Souvenir... [/!\ allusion crue à un abus sexuel]

Je ne sais pas pourquoi j'écris ça maintenant. Je n'en ai jamais parlé à personne, même si ce souvenir reviens de temps à autre titiller mon esprit et ma conscience...

Là, j'ai envie d'en parler, pour ne plus que ça soit complètement un secret, parce que mine de rien, même si ça ne m'empêche pas de vivre, ça me plombe.

Brest, décembre 2003.

Je passe deux semaines de vacances chez un "ami" que j'ai connu sur le net. En fait, au départ, on est un peu plus qu'amis, à vrai dire. Après, il me quitte, réalisant qu'il ne va pas supporter une relation à distance (version officielle) ou qu'il ne va pas me supporter (version que j'ai toujours supposée être la vraie).
Pendant ces deux semaines, j'apprends à découvrir Y, ses bons et ses mauvais cotés. Il a des problèmes psy longs comme le bras, des réactions totalement imprévisibles tout le temps... Il me fait limite peur, mais en même temps il me fascine.

Bref. Là n'est pas la question.

A la fin de ces deux semaines, on fait la grosse fête, sur tout un WE, avec des potes à lui.
Tout le monde boit beaucoup, fume de l'herbe et du shit à profusion. On se relaie pour dormir, parce que à 6 ou 7 dans ce minuscule appart', pas moyen de tous dormir en même temps. On dort peu. On boit et on fume dès qu'on est réveillés. Bref, souvenirs pas mal flous de ces quelques jours, parce que le cerveau pas mal déconnecté par tout l'alcool, le shit et le manque de sommeil.

Sauf...

A un moment, un des potes qui est là est totalement dans le cirage, surement au bord du coma éthilique... On le porte au lit. Et c'est là que Y et un de ces potes dérapent complètement. Je ne sais pas comment le délire a commencé, mais toujours est il qu'ils lui baissent son pantalon et son slip, et lui introduisent... Un stick de colle dans l'anus...
Le mec est tellement dans le cirage que je pense qu'il ne s'est rendu compte de rien.
Au bout d'un moment, ils lui enlèvent le stick et lui remontent son froc.

Fin de l'histoire.

Sauf que moi, j'ai rien dit.
Sauf que je réalise que, "techniquement", légalement, ce à quoi j'ai assisté là, c'est considéré comme un viol.
Et je n'ai strictement rien dit. Pas bronché. Rit très jaune.
Je me souviens de la peur à ce moment là.
Je ne sais pas peur de quoi d'ailleurs. Je ne crois pas que Y ou son pote m'auraient fait du mal si je m'était interposée.
Mais je suis restée quand même tétanisée, je les ai laissé faire.

Sincèrement, je pense que ce moment n'a pas eu de conséquences pour le pote bourré. Il était tellement loin que je pense que c'est techniquement impossible qu'il se souvienne de quoi que ce soit...

Mais je me sens quand même mal à chaque fois que quelque chose me fait remonter ce souvenir en tête...

J'ai plusieurs fois voulu en parler à des amis. Mais les mots ne sont jamais venu. Trop honte, trop mal à l'aise, trop peur qu'ils me jugent.

C'est pas super ce que t'as vécu la.

La honte.
Comme je connais ça.

C'est clair, tu peux te sentir mal de n'avoir rien fais. Mais ne te mine pas le moral à cause de ça, parce que comme tu le dis toi-même, ce pote n'a surement rien remarqué et n'e sens rappele plus.

En même temps...y'a dix fois pire que ça.
Mais ça reste un viol.

La chose à faire, te dire que de toute façon, tu n'es toujours pas superwomen et que ce mec...n'a surement pas de séquelles de ce qui c'est passé ce soir la.

Allez courage Cara...

En plus, je pense pas que tu étais en état de vraiment pouvoir faire quelque chose.

Ziel a écrit:

En plus, je pense pas que tu étais en état de vraiment pouvoir faire quelque chose.

En plus.

Je crois que ce qui me fait avoir encore plus honte, c'est que quand je parle de Y., c'est toujours en termes plutôt positifs.

Même si je suis bien consciente que c'est très bien (pour ma santé mentale) qu'il n'ait pas voulu poursuivre cette relation), c'est quelqu'un dont je garde un souvenir plutôt bon, malgré son "dérapage"...
Même si je suis aussi dans un sens pas mécontente d'avoir complètement perdu contact avec lui...

Comment est-ce que je peux apprécier quelqu'un qui, bourré, fait un truc pareil à un de ses potes ?

Parfois, les gens ont un comportement complètement con sous l'effet de la drogue et de l'alcool. Surtout entre potes.

Ça n'enlève rien à la personne.

[Edit] Par exemple, cet ami a moi qui m'a "violer" suis l'effet de la drogue sans se rendre compte de ce qu'il me fesait. Et qui est pourtant une bonne personne avec qui j'ai réussi a passer 2 soirées agréable à discuter récement.

Même si au fond ça reste un viol, l'idée est plus proche d'une connerie de jeune, comme on en voit des pires lors de bizutages...

Ca enlève rien à l'acte en lui même, mais juste, c'était "seulement" un acte stupide. T'as rien fait pour aider, mais t'as rien fait de mal non plus.

Ca doit pas aider ce que je dis... Parce que le principal c'est que t'en aies parlé ^^

C'est sur que je ne pense pas que dans la tête de Y et de son pote, c'était un viol. C'était un trip débile... Mais je pense clairement qu'ils n'ont franchement eu aucune intention de faire du mal au pote bourré qui dormait...

Je crois que effectivement c'est l'effet de l'alcool, drogues et tout le bordel; Si ça se trouve, tous ne s'en rappele plus...
C'est pas.trop grave. De plus t'était pas en état de réagir.

Je pense un peu comme Boushito.
Aucun ne sait vraiment rendu compte a cause de l'etat du pauvre cerveau a moment de l'action.
Tous on du oublier, voir meme ne s'en sont pas rendu compte.
Et toi tu n'as pas a t'en vouloir pour quoi que ce soit, tu n'y es pour rien et je pense que pas mal de personne aurait eu la trouille de s'interposer, surtout quand on est une fille et qu'en face ce sont deux mecs torchés...