Pourquoi ai-je envie de recommencer alors que tout va bien?

J'ai 20 ans, et j'ai commencé à m'automutiler il y a un an et demi, mais je ne me rendais pas compte de ce que je faisais ni pourquoi je le faisais, et lorsque j'en ai pris conscience, j'ai réussi à arrêter sans trop de difficultés. Ça a duré deux semaines.
Au mois de décembre, je suis tombée en dépression et j'ai recommencé. Là j'étais bien consciente de ce que je faisais, je me sentais coupable de faire ça, mais c'était la seule chose qui me soulageait. La douleur me soulageait. Je me sentais tellement mal, que j'ai préféré continuer, au moins ça m'apportait un peu de soulagement. Je devais me cacher sans cesse pour ne pas que mes parents le voit...Et petit à petit j'ai commencé à aller mieux, et j'ai arrêté au mois de février. Mais j'en avais toujours envie, je ne pensais presque qu'à ça. Au mois d'avril, je suis sortie de ma dépression, et je n'avais (presque) plus envie de recommencer.
Par la suite, lorsque j'avais un petit coup de cafard, ou que ça n'allait pas pour une raison ou pour une autre, l'envie me traversait l'esprit, mais je ne suis pas repassée à l'acte. Ça n'en valait pas le coup pour un moment de mal être passager.
Et depuis une semaine, j'ai envie de recommencer. J'avais associé cet acte, et cette envie à mon mal être, seulement, en ce moment je vais très bien. Cela fait trois ans que je ne m'étais pas sentie aussi bien. Alors je ne comprends pas pourquoi j'ai envie de recommencer. L'envie n'est pas excessivement forte, elle juste omniprésente. Je n'ai pas du tout l'intention de recommencer, mais je ne comprends pas que l'envie soit revenue. Je pense être condamnée à en avoir envie à chaque fois que ça n'ira pas pendant un moment, mais pourquoi en avoir envie alors que tout va bien. Cet acte servait à me soulager, mais actuellement il n'aurait aucune utilité.
Voilà, j'avais juste envie d'en parler, même si je pense (et j'espère surtout) ne jamais repasser à l'acte.

Je ne dis pas que ça soit le cas pour toi, mais une des raisons pour lesquelles j'ai à un moment donné continué à me couper alors que ça allait mieux, c'était le sentiment de "me démarquer d'une société à laquelle je n'adhère pas".

C'était "entre moi et moi même", vu que mes coupures sont sur les jambes et que le commun des mortels ne les voient pas, vu que je porte toujours des pantalons ou des jupes longues.

Mais c'était une sorte de "gage de ne pas me faire rattraper par une société aux valeurs qui me débectent", comme un "aide mémoire", en quelque sorte.

Je ne sais pas si c'est super clair, ce que je dis : c'est clair pour moi, mais difficilement transcrptible.

Il n' y a pas eu un petit évènement? Ou quelque chose qui aurait pu te contrarier ne serait-ce qu'un petit peu?

Merci pour vos réponses.

Lilium, il est vrai que c'est une addiction, j'avais oublié ce petit détail...Et il est vrai aussi que tant que j'arrive à me raisonner, ça va. Mais je me sens un peu coupable d'en avoir toujours envie (et c'était bien pire à l'époque où je le faisais, j'avais l'impression que je ne pouvais pas aller plus mal, alors j'essayais de justifier mon acte avec ça, mais je pensais toujours que des personnes allaient bien plus mal que moi et qu'elles ne faisaient pas ça et que par conséquent je n'avais pas le droit de faire ça, et encore moins de me sentir aussi mal, surtout que je n'ai jamais vraiment réussi à identifier la cause de ma dépression...).

