ça n' allait pas chez moi, depuis des années..
prise de tête sur prise de tête, beau père qui gueule etc.. beaucoup de raisons qui me poussaient à partir, depuis bien longtemps..
j' y pensais, j' y pensais, l' idée ne cessait de grandir.
puis je me suis pris la tête avec ma mère, mais c' est allé bien plus loin que d' habitude, c' en est venu aux mains, ça n' était jamais arrivé au paravant. le déclic. j' envoie un msg à mon copain, lui dit que je prépare mes bagages et que je partirai bientôt.
un msg à une amie, un peu dépressive sur les bords: "tu te souviens l' été dernier, on était prêtes à partir de chez nous toutes les deux! tu m' aurais suivie je le sais. mais cet été tu as l' air d' aller mieux je me trompe? si je te proposais de partir, tu viendrais avec moi ou pas?" elle me répond. effectivement elle va mieux, j' ai vu juste. elle ne viendrait pas avec moi si je lui proposais, alors je n' lui propose pas.
mon copain essaie de m' en dissuader biensûr, mais c est peine perdue. il pense cependant qu' avec qq nuits de sommeil, jme raisonnerai et j' abandonnerai mon idée. mais non. j' attends une semaine avant de partir, le temps de bien réfléchir à tout, de préparer.. je suis mal, très mal toute cette semaine, j' ai besoin de mon copain, plus que jamais. il doit passer me voir.. finalement il ne peut pas, on est dégoutés tous les deux, mais ce qu' il ne sait pas c' est que je pleure à ne plus pouvoir m' arrêter. j' aurais voulu le voir une dernière fois avant de partir, puisque je n' sais pas cb de temps je resterai là bas.. peut-être juste qq heures, peut-être qq nuits, peut-être même qq mois, jn' en sais vraiment rien.
toute la semaine, je prépare. je cache certaines choses dans ma chambre, pas envie que qui que ce soit ne fouille et trouve la moindre information. je prépare des vêtements, à manger, 4 portables rechargés à fond, un couteau (à la demande de mon copain), de quoi me laver, même (toilettes, lavabo, douche de la garre, on n' sait jamais, je pense à tout). tout doit rentrer dans mon sac à dos, c' est compliqué, j' ai du mal à le fermer. dans mon petit sac en bandouillère, je prévois des sous, un peu plus de 100euros je crois et tout plein d' autres trucs. tout est prêt, dans le moindre détail.
jeudi soir je me couche, je ne m' endors pas avant 5h' du mat', à cause de ma mère et mon beau père, qui s' engueulent toute la nuit!
vendredi matin, 6h30, je me réveille, fatiguée, l' impression de ne pas avoir dormi. 1h30 pour me préparer, derniers préparatifs, je pars.. je prends le bus jusqu' à la gare, arrivéelà bas je prends un train pour paris monparnasse. dans le train j' écoute la musique et je pleure, je suis entrain de me rendre compte que je n' peux plus faire demi tour, je prends conscience que je fais qq chose que je n' devrais pas. j' en avais déjà conscience avant, mais là, c' est différent. je me suprends. ça y est, je l' ai fait, j' ai franchi le pas, j' en ai eu le cran.
j' arrive à la garre monparnasse, mon sac sur le dos, fatiguée, extenuée.. je m' asseois contre un mur, j' attends. je regarde les gens, qui marchent, dans tous les sens, avec leurs bagages, tous ces gens qui ont l' air si pressés. et moi, pour une fois, qui suis dans cet endroit, sans me dépêcher, sans rien à faire. appart laisser passer le temps... je n' regrette pas d' être partie de chez moi, je suis seule, je suis bien. je marche un peu, au travers de la gare, je marche je pense, je marche, je pense, je réfléchis, je marche, je pense, je réfléchis, je marche encore..
