retomber apres 4ans ? possible ?

salut tout le monde !

Moi c'est morgane, je suis ravie de pouvoir vous rencontrer

Aujourd'hui j'ai 18 ans et je sors d'une enfance difficile, j'ai etais une enfant maltraitée (assez gravement, selon les service sociaux ). J'ai beaucoup lutté contre mes parent et pour protéger mes frères et sœur (je suis l'ainée)

En 2009 j'ai appelée les services sociaux mes parents n'ont pas apprécier, je m'en prenait plein la figure puis sous la pression j'ai tout annulé (devant le juge des enfants). Je suis alors tombée dans une terrible dépression, j'ai commencée à me scarifier (bras jambe ventre visage... j'ai tout fait) puis je me donner des coups (gros hématomes), je m’arrachée des bous de lèvre, j'arrêtée etc..

Après beaucoup de tentative de suicide je me suis convaincu de rester en vie pour protéger mes frères et sœurs je leur est appris à se laver...

L'année dernière j'ai rappelée les service sociaux et j'ai etait foutu dehors (17ans et demis j'ai dormi dans la rue quelque jours).

Aujourd'hui j'ai repris ma vie en main et pour cela je suis partie faire mes etudes à l'autre bout de la france, j'ai même trouvée un job étudiant ! Mais voila ce passée est ma victoire et cela fait entre 4 et 5ans que je me suis scarifiée donc une bonne partie des cicatrices (les plus fines) sont entrain de disparaitre et ça je le REFUSE !!! je veux qu'on voit ce passé difficile je veux pouvoir m'en souvenir ! En plus ces dernier temps je suis énormément déprimée donc je pense de plus en plus a me refaire des scarifications !!!!!! Le truc c'est que ça fait quatre ans que je n'en est pas fait, je ne souhaite pas non plus revenir en arrière. Je ne peux pas non plus frapper du poing les mur pour me retrouvée avec une main violette car je travaille comme vendeuse ans une boulangerie donc ça se verrais à 200% ! Je ne sais pas quoi faire recommencer à me scarifier est à la fois impensable et envisageable.

Pour le coup je suis vraiment perdu dois je le faire ou non ?!
Peut etre avait vous des conseils ? question ? propositions ? envie de parler ? de commenter ? des injures ? café gratuit ?

J'ai hate de pouvoir parlé (en sachant que je ne choquerais personne et en plus que c'est personne me comprendront !!!! )

Merci et bisous à tous !!!

A ta question « dois-je le faire ou non ? », eh bien je ne peux que te répondre non, si tant est que tu puisses encore faire ce choix, alors ne le fais pas !
Ce n'est aucunement la solution, ça ne fait que reporter à plus tard le fait que tu devras dans tous les cas affronter le véritable problème qui est du domaine du mental. L'AM, comme tout palliatif qui se respecte, soulage (certes) mais ne règle absolument rien.

Je peux t'assurer que le « retour en arrière » est très (mais alors très !) amer. Alors que le fait d'avoir arrêté est une superbe réussite dont tu peux être fière, au contraire reprendre ne te renverra qu'une mauvaise image de toi-même.
J'ai moi aussi un passif de maltraitance et toutes les fois où je suis retombée dans l'AM, après des phases d'arrêt où je me croyais en rémission, ça m'a indirectement (mais aussi surement que 2 et 2 font 4) ramené à ce que j'ai vécu, et s'ensuit une profonde lassitude qui est tout sauf constructive. En somme je ressasse et salutations à la bien connue spirale de la dépréciation.
Sur le coup ce serait mentir de ne pas reconnaître que je me sens mieux, je me focalise sur la souffrance physique ce qui me fait oublier les affres de ma psyché (bla blab bla), mais au fond je me méprise (puissamment) pour ma faiblesse.
Et puis dis-toi que tu devras de nouveau passer par le processus d'arrêt qui, d'une fois sur l'autre, est toujours plus laborieux.

Je comprends ta réticence à voir tes cicatrices s'effacer. Je ne le supporte pas non plus, comme si effectivement chaque cicatrice qui disparaît revient à renier les épreuves par lesquelles je suis passée.
Mais franchement c'est pas du tout, de chez du tout, le bon raisonnement. Parce que c'est le genre de philosophie qui te maintient dans la mouise... Comment veux-tu t'en sortir un jour si tu es attachée à ces stigmates (plus ou moins) éphémères et donc qu'il te faudra, dans l'absolu, entretenir éternellement ? Faut reconnaître que ça fait plus bon vieux cercle vicieux qu'autre chose c'te histoire.