Caramel, je pense avoir à peu près compris ce que tu veux dire. Et je ne pense pas que ce soit mon cas, mais merci de m'avoir exposé cette éventualité.^^

Ptite-angie, maintenant que tu le dis, il y a bien un truc qui m'a contrarié, mais ce n'est pas la première fois, et avant ça, l'envie ne durait que quelques secondes. Je suis en première année de fac de maths-informatique, et lundi, je pense avoir raté un contrôle continu. Jusqu'à maintenant je n'avais eu que des bonnes notes, alors je m'en voulais un peu de l'avoir raté, je me suis dit que j'aurais dû travailler plus. Mais j'ai vite digérer cet échec, depuis la fin de ma dépression je suis plus positive et j'arrive toujours à relativiser. Il me reste encore deux contrôles pour me rattraper avant l'examen final. ^^ Mais depuis cet échec, l'envie n'est pas repartie. C'est bien idiot je trouve que l'envie soit revenue à cause d'un contrôle raté...(bien qu'aucune raison ne réussirait à ne pas me faire culpabiliser d'avoir cette envie...).

tu sais , il suffit parfois d'un rien...

D'un autre côté, c'est SI important que tu en ai envie par période ?

Je veux dire, apparemment, tu vas bien mieux qu'avant, toussa. Mais je pense que même en allant bien, quand il nous reste des cicatrices et tout, on y repense forcément de temps en temps.
Je ne crois pas que ça soit si grave, c'est normal d'y penser.

Mais après, c'est sûr que si tu fais une fixette là-dessus, que tu n'arrêtes pas de le ressasser tout le temps, etc, ça va t'envahir un peu l'esprit. Et vu que ça a été une manière pour toi de gérer quand ça allait mal, et que sur le moment ça te faisait du bien, tu va peut être à un moment donné en avoir envie.

Enfin je ne suis pas très claire, mais si c'est ça dans ton cas, je te conseillerais de te laisser le droit d'y réfléchir de temps à autre.
C'est pas un crime ^^

Merci pour tes conseils Pinkwater. Si quelqu'un d'autre me disait ce que j'ai écrit, je dirais la même chose: "ce n'est pas si grave que ça d'y penser!", seulement je suis très tolérante avec les autres, mais en ce qui me concerne, je ne m'autorise pas grand chose, et c'est sans doute ça le problème...
Mais c'est vrai que ce n'est pas grave d'y penser, et que c'est normal. J'ai fait ça pendant un certain temps, je ne peux pas espérer oublier ça d'un coup!
Je vais donc essayer d'être un peu plus sympa avec moi-même et de ne pas me voir comme une personne détestable quand je pense à ça...^^

Depuis l'écriture de mon premier message, l'envie n'ayant toujours pas passé, et ayant même empirée, j'ai décidé de reprendre rendez-vous avec ma psy. Je l'ai donc revue avant hier (après 2 mois...), et lui ai expliqué que l'envie (et non le besoin) était réapparu, de façon omniprésente, sans raison apparente.
Cette envie qui n'est pas repartie étant réapparu à cause d'un "contrôle raté" comme je l'ai expliqué dans mon premier message, et que par la suite j'ai eu d'autres mauvaises notes (dont un examen où j'ai eu 0.5 =/), elle en a déduit que c'était "juste" ça qui a fait que j'en ai envie alors que je vais bien. Elle m'a aussi dit l'envie était là pour me "prévenir" que je risquais d'aller mal à nouveau, et que ça commençait par de l'envie et que ça pouvait finir en besoin.
Et depuis que je l'ai vu, j'en ai beaucoup moins envie...
Mais ayant "goûté" à l'AM, j'ai compris que dès que ça n'ira pas, où que ça risquera ne pas aller, j'en aurai envie, même si ce n'est "rien" (un contrôle ou examen raté par exemple...) alors je dois vivre avec.

Voilà, j'avais juste besoin d'écrire ça. =)

Bah simplement tu as géré pas mal de chose avec l'am, et ça devient logique de reprendre ce moyen là quand quelque chose ne va pas. Tout comme quelqu'un qui aurait pour habitude de manger 3 fois plus que sa part, ou ... en gros chacun sa manière de gérer.

Vraiment, tu as eu un bon réflexe. bravo, voilà c'est tout ce que je voulais te dire, même si ça paraît rien, bravo!

Merci beaucoup ptite-angie!