je passe l' après midi devant la gare, assise sur des espèces de marches en pierre. des garçons viennent m' aborder, ils sont sympas. un peu cons.. mais sympas! finalement j' aurais parlé à pas mal de monde là bas, peut-être que le fait de ne pas atteindre les 1m50 attire les gens et les fait se sentir en confiance.. peu importe!
il me faut trouver un lieu ou dormir.. je commence à marcher dans paris, je scrute les petites ruelles, éspérant trouver un recoin, à l' abris des gens.. je trouve un petit coin, mais ça n' me suffit pas, jme sens trop, exposée, il me faut trouver mieux. je marche et marche encore -d' ailleurs je marche tellement que je n' sais plus ou je suis, je n' sais plus dire ou se trouve la gare- je trouve enfin un endroit qui me plait, il est parfait!
il me faut maintenant trouver de quoi manger et je n' sais plus ou est la gare. je me remets en route, mais je n' trouve rien. j' apperçois la tour eiffel. *tour eiffel=touristes=à manger (forcément!)*. je me mets donc en route, elle est en fait bien plus loin qu' elle en à l' air! peu importe, je dois absolument y arriver si je veux être sûr de manger. je marche mais parfois les bâtiments me la font perdre de vue. parfois aussi je n' peux pas marcher droit vers elle, puisque je dois suivres les trottoirs, ça complique tout. je dois toujours reprendre la bonne trajectoire. enfin, j' y arrive, non sans mal.. je prends un sandwich et commence à faire le chemin inverse; je dois retrouver mon petit coin pour la nuit! ça y est, j' y suis.
j' allume un des portables, envoie un msg à mon copain. dans qq heures, je suis gratuit, je compte l' appeler, mais je sais qu' il est chez un ami à lui et je n' sais pas quand est-ce qu' il rentre. verdict: il est toujours là-bas, je n' pourrais pas l' appeler, je pleure. j' ai tellement besoin de lui. je reçois un msg de ma meilleure amie, je lui réponds, lui explique la situation. ça fait 2ans qu' on ne s' est pas vues, je sais qu' elle ne dira rien, elle est extérieure à mes autres amis, extérieure à tout. je reçois un msg d' une autre amie, celle à qui j' avais demandé si elle me suivrait ici. ma mère l' appelée. mon amie me demande ou je suis. je lui réponds, lui fait jurer de ne rien dire, je lui fait pleinement confiance.. j' ai des appels de numéros inconnus, des appels de ma mère aussi, d' autres personnes que je connais. mais je n' répondrais à personne. j' ai des msg vocaux également. je les écoute, j' entends ma mère, elle me dit qu' elle espère que je suis juste partie faire un tour et que je vais rentrer, elle s' inquiète.
je m' installe dans mon petit coin. c' est un espèce de chantier. je suis entre des plaques de métal et un mur, long d' une bonne 15aine de mètres, j' y entre en forçant une planche de bois, préalablement bloquée pour justement, que personne ne puisse y entrer. il y a des bâches accrochées au plaques de métal, j' en arrache un morceau et le place au sol, c' est dessus que je dormirais! j' organise mon petit coin, puis toute la soirée, je "textote" avec mon amie.. je vais bien, en tout cas j' essai, et j' arrive même à placer des "lol" et des "mdr" dans mes msg. les appels ne cessent plus, mais je n' réponds pas. la nuit tombe, je décide d' éteindre mon portable, car les msg vocaux de ma mère m' insupportent. j' ai du mal à la savoir inquiète pour moi. il fait nuit depuis un bout de temps. on est en été, mais j' ai des gants, une écharpe, une capuche, un pull, deux paires de chaussette.. je savais que je dormirais dehors, j' avais tout prévu. je m' endors. je me réveille un nb incalculable de fois pendant la nuit, le froid, le froid, le froid.
