...Ca en vaut la peine ?

Ca fait presque 10 semaines que j'ai arrêter de me couper ; une décision difficile que ma mère m'a forcé à prendre. On va dire que c'était l'ultimatum "tu arrêtes maintenant ou la famille va le savoir, et direction HP/psy/discussions sur le pourquoi du comment". Et vue que je ne suis pas très très branchée "trouvons des putains de solutions à tes problèmes" et que je n’avais pas envie que mon père soit au courant... bah, j'ai choisis d'arrêter par moi-même. C'est la troisième fois que ma mère calque que je me coupe, la troisième fois qu'elle me donne une chance, mais elle a l'air de se croire chez les bisounours, pour elle deux mois sans AM et j'en ai fini avec. C'est comme ça que j'ai réussi à me couper un an sans qu'elle le sache, puis à nouveau un an après qu'elle m'ait choppé. Je n'hésite pas à mentir à tout le monde en ce qui concerne AM/problèmes de bouffe et autres, même les gens en qui je devrais avoir confiance. Je ne suis plus très portée relation avec confiance en ce moment non plus, je trouve que toutes ces merdes ne sont faites que pour retomber plus bas quand ça sera bafoué. Et puis j'ai un peu l'impression que personne peut comprendre (ouais, ado incomprise, crise d'adolescence, hormone, rebelle... allez-y, après tout je sais bien ce que je suis). Enfin bref, au début j'ai eu vraiment beaucoup de mal à arrêter ; j'ai eu des sortes de crises "de manque" avec tremblement, un besoin physique de me couper, parfois plus physique que psychique. Puis, j'ai eu une période de creux où j'avais juste envie de temps en temps. Et puis là ça me reprend, plus fort à nouveau. Je ne sais pas vraiment comment le traduire par des mots. Je ne crois pas que ce soit un caprice de ma part, c'est une envie violente, lancinante, j'ai un besoin de me couper, qui devient incessant et envahissant en ce moment.

Alors voilà, j'me pose tout un tas de questions du genre "finalement, si ça t'aide à gérer, c'est cool quoi". Et même si je sais que si ma mère me grille, bah elle sera malheureuse et ne comprendra pas, moi je sais que ça m'aide. Je suis en période d'exams (à mon niveau, c'est les compos et vue que je suis de nature super angoissée bah... voilà, je me fous vraiment la pression). J'ai parfois des impressions bizarres aussi. Du genre, je ne ressens plus mon corps, j'ai besoin de me bruler avec de l'eau très chaude ou d'écouter de la musique violente plus fort qu'il ne le faudrait pour prendre conscience de mon être. Et je sais que l'AM remédierait clairement à ce sentiment. Je me sentirais peut-être moins la petite fille ratée, inutile et invisible, aussi. J'ai bien sûr essayé les alternatives à l'Am proposée sur le sujet, et d'autres techniques plus personnels. Dans certaine crise, ça m'aide, mais de moins en moins. Je suis donc dans une nouvelle remise en question. Je pense que oui, l'am et la sensation que ça me procure vaut bien les mensonges, les concessions, parce que ça a de nombreuses répercutions positives sur ma vie. Mais... quand je me rappelle le petit être lobotomisé qui pensait un peu qu'à sa lame que je suis devenue y'a pas si longtemps... ça me fait un peu peur. Et si je craque dans un moment de colère/déception, je risque de ne pas être très délicate, il vaudrait peut-être mieux le faire dans des moments où je gère juste pas trop... Je ne sais pas. Je me demandais si quelqu'un avec des réponses à mes questions, ou quelque chose à dire sur ma petite situation.

Ouais, c'est juste pour ça... Des petits trucs qui me pèsent. Surement pas grand chose, en faite.