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| problème pour gérer mes affects | |
| | Auteur | Message |
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Helheim
Nombre de messages : 86 Age : 34 Localisation : Région parisienne Date d'inscription : 12/02/2013
| Sujet: problème pour gérer mes affects Jeu 20 Fév 2014 - 22:27 | |
| J’ai encore un deuil amoureux à faire.
Il y a plus d’un an, j’ai rencontré un garçon sur Internet, d’origine mauricienne. Nous nous entendions très bien. Il vivait alors en Belgique. Mais les circonstances ont fait qu’il a du retourner définitivement à l’île Maurice. Pendant plusieurs mois, j’ai continué à m’imaginer qu’il pourrait se passer quelque chose entre nous malgré la distance et malgré le fait qu’il a refait sa vie là bas.
Et au mois de Janvier, j’ai atterri, et pas vraiment en douceur, surtout que je l’ai vu pendant qu’il était en transit pour récupérer des affaires en Belgique. J’ai vraiment eu l’impression de couler. Je chialais toute la journée, je n’avais plus envie de rien et il m’est arrivé de me viander. Aujourd’hui, je ne me suis pas reviandé depuis et ça va moins mal, mais j’ai encore la tête dedans. J’attends que "ça passe", mais c’est dur parfois.
Mon problème, c’est que je suis une vraie bombe émotionnelle. J’ai l’impression de ressentir mes émotions puissance 10 par rapport aux autres. Du coup, ça me conduit à surréagir à la moindre stimulation, en l’occurrence à tomber amoureux de façon passionnée pour… pas grand-chose, parfois des gens que je n’ai jamais vu, et à faire des deuils à la mesure de ce que j’ai ressenti quand forcément ça ne marche pas.
Je me suis souvent entendu dire que j’étais immature. C’est vraiment devenu un complexe chez moi. Je ne peux pas m’empêcher de ressentir, et j’en ai honte. J’ai tellement de fois entendu le discours que c’est débile de tomber amoureux d’une personne qu’on n’a jamais vue, que c’est débile « d’être à fond » sur des personnes qu’on ne connaît finalement pas si bien que ça, que je me suis mis à penser la même chose… sauf que le ressenti ne suit pas.
Je ne sais plus où j’en suis. Je le sens qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez moi…
Je suis une psychothérapie depuis plus de 3 ans maintenant, à raison d’une séance hebdomadaire de 45 minutes. Au mois de Janvier, j’ai dit à ma psy que je m’étais viandé et je lui ai demandé si j’étais psychotique. Elle m’a répondu textuellement : « Je ne sais pas. Vous êtes parfois un peu limite avec la réalité. »
Je commence sérieusement à être inquiet à propos de ma santé mentale.
D’où la question du diagnostic. Je pense que j’en suis arrivé à un point où ça me paraît important de recevoir une réponse à cette question. En tout cas, ça a vraiment un sens pour moi. Il ne s’agit pas de s’identifier à un diagnostic. Il s’agit juste de pouvoir poser un mot sur mes problèmes. J’en ai besoin pour pouvoir les comprendre, les accepter et m’y adapter. J’ai l’impression que c’est vraiment une clé qu’il me manque pour ouvrir certaines portes de ma vie.
Et puis ma psy m'a suggéré d'aller voir un psychiatre.
Je me suis demandé pendant longtemps si je n’étais pas affecté du trouble borderline. Mes parents et mes amis m’ont orienté sur d’autres pistes. Le syndrome d’Asperger d’une part, mais aussi et surtout la surdouance (ou un combo des deux).
J’ai lu un livre sur les zèbres ( = les surdoués. Je préfère ce mot, ça fait moins prétentieux), écrit par Jeanne Siaud-Facchin, une psychologue spécialiste dans le domaine. Quand j’ai lu son livre, j’ai eu l’impression de lire l’histoire de ma vie, mais genre clairement, genre vraiment ! Ça m’a un peu rassuré sur le coup. Pour résumer le livre en une phrase, le zèbre est celui qui a une ingérence émotionnelle systématique dans sa pensée ce qui le rend affectivement très instable et très vulnérable. J’ai lu aussi que les erreurs diagnostiques sont courantes chez les zèbres, beaucoup étant diagnostiqués à tort de borderline, bipolaires voire schizophrènes. j’ai pris les RV pour des tests. J’aurai la réponse début avril.
