En manque de toi

C'est un texte que j'ai écrit comme un OS, je souhaite le faire partager. ^^
Désolé pour les fautes.




Il devait être environ quatre heure du matin lorsque je l’aperçu au loin couché dans un coin du bois, à l’abri du vent, sous un grand arbre qui prévoyait l’arrivée du printemps avec toutes ses belles fleurs aux milles couleurs qui flamboyaient devant mes yeux.

Il dormait comme un bébé, allongé sur l’herbe humide du matin ne se rappelant sans doute pu de se qui s’était passé la veille au soir. Ses vêtements à moitié déchirés laissaient entrevoir sa peau blanche illuminée par le soleil du matin, il paraissait endormi mais l’était-il réellement ?
Les mains cachées par la hauteur des grandes herbes qui lui faisaient un bon nid douillet, on pouvait distinguer que son crayon noir, qu’il mettait trop abondamment sur son visage d’après moi, coulait le long de ses joues telle une trace indélébile. Le contour de ses yeux était également couvert de noir, sûrement parce qu’il avait du se frotter les yeux comme il le faisait lorsque ça lui piquait et qu’ils devenaient rouge. Ses cheveux glissaient le long de ses frêles épaules, il les avait lissé comme j’aime, pas en l’air, ni en crête, naturellement.

J’étais partis à sa recherche depuis environ deux heures, j’avais parcouru tout le périmètre de la maison dans les moindre recoins pour le retrouver, je finissais par désespérer pensant qu’il avait du sortir en ville après son repas de famille, ce que je redoutais le plus. Lorsque je l’aperçue, un soulagement me parcouru mais aussi un point au cœur car j’avais toujours peur de le retrouver dans un sale état, il faut dire que c’est arrivé tellement de fois que je ne pourrais vous dire combien exactement. Pourtant, il m’avait promis de faire attention à lui, de ne pas traîner avec eux une fois encore. Et je vous avoue que j’y avais cru tout simplement parce que je voyais dans son regard qu’il ne me mentait pas. Je n’aurais pas dut, ça m’apprendra à écouter bêtement tout ce qu’on me dit !

Je décidai de le réveiller mais je ne pu m’empêcher d’être brusque car la colère m’avaient envahis au fur et à mesure que j’avançais.

« Eh Bill !!! Réveille-toi !!! Regarde-toi ! Dans quel état tu t’es mis encore, putain ! »

Je le secouai en vain.


* Flashback *


Bill arriva enfin au lieu où il souhaitait se rendre, chez un vieux pote qui avait aménagé une cave en un vrai petit salon afin de se réunir pour discuter et s’amuser entre vieilles connaissances. On pouvait y trouver tout ce qui fait le bonheur d’un jeune homme de 17 ans à peine : un grand canapé où se détendre, un écran plasma, une playstation 3 pour jouer et un placard pour ranger les bouteilles d’alcool. Bref, tout ce qui existe de plus normal pour un groupe de jeune adulte.

Il aimait s’y rendre le plus souvent possible pour oublier un peu sa vie actuelle remplis de problèmes familiaux, de malheurs enfouis depuis des années dans sa tête, une adoption découverte il a quelques années de cela. Tom quant à lui, n’était jamais présent à ce genre de fête car il travaillait très tard le soir toute la semaine, sa profession étant agent de sécurité maître chien. Cependant, il ne s’en plaignait pas et aimait son job qu’il avait depuis peu. Bill était mannequin à ses heures perdus, il a toujours aimé poser devant les photographes, se montrer, car il était fier de son corps élancé et il avait bien raison. Donc quelque fois, quand l’envie lui prenait, il passait des castings pour des magazines masculins, qu’il remportait le plus souvent haut la main. Il aimait cette image de célébrité, faire la fête sans compter lors de grandes soirées mondaines. Pourtant, retourner voir ses potes de toujours dans cette cave lui faisait toujours énormément plaisir.

Il avait menti à Tom mais savait qu’il était préférable qu’il lui fasse croire à une soirée en famille pour relier des liens avec les siens car Tom n’aurait jamais accepté qu’il rejoigne sa bande d’amis sans lui. De plus, il ne culpabilisait pas sachant que cette sortie lui ferait le plus grand bien. Cet endroit lui rappelait tellement de bon souvenir que ça en devenait un véritable album photo psychologique. Il se rappela l’époque où il était encore insouciant, avant de découvrir que ses parents n’étaient pas véritablement les siens, qu’il avait été adopté ayant à peine un an car sa mère ne pouvait s’occupé de cet enfant qu’elle n’avait pas désiré. Il aurait tellement voulu revenir en arrière sans avoir l’obligation de sauter tous ses obstacles qui étaient bien décider à heurter sa route. Tom l’avait en quelque sorte sortie de ce calvaire, en étant présent quoiqu’il arrive, le rassurant et l’aidant à avancer petit à petit. C’est lui qui l’a poussé à faire ses preuves dans le domaine de la mode sinon jamais il n’aurait osé y mettre les pieds.

Lorsqu’il entra dans la cave, ses amis était là, à la même place qu’il y a six ans comme si rien n’avait changé. Dans le canapé se trouvaient Andy, le propriétaire des lieux, sa petite amie, Lisa, Mickael et Théo.

« Hey Bill, ça fait trop plaisir de te revoir ici parmi nous, j’trouve ça cool, mec !!! ».

« T’inquiète Andy, je n’oublie pas d’où je viens ! Je sais que quoiqu’il arrive, on revient à l’origine », lui répondis-je.

