J'étais bête et Naïve.

Drôles d'Amies[...]

Je me souviens, quand j'avais 14 ans, j'étais un peu idiote, un peu plus qu'aujoud'hui, je croyais être un peu différente, je coyais que j'avais le monde à moi, je croyais des choses bizarres. Je croyais tout et n'importe quoi. Je croyais qu'être tout de noir vêtue était trop cool, je croyais qu'avec la tignasse sombre, la peau banche et des cernes noires j'étais différente, je croyais que les couleurs n'avaient aucun sens, je croyais que sourire était inutile, je croyais que pour faire une musique qui déchire, faut que ça gueule...Je croyais vraiment de drôles de choses ! Mais je me le pardonne, j'étais bête et encore bien naïve. Je faisais des notes comme "La mort est belle" (Et pourtant, qui peut oser dire que la mort est belle ? Qui vous l'a raconté ?). J'étais en fait juste une adolescente comme les autres, un peu plus mal dans ma peau que d'autres.

Puis j'ai rencontré mon "Amie" première du nom, elle avait la classe (Je croyais toujours), elle était sympathique, elle était amusante, elle savait s'y faire, elle avait des choses à dires, et c'est là que j'aurais du arrêter de l'écouter. J'étais bête et naïve, souvenez vous, je croyais que fumer une cigarette avec elle, en cachette, c'était cool. Erreur. Je croyais que me fermer aux autres comme une huitre était cool. Erreur. Je croyais que me montrer glaciale était cool. Erreur. Je croyais trop encore. Je croyais aller bien. Et plus on me disait qu'elle était mauvaise, plus je me renfermais. Oui, une amie est toujours cool, non ? Non. Pas quand elle devient "soeur de sang". Pas quand elle nous apelle en plein milieu de la nuit en nous annonçant qu'elle meurt, qu'elle a du verre dans la gorge. Pas quand elle nous joue de mauvais tours, quand elle nous prend pour ce qu'on est: conne. Pas quand elle nous vole notre identité, quand elle raconte n'importe quoi, qu'elle change d'humeur, d'avis, n'importe quand. Pas quand on se retrouve seule parce qu'elle a trouvé une autre copine (Qui par principe, nous déteste, car "des sources sures lui on dit que [...] Genre). Oui, je ne pouvais pas savoir tout ça. Mais je pouvais en faire les frais, voilà que je tremblais de peur, d'apréhension en lui parlant sur le tchat mondialement connu, que j'étais atteinte de nausée en approchant le point de rencontre, que j'éclatais en sanglots en regardant les animaux, que j'éclatais en sanglots en classe, dans la cour, toute seule, tout le temps. Mais je ne m'en rendais pas compte.

J'ai commencé à éprouver des plaisirs pervers, des plaisirs malsains, j'aimais laisser la colère et la peur se découler en me faisant du mal, se faire du mal, ça s'apelle l'automutilation, ma seconde "Amie". Ce n'est pas une mode, ce n'est pas un trip, ce n'est pas un jeu, c'est une maladie, une putain de maladie qui te rend dingue. C'est d'abord une épingle avec laquelle tu te piques. C'est bon. C'est soulageant. Puis doucement, le compas, les ciseaux, les criteriums, dents...Et un jour, tu passes le cap, tu te coupes les doigts en essayant de récuperer les lames du rasoir, des taches de sang sur tes draps, ça te fait plaisir, tu souris, tu t'endors avec les lames planquées derrières les posters, sous le matelas, derrière le lis, dans la game-boy..Tu te sens soulagée. C'est la porte ouverte sur le reste. C'est devenu un rituel, une lame de rasoin Wilkinson, neuves, tu les sors quand tu es seule, le soir, le mercredi, aux toilettes de l'école, n'importe quand. Mais le pire, c'est pas la lame, c'est ton petit carré blanc avec lequel tu éponges le sang, tu aimes voir ce carré blanc devenir petit à petit brûnatre, noir, sentir cette odeur euphorisante du sang, c'est trop bon. Petit à petit, tu deviens dingue, c'est ta drogue, pas besoin de se défoncer, tu as mieux. Ce n'est pas des blagues, "cela peut paraître paradoxal mais cela s'explique par le fait que des endorphines sont libérée durant la scarification (J'ai horreur de ce mot, je préfèrerais dire auto-mutilation), ce qui peut amener la personne à un certain bien-être, voire à une addiction à cette pratique." Je ne sens pas la douleur, j'éprouve du plaisir, mieux qu'un excellent dessert, mieux que ce qu'on apelle orgasme. C'est tellement mieux. Mais ce que tu ne te rends pas compte, c'est que tu te détruit, que tu oublies le monde, que tu ne manges presque plus rien, que c'est devenu ton obsession, tu ne penses plus qu'à ça. C'est ta drogue...C'est ton secret.

Mais un jour, le secret est découvert, découvert par des personnes chères, en l'occurence mes parents dans mon cas. Ma mère farfouille dans mes affaires, elle se coupe par accident, et là, tout devient clair. Elle m'apelle, elle me demande de lui dire ce que fait cette lame dans mes affaire. Je ne suis pas capable de parler. Je me tais. Elle me demande de montrer mes poignets. J'ai peur, je sais que c'est mal ce que je fais. Elle trouvera tout. Sa deception, je ne peux pas la supporter, mais ce que je supporte encore moins, c'est la gifle de mon père. Ce n'est pas la gifle qui me fait mal, mais ses paroles: "Tu as eu mal ? Devine ce que tu nous as fait à nous ?". Je ne me suis plus jamais coupée. Autant j'étais droguée par cette pratique, du jour au lendemain, j'ai tout cessé. Mes parents ont été l'élément déclencheur, c'est grace à eux que je suis redevenue saine.

J'ai decidé de couper les ponts avec mes deux amies. La première, ça à été dur car chaque semaine, elle se retrouve au même lieu que moi. Mais peu importe, elle a décreté que je suis "Trop Immature et Narcissique" pour elle. Bien. J'accepte. (Mais rapelle toi, moi je n'ai jamais prétendu être dans le coma, m'apeller T. (Comme moi), avoir mon propre cheval, et à 17 ans, je ne suis plus au collège, juste comme ça, pour le plaisir de faire du mal, à toi aussi). Pour la seconde "Amie", je la vois parfois avec d'autres adolescentes bêtes et naïves comme moi à l'époque. J'espère que tu ne leur feras pas de mal !


Ce n'était pas un jeu [..]