Merci à ceux qui auront lu ce pavé. J’écris ce post parce que j’ai besoin de vider mon sac, mais aussi parce que j’aimerais bien avoir le témoignage de gens qui sont confrontés de près ou de loin aux problèmes sus-cités.
Dernière édition par Helheim le Ven 21 Fév 2014 - 22:34, édité 2 fois | |
| | | H
Nombre de messages : 6633 Date d'inscription : 12/01/2008
| Sujet: Re: problème pour gérer mes affects Jeu 20 Fév 2014 - 23:25 | |
| Moi je préfère HP(i), en règle générale.
Pour la multiplicité des diagnostics (et erreurs de, et "on sait pas trop au final") ma personne de référence est ma tante. HPi, comme (pratiquement) le reste de la famille, mais la plus haute sur le spectre que j'aie connu. Elle est vraiment partie en vrille. Déjà à partir de son enfance elle était particulière, mais décrochage de la société durant sa vingtaine. Elle a abandonné génie chimique pour aller en Invalidité et passer son temps dans les hôpitaux psychiatriques de la région, et les diagnostics ont coulé à flot. HQI, bipolaire et Asperger étant justement dans le lot d'où le fait que je parle d'elle. Ainsi que troubles obsessionnels compulsifs, troubles des impulsions, anorexie mais pas forcément mentale, je pense que c'était plus une conséquence du reste qu'une maladie à part. Au final même maintenant je ne pourrais pas dire si bipolaire ou Asperger étaient corrects. Elle avait clairement des phases maniaques et dépressives, et avait des bugs réguliers au niveau tâches et réactions, ainsi que des gros problèmes de maturité émotionnelle si on peut dire. Elle avait également des problèmes d'hypersensibilités sensorielles, et j'ai aucun doute que ça a joué dans ses problèmes.
Autrement j'ai d'autres expériences d'HPi qui sont bien adaptés, et d'autres moins bien, incluant mon expérience personnelle. Mais je ne sais pas quels sont les renseignements utiles, et quelles sont tes questions/recherches spécifiques. | |
| | | Helheim
Nombre de messages : 86 Age : 34 Localisation : Région parisienne Date d'inscription : 12/02/2013
| Sujet: Re: problème pour gérer mes affects Ven 21 Fév 2014 - 9:00 | |
| Merci pour le témoignage de ta tante.
Eh bien en supposant que je sois effectivement un zèbre, je me demande comment je peux gérer mes affects et comment me faire aider efficacement ?
Parce que je remet pas mal en cause ma psychothérapie. Ma psy me dit que si je vis aussi mal mes relations affective, c'est parce que c'est d'une part un moyen symbolique de rompre avec ma mère qui est surprotectrice, et d'autre part parce que j'aurais vécu un abandon dans ma toute petite enfance lors des 6 premiers mois.
Sauf que ça ne me parle pas du tout. J'essaie de prendre en compte son avis parce que je me dis que c'est une pro et que je ne vais pas lui apprendre son métier, mais... Je ne peux pas m'empêcher de trouver ça très capillo-tracté et plus le temps passe et plus je me demande si c'est vraiment le bon chemin. | |
| | | H
Nombre de messages : 6633 Date d'inscription : 12/01/2008
| Sujet: Re: problème pour gérer mes affects Ven 21 Fév 2014 - 18:00 | |
| Freud: Now the image of Counsellor Troi, a female, is devoured by you, clearly indicating an unconscious desire to possess your own mother. Data: But I do not have a mother. Freud: Do not interrupt. The knife in its violent connotation suggests a certain feeling of sexual inadequacy. Data: But I have no sexual desire. Freud: Ach! Impotence on top of everything. It is all becoming clear to me now. There might be a paper in this. Data: I do not believe I am being helped by this session. Freud: Classic transference. Your anger toward me is, in fact, the animosity you feel toward your father. You are a polymorphously perverse individual, Mister Data, and I recommend full psychoanalysis.
Est à peu près ce que je pense des théories qui inventent des événements au lieu de faire l'inverse. Ou, comme Mr Holmes le dirait : One begins to twist facts to suit theories, instead of theories to suit facts.