Il partit s’assoir à la place qui lui était attribué depuis toujours. Il se sentait comme à la maison, le stress restait à la porte dès qu’il franchissait cette cave aménagée en petit paradis. Toute sensation et pensées négatives disparaissaient alors. Voila pourquoi ca lui tenant tellement à cœur de venir dans cet endroit. De plus, ils s’amusaient comme des petits fous réunis tous ensemble ; ce qui permettait de décompresser de leur journée de travail. Bill savait très bien que s’il sortait d’ici il se mettrait soudain à angoisser, trembler de tous ces membres, ressentant un gros manque.

« Tu veux planer un peu ? J’te sens grave tendus la ! », lança Andy en tendant une seringue dans sa direction..

Il lui tendit tout le matériel, piqure et dose d’héroïne dans une petite bouteille cachée dans un coin de la pièce en dessous d’une pile de livre. Bill resta fixé sur cette bouteille apparemment innocente mais si dangereuse.

« Nan, tu sais très bien que je fais plus ca, Andy » murmurais-je

« Ok, aucune problème, on respecte ton choix, j’te proposais juste car t’avais l’air pas bien, c’est tout. … Au fait, j’ai un nouveau fournisseur depuis que … enfin tu sais …
Fallait bien après qu’il nous ait lâchés… » Répondit-il en souriant.

« Oué, j’comprends, tu sais les temps changent !

Le temps passa, aussi vite que d’habitude c'est-à-dire à une allure folle mais plus il se faisait tard, plus Bill se trouvait bête d’avoir refusé la proposition que lui avait faite son pote il y a quelques heures auparavant. Il réfléchissait, pensait à son Tom qui le croyait à un repas de famille. Il se demanda comment il avait pu le croire, lui détestait tellement sa famille depuis plus d’un an maintenant.

« Andy, passe moi la seringue, t’as peut être raison, ca me calmera surement… »

Bill se piquait depuis deux ans environ, une bonne échappatoire pour oublier ses soucis. Andy fit un petit mouvement de la tête et alla recherche la fameuse bouteille contenant son calmant. Il connaissait par cœur les gestes réitérés par les héroïnomanes. Il chercha minutieusement une veine qui n’était pas encore atteinte puis enfonça délicatement la piqure dans son bras.

La soirée se finit par une défonce totale, du jamais vu, Bill tenait à peine debout mais il tenta tout de même de rentrer chez lui lorsqu’il repensa a Tom. C’était la seule et unique personne qui restait intacte dans son esprit malgré tous les shoots qu’il s’injectait chaque semaine. Toutes autre idées paraissaient flou, loin du monde où il se trouvait en se moment même, très loin de la Terre, sur une Planète encore inexplorée.

La peur de rencontrer Tom dans son état actuel lui apparut brusquement absurde étant donné qu’il devait se rendre chez ses parents… Il ne souhaitait pas le décevoir encore une fois, c’en était trop pour lui. Il décida alors de s’allonger près d’un arbre le temps que le monde s’arrête de tourner. Il avait vomi trois fois sur le chemin du retour et sentait encore les nausées arrivées, se ventre se retournant dans tous les sens. Sa tête semblait explosée en mille morceaux, cependant, l’euphorie était toujours à son comble, en pleine extase. Son pouls ralentissait doucement, son cœur battant de moins en moins vite, il se sentit faiblir. L’effet contraire se produis comme prévue, il était surexcité et à la fois très calme.

Les ombres des arbres formaient une danse spectaculaire autour de lui, tournant, tournant… II était à présent spectateur de ces belles choses qui s’agitaient dans des mouvements si précis et gracieux. Jamais il n’avait vu cela, un ballet de renommé mondial s’offrait à lui. Les feuilles virevoltaient accroché aux bras des arbres qui les remuaient délicatement dans le ciel étoilé de la nuit.

*Fin du flashback *

Je m’agenouilla devant Bill comme pour faire une prière au seigneur, puis me laissa tomber à coté de lui sachant que cette fois ci cette drogue lui aura été fatale. Ma douleur fut indescriptible tant elle était forte, j’aurais préféré qu’on me transperce le cœur avec un couteau ou bien me faire arracher les membres un par un que cela aurait été plus agréable. Puis la colère prit place, je ne compris pas pourquoi la vie s’était emparée de Bill et pas de moi. Après tout, c’était Moi qui l’avais entraînait dans ce milieu, pour au final, gâcher sa vie si parfaite.

Je m’en voudrais toute ma vie d’avoir rendu Bill accro à cette merde, si seulement je pouvais revenir en arrière pour changer les choses.

J’aurais voulu que jamais il ne rencontre ce dealer qui lui a fait prendre goût à la cam.

J’aurais voulu que jamais il ne me rencontre…

Ca lui aurait permis de ne pas tomber amoureux d’un drogué devenu trafiquant puis principal fournisseur des villes alentours. Je ne lui aurais alors jamais conseillé d’essayer juste une fois pour voir quel effet ça procurais.

Même si j’ai radicalement changé mon mode de vie. A présent, j’ai un travail stable, un joli petit appartement mais j’ai perdu l’être le plus cher à mes yeux.

Dites vous que je suis un salaud, un sale type, un mec sans aucune valeur, bref tout ce qui vous passe par l’esprit mais je vous interdis de croire un seul instant que Bill m’était indifférent.

Je suis la preuve que vos conneries passées vous retomberont toujours sur la gueule un jour ou l’autre.

Je l’aimais, sachez le.

Oh oui, même à en mourir.

Je lui ai fais prendre goût l’interdit juste pour un délire et j’ai réussi à le tuer.

Si vous saviez comme je me déteste.

Jamais je n’oublierai que c’est moi qui devrais être à ta place, sous terre dans ton cercueil…