Je ne gère plus

Hello..

J'avais déjà posté il y a quelques temps... Aujourd'hui je reviens ici parce que j'ai juste trop de mal à gérer. Peut-être que j'ai juste besoin de parler à coeur ouvert, en laissant de côté ces envies d'être plus forte et plus courageuse que je ne le suis.

J'ai commencé un nouveau travail il y a environ un mois, la pression était telle que les crises d'angoisse ont refait surface en plein milieu de mon boulot. J'ai du me mettre en arrêt deux semaines pour "troubles anxieux". Je reprends le travail bientôt, en parallèle à ça, je dois me trouver un employeur pour ma future formation, réviser les concours, me trouver un stage... Je suis passée trop vite de l'étape hospitalisation à l'étape vie active, et j'ai juste trop de mal à gérer. Je me sens conne de ne pouvoir être autonome, gérer une situation difficile ou juste quelques coups durs.

Je suis passée à 2 (voire plus) thérapies par semaine, à que dalle. Je devrais reprendre, c'est juste que la méthode de mon psy ne me convient pas, et comme il travaille en collaboration avec mon psychiatre, je ne peux en voir un autre, sauf si bien sur, je mets de ma poche, et ça c'est juste pas possible.

Je ne sais pas pourquoi ça a pris autant d'ampleur, pourquoi l'envie (et le besoin) de me couper est revenue à vitesse grand V. 9 mois que je n'ai rien fait, et ça me fait enrager de me dire que je lâche maintenant. L'am en elle-même n'est pas "grave", comme vous le dites souvent vous mêmes, seulement le problème c'est que dans ces moments là, je ne me contrôle plus et je vais souvent beaucoup trop loin (bien entendu, aucun détail).

Je ne veux plus entrer dans cette spirale coupures/pleurs/Hôpital et tout le reste. Je ne veux plus non plus essayer en vain de lutter et de faire croire en un état qui ne suit plus depuis un moment.

Je ne gère plus aucune émotion et me met dans tous mes états pour un rien (Genre la secrétaire de mon boulot a appelé pour un renseignement, j'ai passé la journée à passer des angoisses aux larmes). Je pense tout simplement que je suis à bout, que mon trouble (borderline) ne m'aide vraiment pas à gérer correctement mes émotions, et que je reste coincée sans trouver de solution, étant donné que je recommence à bosser le 6 Novembre et que je me sens carrément pas en état.

Je ne veux pas décevoir les gens que j'aime en leur montrant que je n'ai pas réussi à tenir, j'ai la trouille de "craquer" et que mon homme voit à nouveau mes bras dans un sale état (je lui en ai déjà fait assez baver). Mais j'arrive juste plus à tenir.

Parfois je me dis, à tort surement, que lorsque j'étais dépressive au moins je ne me souciais pas des problèmes de la vie courante. Je n'avais aucune pression extérieure. Je suis déçue de ce que j'ai pu connaitre de la vraie vie. Et se battre chaque jour entre la dépression et l'envie de vivre, ça fait encore plus mal que la dépression seule.

Ca fait du bien de pouvoir vider son sac, désolée d'avoir été aussi longue...

T'as pas à t'excuser d'avoir été longue , t'avais besoin de te vider...
Ta situation n'est pas évidente, mais faut que tu bouges.
Parles à ton psychiatre que ta relation avec ton psy n'est pas super bonne ?

Tu devrais peut être t'inscrire sur le forum, qu'on puisse mieux t'aider, te conseiller....

Après, c'est vrai que je suis sur le cul que tu aies passé aussi vite de Zero Responsabilité à un taf qui est tout de même stressant...

Et sans suivi, qui plus est, alors que ouais, tu as passé une année environ à alterner séjour en HP, retours calamiteux chez toi, retour en HP...

Pour ce qui est du suivi psy... Pourquoi ne pas être suivie directement par ton psychiatre, y compris pour les entretiens, et pas juste pour prescrire les cachetons ? Il peut aussi faire ça, non ? Si lui te convient mieux que le psychologue qui bosse avec...
Ce n'est pas parce qu'il finit en "iatre" et pas en "logue" qu'il ne sait pas écouter, à priori.

Après... Pour ce qui est de "l'envie"... Clairement, quand tu te viandes, tu ne fais pas exactement dans la dentelle. Ou alors tu fais de la dentelle de tes bras, ça dépend comment on voit la chose... Tu ne te mets pas en danger en soi, mais clairement.. Oui ça te soulage, mais tu passes aussi la moité de ton temps à aller faire recoudre / steristriper / soigner des plaies, et ça t'attire probablement autant voir plus d'emmerdes et d'angoisse que de soulagement...

Après, je te l'ai proposé y a un moment déjà mais... Pourquoi ne pas t'inscrire sur le forum, aussi ?

Histoire d'avoir, "officiellement", un lieu où parler de ça, vider ce que tu ressens, pouvoir dire "putain fait chier, envie de me viander, je gère pas" ?

Tu me disais que le fait d'être inscrite ici te ferait penser + à l'AM, que tu avais peur que ca te pousse à le faire plus, ou à recommencer.

Mais, à te lire... Impression que pour ce qui est d'y penser, c'est pas mal le cas, même sans forum. Et que en parler te vide plutôt qu'autre chose, au lieu de te mettre la pression à le cacher...

Est-ce que parler de tes idées d'AM ne serait pas un moyen "d'officialiser" le fait que tu y pense... sans nécessairement avoir besoin de recommencer à faire de la décoration avec tes bras ?

La dernière fois que j'ai vu mon psychiatre en lui disant que j'avais beaucoup de mal à gérer, il m'a répondu "il y a un an tu n'aurai pas réagi aussi bien et tu serais déjà dans un état pire". A peine 15min de conversation et il m'a foutu gentillement à la porte. C'est vrai que ces genres de phrases font du bien, un temps, et puis à la longue j'ai juste envie de lui répondre que peu importe si je gère plus ou moins mieux qu'avant, le fait est que je perds pieds et que je me sens couler.

Je le revois le 5, ca sera le moment de lui dire clairement que j'ai besoin d'aide concrète et pas juste un "mais c'est mieux qu'avant". Parce que ca risque justement de ne plus être "mieux qu'avant".

Je ne me suis toujours pas inscrite parce que c'est vrai que s'inscrire rendait les choses plus réelles. Mais faut dire ce qui est, et je pense bien que je vais le faire maintenant.