le matin je me réveille, il ne fait pas beau. il se met à pleuvoir, j' ai à peine ouvert les yeux. je prends une plaque de bois qui se trouve au sol, je la fix au dessus de moi, entre les plaques de métal et le mur. je mange quelques gateaux qui se trouvent dans mon sac. je rallume mon portable. la gendarmerie a été prévenue, tlm me recherche, ma fiche d' avis de recherche est en préparation! c' est mon amie qui me donne toutes ces informations. les gendrames l' appelent sans arrêt, ils se sont également rendus chez mon copain (qui n' était pas chez lui, mais toujours chez son ami) et ont appelé une autre de mes amies, dont la mère m' a même envoyé un msg pour prendre de mes nouvelles. mon portable est sur écoute! moi qui comptait appeler ma meilleure amie, c' est foutu..
je décide de retrouver la gare, histoire de me mettre "au chaud". je n' sais pas ou je suis mais grace à la tour montparnasse, je la retrouve enfin. je me couche à l' intérieur de la gare, dans un endroit reculé et je dors une petite heure.. la nuit j' ai été piquée sur le visage par des moustiques alors que je suis allergique.. je me suis faite piquée entre autre sur la paupière, j' ai l' oeil tout gonflé. je mange un peu... j' allume mon portable de temps à autre, pour rester en contact avec mon amie, qui est elle en contact avec les gendarmes et qui me tient au courant de tout ce qui se passe. j' achète une carte de communication, pour appeler d' une cabine. j' appelle un peu mon amie, juste qq minutes, pour parler de certaines choses dont on s' empêche de parler par msg, 'parait que les gendarmes voient également le contenu de mes msg. j' appelle ensuite mon copain, il me dit que son père l' a appelé, que les gendarmes ont débarqué chez lui, qu' ils veulent l' interroger dès qu' il rentre. il me demande de dire à ma mère ou je me trouve, car il n' aime pas mentir en disant qu' il ne sait pas ou je suis. je raccroche et je pleure, je n' sais plus quoi faire. la seule parole gentille qu' il est eue, c' est "fais attention à toi, stp". je sais qu' il ne pouvait pas dire certaines choses, car son ami était à côté, mais bon.. je demande alors à mon amie de dire aux gendarmes que je suis à paris. pas paris gare monparnasse. paris point barre. ils ne sauront pas ou je suis, c' est parfait. j' écoute mes msg vocaux, il ya la gendarmerie et ma mère.. je n' supporte pas d' entendre ma mère avec cette voix là. je reçois des textos de ma mère, je fonds en larmes, je suis mal, mal, mal, je n' arrive plus à m' arrêter de pleurer.
je rachète une carte téléphonique, rappelle mon copain car il est rentré chez lui. son père demande à me parler.. je l' écoute. il me dit qu' avec sa femme (mes beaux parents, donc.) ils s' inquiètent beaucoup pour moi et qu' ils ont pleuré toute la nuit. son père me demande de rentrer et me dit que si je veux il vient me chercher à paris et me rammène chez lui, avec l' accord de ma mère, si je n' veux pas rentrer chez moi. j' accepte de venir chez lui le soir, mais lui dit de ne pas se déplacer. j' envoie un msg à ma mère, pour lui expliquer, lui demander. elle accepte. quelques heures plus tard, après d' autres conversations téléphoniques, d' autres msg, d' autres larmes versées, je suis enfin chez mon copain.
voilà le récit de ma fugue de 36 heures.. qui aurait duré bien plus longtemps sans l' intervention du père de mon copain.
c' était il y a un peu plus de 2 semaines. beaucoup de choses se sont passées depuis. j' ai été auditionnée par un gendarme, j' ai discuté avec ma mère, un peu, un tout petit peu.. ma mère et mon beau père doivent se séparer. l' ambiance chez moi s' est améliorée, pas beaucoup mais au moins un peu.. j' ai inquiété beaucoup de monde, ce n' était bien évidament pas le but. je n' regrette rien de ce que j' ai fait, pas une seule seconde.
j' avais besoin de raconter, merci à ceux qui m' auront lue