Tu dis qu'en ce moment tu es énormément déprimée ? Du coup tu dois, entre autres, ruminer ce passé difficile auquel tu fais référence (parce que pendant les phases de dépression bah malheureusement c'est pas les souvenirs joyeux qui refont surface...). Et tu te raccroches, comme à une bouée de sauvetage, à ces cicatrices qui sont les témoins de ton drame personnel.
Je pense que tu n'as pas fait le deuil de ton enfance, et le deuil ne signifie pas l'oubli mais plutôt l'acceptation, la résilience (ô déesse) ! En même temps, c'est pas ce qui se fait en un claquement de doigts...
Seulement il n'y a que ça qui te fera avancer, et surement pas l'AM, qui rend tout sauf heureux.

P.S.: Les psys (les bons) sont une aide.

Enfin, tout ça n'est qu'un avis bien personnel.

J'aurais tendance à penser comme Chihiro en ce qui concerne ta volonté d'entretenir tes cicatrices, c'est pas sain du tout.

Mais d'un autre côté je comprends cette volonté. Du coup c'est peut être une fausse bonne idée, mais pourquoi ne pas opter pour un tatouage, genre un truc symbolique qui te rappelle ton passé mais qui serait aussi (et surtout) synonyme d'un nouveau départ ?

Merci de vos réponses !!!

Ducoup je ne me suis pas AM hier ! Mais c'est vrais que vu comme ça, vouloir garder mes cicatrices est vraiment malsain !!!!

Pas mal l'idée du tatouage, a vrais dire j'y avait déjà pensée quelque fois, je vais donc approfondir l'idée.

Je sais que je me raccroche beaucoup à mon passé, mais entre nous j'ai l'impression de n’être que ça ! je ne voit rien d'autre en moi que cette maltraitance et cette dépression. Ducoup pas moyen de le mettre de coté sinon il ne me resterait plus rien ! (enfin c'est un ressenti).
Est ce que vous ete arrivés à laissée de coté ce qui vous à pris la tête pendant toute ces années ?! si oui est ce que vous avez fait quelque chose de spécial en dehors d'un psy.

merci ! (trop de questions en moi )

La reconnaissance du statut de « victime » c'est ultra important certes, mais attention à ne pas tomber dans un piège : c'est pas un aller simple pour la station « victimisation ».
Au contraire ça pose la base d'une reconstruction de soi. Dans le genre : okay ça a salement pué mais maintenant que t'as plus le nez dans la décharge apprends à apprécier les autres parfums !

Tu dis que tu as, repris ta vie en main, un job étudiant et tu fais des études. Si ça ce ne sont pas les preuves d'une volonté de s'en sortir ! Et ça c'est pas « rien »...

Comment laisser de côté ce qui prend la tête... Vaste problème! Ce qui est sûr c'est qu'il n'y a pas de recette miracle, et encore moins universelle : ce qui marche pour les uns peut s'avérer complètement inutile pour les autres et vice versa.
D'une manière très générale, se passionner. S'exprimer.
Mais sur ce point je ne suis pas la plus à même de te répondre... (ouais j'aime bien analyser et théoriser mais la mise en application pêche un peu)
Ah si, j'ai pris un chien. Le moins qu'on puisse dire c'est que ça dynamise. T'as pas la pêche ? Ben dans tous les cas Môssieur lui est sacrément en forme et il veut sortir, et jouer, (...), alors tu te motives y'a pas le choix !
Pour soulager les maux liés à la dépendance affective notamment c'est assez efficace, un bon substitut.
Moi ça m'a aidé, oui, mais dans le fond ça n'a évidemment rien réglé (t'façon c'est pas son rôle à c'te pauvre bête).

C'est long, mais faut changer ta vision de voir les choses petit à petit. Pas forcément de renier ce qui s'est passé, mais faire avec et apprécier ce qui se présente à toi. Mais comme l'a dit Chihiro, en pratique c'est plus difficile, alors ne te décourage pas, et prépare toi à un long travail sur toi-même.
En dehors du psy, je dirais que bien s'entourer est nécessaire, ça aide à tenir le coup, que ce soit avec un animal, ou des amis.

Bienvenue aussi !