rester longtemps dans les bras de quelqu'un, j'ai envie de me "libérer", de ne plus me sentir "enchaîné".

J'ai fait l'expérience de la vie en couple, durant 18 ans, la personne avec qui j'ai vécu toutes ces années à été la première...
Comme nous n'étions "câlins" ni l'un, ni l'autre, les choses ne se passait pas trop mal, mais pas de véritable amour, beaucoup de complicité mais rien de plus...
Mais au bout de toutes ces années et après avoir eu deux enfants nos chemins on divergé, elle qui avait toujours eu quelques "rondeurs" qui la complexait à mort, a fait un régime super efficace, son corps à changé et son esprit aussi, moi je traversais une période très difficile, je la voyais s'éloigner, j'avais de très gros problèmes au travail, des images pénibles de mon enfance refaisaient surface, sans m'en apercevoir, je m'enfonçais dans la dépression.
Elle voulait avancer dans sa vie, arrêter de stagner, changer sa vie, nous avons divorcé.

Quelque temps après le divorce, je rencontre une personne et là, c'est le coup de foudre, la passion, l'amour, le vrai, du moins le croyais-je...
Peur de la perdre, peur de me perdre sans elle, ce qui devait arriver arriva, elle a mis fin à notre relation, pour se protéger disait-elle, première dépression sévère, première hospitalisation, premières am aussi.
Tout ce que j'avais vécu étant môme m'est revenu en pleine face, avec une force contre laquelle je ne pouvais lutter.

Un an plus tard je rencontre une troisième personne, ça m'a rendu malade, crises d'angoisses, questionnements incessants, la machine c'est de nouveau emballée, re-dépression sévère et re-hospitalisation.

Durant ces deux dernières relations, j'ai eu beaucoup de mal à me "laisser approcher", je le sais mais je n'ai rien pu faire contre, comme si il s'agissait de ma survie.

Aujourd'hui je suis seul depuis un an et demi, je souffre comme un chien de cette solitude mais je me dit que c'est sans doute mieux ainsi et j'en arrive à la conclusion suivante: pas fait pour vivre avec qui que ce soit.
Je me dit aussi que si je rencontrais quelqu'un (utopie), comment percevrait-elle les nombreuses cicatrices que j'ai sur les bras.

Je ne cherche pas l'âme sœur, et vu la gueule et le physique qui sont les miens, personne ne viendra vers moi.
je ne suis pas vraiment social, je ne sort jamais (dans le sens sortie en ville, restos..), je n'ai pas de vie sociale en dehors du travail et du sport, tranquille donc...

Est-ce que quelqu'un ici est dans le même cas, quelqu'un s'en est-il "sorti", je ne sais pas quoi faire...

D'une certaine manière, ca me rappelle moi y a genre trois ans.

Les relations de couple, je m'étais clairement dit "non, même pas en rêve, c'est pas pour moi". C'est pas avec le contact physique que j'ai un souci, mais avec le fait de me sentir "enfermée" dans une relation... J'ai besoin de trucs qui bougent dans tous les sens, qui soient bordélique (autant que l'est le contenu de mon cerveau), qui soient ... bah pas comme on peut définir la relation de couple habituellement, quoi...

Donc je m'étais clairement dit "non, pas pour moi"... non sans souffrir franchement de cette solitude que pourtant je choisissais d'une certaine manière (qui a dit paradoxale ?... moi ? Meuh non, jamais).

Et ... bah ca fait deux ans que je suis en couple.

Avec une personne connue... sur le net, et qui est aussi sur ce forum. Ce qui règle clairement le problème de "comment va-t-elle prendre mes cicatrices ?", vu qu'elle en a aussi...

Alors... je vais pas te dire que c'est simple et idyllique tous les jours, mettre deux personnes un peu à la masse dans un appart' et les faire cohabiter n'est pas toujours des plus euh... zen et reposant... Mais le fait est que je suis heureuse dans cette relation. Et elle aussi (qui pensait aussi, pour des raisons différentes, ne franchement pas être faite pour les relations).

Donc bah... Franchement, y a pas de fatalité à cette solitude...

Après, ouais, envie de te dire que tu as plus de chance de trouver quelqu'un qui puisse gérer tes "bizarreries" parmi des gens qui ont aussi leur lot de bizarrerie ^ ^

Salut à toi Caramel,

La relation de couple ne se définit pas forcément par la stabilité et encore moins par le train-train à mon avis..
Ceci-dit, je te comprend quand tu écris ne pas aimer te sentir enfermée dans une relation, rien de plus difficile en effet que d'accepter le coté "définitif" de la chose, le coté "verrouillé".
C'est une grande et belle chose d'avoir trouver l'âme sœur, j'en suis heureux pour toi.

Oui, je souffre de cette solitude, bien qu'ayant mes filles avec moi une semaine sur deux, dois-je pour autant limiter mon rôle "d'homme" à celui de père????
Mais si j'analyse froidement les choses, si je ne me fie qu'aux faits, il est clair que je suis loin d'être fait pour partager la vie d'une hypothétique personne.
L'amour, je n'en ai pas reçu quand j'étais môme, juste les coups et le dénigrement à la place, on m'a appris, et pour être tout à fait clair, je sais pas faire...
Comment dans ces conditions pouvoir rendre une personne heureuse, comment?

C'est une chose à laquelle je n'avais jamais pensé, effectivement, qui peut mieux nous comprendre, sinon quelqu'un qui souffre des mêmes maux que nous...