Concrètement, aucune idée pour les affects. Je pense pas que l'affect soit foncièrement différent d'un non-HPi, donc je pense pas que la manière de procéder soit différente. Plus sensible, plus "exagéré" possiblement (c'est-à-dire plus symptomatique), mais rien de réellement neuf. Juste plus de quelque chose que tout le monde a.
Et comme je ne suis pas abandonnique, je ne peux pas trop aider à ce niveau. Pour moi c'est normal et va de soi de ne pas l'être, parce que c'est comme ça que je le vis, tandis que je bug sur d'autres choses que certaines personnes ne s'arrêteraient pas pour y repenser deux fois.
HPi c'est un fonctionnement, et non un problème. Et les problèmes d'un HPi peuvent être rencontrés par tout le monde, à différents degrés selon chaque individu, sensibilités, histoires de vie etc. Ça me semble plus utile, du coup, de travailler par problème plutôt que par fonctionnement global puisque, comme je l'ai dit, ce qui fait de quelqu'un un HPi n'est pas un problème et ne peut pas être changé donc même si c'était un problème tu serais coincé avec.
Donc travailler sur la peur de l'abandon par exemple est une bonne idée. HPi ou non. Personnellement si mon psy se basait sur des symbolismes et des événements "typiques" et non rapportés par mes parents ou moi, j'en aurais changé depuis longtemps. Cela dit j'ai une approche plus comportementale et factuelle que analytique, chacun son truc au final, l'important c'est que ça fonctionne, à toi de voir si c'est le cas ou pas. | |
| | | Helheim
Nombre de messages : 86 Age : 34 Localisation : Région parisienne Date d'inscription : 12/02/2013
| Sujet: Re: problème pour gérer mes affects Ven 21 Fév 2014 - 22:33 | |
| J’ai déjà fait plusieurs psys et pourtant, ça fait des années que je me traîne ce problème et que je suis incapable d’avoir des relations affectives saines. La psychothérapie n’y a rien changé. Donc est-ce que tous les psys que j’ai rencontrés sont incompétents ? Ou est ce que c’est moi qui suis irrécupérable ?
Plus le temps passe, et plus j'ai peur (et en plus, je badde un peu ce soir). Est-ce qu’on peut guérir de l’abandonnisme ? J’ai vraiment peur de devoir me résigner à être « affectivement non-fonctionnel » toute ma vie comme... comme un handicap. | |
| | | 'Soren'
Nombre de messages : 709 Age : 35 Localisation : World of sleepers Date d'inscription : 29/03/2011
| Sujet: Re: problème pour gérer mes affects Sam 22 Fév 2014 - 19:34 | |
| Y a un truc pas trop mal d'ordre factuel pour mettre une grosse croix sur le sentiment d'abandon ( niveau relationnel fort ) c'est de trouver la bonne personne qui ne t'abandonnera pas. L'humanité est par nature doué d'émotions incontrôlables, la plupart des gens seraient au bout du chemin si la personne qui compte le plusse les laissait sur le bas côté là maintenant. Et la quasi totalité de ces même gens seraient un sac de merde psy non soluble si elles étaient ne trouvaient pas quelqu'un qui leur donne cette stabilité d'être à deux sans qu'il y ai ce sentiment d'être laissé choir tous les quatre matins. Pour dire que le gros remède c'est d'être avec quelqu'un de bien, d'avoir de la chance quoi. Le problème ne se pose alors plus, il n'est pas soldé de manière interne car il est là, c'est juste la factualité qui s'est adaptée pour ne plus avoir à y faire face. Et c'est le cas d'un gros pourcentage des gens qui rament ici bas sur terre. | |
| | | Petite Luciole
Nombre de messages : 2092 Age : 40 Localisation : Entre-deux Date d'inscription : 11/01/2013
| Sujet: Re: problème pour gérer mes affects Lun 24 Fév 2014 - 14:29 | |
| Malheureusement je ne peux pas te donner de solutions car je suis dans le même cas. Je fonce tête baissée dans toute relation, je m'attache très vite et ça finit toujours par me faire souffrir. Je te dis ça au cas où tu veuilles aborder certains points ici ou en MP.
Prends soin de toi. | |
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| Sujet: Re: problème pour gérer mes affects | |
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