Dire à ses proches? (problèmes alimentaires.)

Bonjour.
Je m'excuse d'avance pour le ton de mon message qui risque d'être sec, je me sens juste pas capable de mettre les formes.
Je ne rentrerai pas dans les détails, mais en gros j'ai des problèmes avec la bouffe. Il m'arrive de jeûner. Il m'arrive de me restreindre. Il m'arrive de manger comme 4. Ou alors de grignoter durant des heures sans être infoutue de faire quoique ce soit d'autre. Et il m'arrive de me faire vomir.
Mes parents sont au courant du fait que j'ai ces compulsions et qu'il faut pas me demander de pas vider leurs paquets de gateaux, vu que c'est plus fort que moi. Ils l'ont très bien compris, et me foutent la paix.
Mais c'est tout ce qu'ils savent, en gros. Même si j'ai évoqué l'obsession avec ma mère. L'obsession de la bouffe. Pas celle de la maigreur.
Voilà. Je vois un psy dans 5 jours. Pas de soucis là-dessus, je vais être prise en charge, on me collera peut-être même l'étiquette TCA sur le front, et franchement je l'espère, ça sera plus clair dans ma tête après.
Fin de mise dans le contexte.
Mon post porte sur ce fait précis: ma mère vient de me demander si je me faisais vomir. "Tu vomis? Promis? Juré? Craché?"
J'ai menti 4 fois.
Je veux juste savoir si c'est con de l'épargner. Je veux juste savoir ce qui est le mieux pour elle. Franchement là tout de suite, je m'en fous de moi, j'ai juste envie de me coller une centaine de baffes, bref. Je veux juste savoir, à votre avis, qu'elle est la meilleure attitude que je puisse avoir vis-à-vis d'elle. Le truc qui la ferait le moins souffrir. Vous, comment vous avez fait avec vos proches? Vous avez menti pour ne pas les inquiéter, ou vous avez préférez être franc - sachant qu'elle risque de l'apprendre, que j'ai menti?
J'ai pas menti par honte. Oh, bien sûr, j'ai honte. Je suis mortifiée. Mais j'ai menti parce qu'imaginer sa fille qui s'enfonce la main dans la gorge, c'est une vision bien trop violente pour une mère, sûr.

Après, sa question, ca me fait largement penser qu'elle t'a capté, mais qu'elle n'ose pas le dire cash. Pour le coup, je me dis que rester dans le non dit, bof...

Après, c'est une impression peut etre, hein, mais vla, c'est ce que ca m'inspire.

Je pense qu'il vaut mieux lui dire. Comme l'a dit Caramel, si elle te demande c'est sûrement qu'elle a des doutes.
Et même si c'est très dur généralement pour les parents d'accepter que leur enfant se fasse du mal de x ou y façon, je pense que ça les soulage quand même dans le fond de savoir que tu te confies à eux, et que tu leur fais confiance.

Je crois que si tu dis non et qu'elle finit par le savoir quand même elle culpabilisera encore plus.

Exemple perso, la dernière fois que je me suis am j'ai appelé ma mère pour qu'elle vienne. C'était certes pas drôle pour elle de rafistoler ma cuisse, mais elle était vraiment très contente que je fasse appel à elle.

Déjà, merci pour vos réponses.

Miss Lem, j'ai 16 ans et demi.
Ma mère est très tolérante et compréhensive. Je n'ai pas peur de l'incompréhension, mais, comme tu l'as si bien dit, de lui balancer une info sans qu'elle puisse rien en faire. Car je n'attends pas d'aide de sa part. Mais oui, j'aimerais être honnête.
De toute façon, il y a eu du nouveau. Mon père aussi est venu à la charge hier soir, et je n'ai pas eu le courage de lui mentir. Il a ensuite répété ce que je lui avais dit à ma mère. (Je me suis donc excusée auprès d'elle; ça n'est pas aller plus loin.)
Mais je mens tout de même. A chaque question, je n'arrive tout simplement pas à dire la vérité (c'est sans doute aussi un problème de honte, finalement. Honte de m'infliger ça, et honte de le leur infliger, aussi), un peu comme si elle était bloquée dans ma gorge et que des mensonges sortaient à la place. A mon père, j'ai prétendu que je n'avais vomi qu'une ou deux fois, et même que je ne me forçais pas, que je ne me retenais simplement pas quand j'avais mal au coeur. Je ne sais pas s'il est dupe. Mais rien à faire, je n'arrive pas à être honnête. Pourtant, ils veulent juste m'aider. Mais je ne crois pas qu'ils puissent faire quoique ce soit. A part m'écouter, mais je suis incapable de leur en parler... Et d'en parler à quiconque - sauf à des médecins, je l'ai déjà fait. C'est déjà beaucoup!

Ayant été très proche d'une personne boulimique anorexique, je sais ce qu'on ressent quand on apprend, notamment, que la personne se fait vomir (elle n'y était pas allée dans la dentelle pour me le dire, en plus. Mais je ne lui en veux pas, je crois que c'était le seul moyen pour elle que ça sorte). Je n'ai pas envie de leur infliger ça. Je me sens vraiment... Nulle (le mot est faible, mais je pense que vous voyez ce que je veux dire) d'être incapable de donner le change. Ce n'est pas tant de me faire du mal qui me culpabilise (même si évidemment ça joue, quel cercle vicieux!), c'est plutôt que ça leur en fasse à eux - et que ça ne suffise sans doute pas à m'arrêter.

Je pense pourtant que je suis capable, avec une bonne thérapie, de m'en tirer. Je me suis am pendant un peu plus de 2 mois, et j'ai réussi à arrêter toute seule. ça fait plus de 10 jours que je ne l'ai pas fait, et avant j'avais jamais tenue plus de 4, alors je considère que j'ai arrêté. Dommage qu'en parallèle, les problèmes de bouffe ait empiré... A vrai dire, cela fait longtemps que je viens sur ce forum sans oser y poster (je n'ai d'ailleurs toujours pas oser m'inscrire, c'est pour ça que je poste ici). J'y avais lu un jour d'essayer de "remplacer" les problèmes de bouffe par l'am; ça me semblait une solution possible sur le court terme. J'ai essayé; ça n'a pas marché. L'am est moins envahissant et moins destructeur pour moi (je me coupais toujours très superficiellement et ça m'obsédait pas) alors j'aurais aimé que ça fonctionne, mais j'imagine que c'est justement pour ça que ça n'a pas marché. Je crois que j'ai besoin de ma dose d'autodestruction, tout simplement. (Et que la dose augmente. Logique.)
Pourtant, je suis sûre que je m'inquiète moins que mes parents quant à ma capacité à m'en sortir, tout en essayant de ne pas être dans le déni!

Bon, désolée pour la longueur.
Tant que j'y suis je vous dit bravo et merci pour ce forum qui est bien plus intelligent que ceux que j'ai visité. Ici au moins, pas de condescendance, et de la sincérité. C'est franchement agréable, et ça change. Et c'est aussi génial de pas voir des foutus messages pro anas! Franchement merci pour ça aussi. Je trouve que vous gérez vraiment niveau modération et tout. Voilà voilà.

Au fait, j'ai zappé de dire que oui Caramel elle m'avait certainement capté. Peut-être même depuis un certain temps...
Et en effet SpreadThePlague elle préfèrerait sans doute que je me confie à elle au lieu de tenter de l'épargner. Le truc c'est que pour moi, ce n'est pas une question de confiance, elle n'a juste pas à porter ça (et mon père non plus). Parce que personne d'autre que moi n'est responsable de ces actes. Je ne nie pas avoir besoin de m'appuyer sur des gens, vu qu'il est flagrant que toute seule j'arrive pas à m'arrêter, c'est pas faute d'avoir essayé. Mais je veux que ce soit les médecins et personne d'autre.

Hum...

Le conseil va te paraitre étrange, surement, mais...

J'aurais vraiment tendance à te dire "tant que le fond des choses n'est pas réglé - avec de l'aide, vu que tu sembles disposée à l'accepter - continuer l'AM au lieu de reporter ce besoin de controle de tes émotions sur la bouffe, c'est nettement moins nocif".

Ca n'est pas à voir comme de l'encouragement à l'AM.

Mais quand tu dis que tu viens d'arrêter de te couper, et qu'à la place tu fais + de merde avec la bouffe, je vois un parcours étrangement familier, vu que ça a été celui de pas mal de monde ici en fait. Et qui euh... n'est pas un progrès, bien au contraire.

Parce que c'est un mécanisme courant quand on arrête l'AM "en se forcant à ne plus se couper", et pas "parce qu'on n'en a plus besoin" : tomber dans d'autres comportements à la place. Qui sont plus destructeurs.

Parce que oui, se couper laisse des cicatrices, mais euh... le dégat est juste esthétique. Contrairement aux troubles alimentaires qui peuvent assez rapidement évoluer vers des dégats physiques durables, et qu'on ne peut pas contourner avec des manches longues...

A vrai dire Caramel ton conseil ne me semble pas étrange.
En fait, je pense que ça peut m'éviter au moins les vomissements. Je viens de me souvenir qu'un jour, après une de ces espèces de mini crises que je fais (je les appelle ainsi car ce ne sont pas des quantités énormes, mais je suppose que ça s'apparente tout de même à de la boulimie), je me suis am, et ça m'a permit de ne pas me faire vomir. Je crois que sinon, je l'aurais fait.
Je vais donc suivre ton conseil et choisir l'am plutôt que les vomissements, car ça, je peux le contrôler, enfin... Je veux dire qu'il ne m'est arrivé que rarement de me sentir totalement incapable de ne pas vomir. Qui sait, peut-être que ça régulera aussi ces petites crises. (Il est vrai que sur le fait de manger ou de ne pas manger, ma volonté ne peut pas grand chose, ou peut-être manque telle juste de vigueur, mais le fait est en tout cas qu'elle est sans effet.)
Et je suis effectivement disposée à recevoir de l'aide ^^ j'ai mis longtemps à accepter que je ne pouvais pas me sortir de là seule, mais maintenant que c'est fait au moins partiellement, j'en demande.