Une fois de plus

Je me suis laissé aller à des instincts d'AM.
Sans raison apparente, peut-être qu'à ce stade, c'est là un genre de réflexe que je possède. Se faire du mal, encore et toujours. Se faire du mal, sentir la douleur, et se dire que l'on ne mérite que ça. Porter les stigmates sur soi et se rappeler que l'on était malheureux à ce moment ou e colère. Encore et encore, recommencer. Un coup, puis deux. Et puis l'on se dit que l'AM n'est pas mauvaise en soi. Quand je le fais, ça me détends, mais je conserve cette mélancolie en arrière plan qui semble à elle-même le moteur de cette entreprise. Et en recommençant, je me dit : Comment en suis-je arrivé là déjà ?

ça change quelque chose la manière dont tu en es arrivé là ?

Question subsidiaire mais qui me semble plus importante: pourquoi tu "ne mérites que ça" ?

Coucou spleen, hélas, il est vrai que les motifs qui nous conduisent à adopter telle ou telle façon d'être perdent de leur importance une fois que cette dernière s'en trouve adoptée. Il n'aurait pas pu en être autrement de toute manière. Par contre quand je dis que je ne mérite que ça, il semblerait qu'une fois arrivé au stade ou l'on retourne contre soi (par le truchement de l'AM) sa douleur, j'ai comme l'impression que c'est aussi contre moi-même que je fais cela. La caractère auto-punitif que que revêts l'AM semble bien en attester. Peut-être que je ne sais pas vivre en étant heureux, et c'est pour çela que je m'en veut, et que je ne mérite que ça...

Ah, mais oui, il y a probablement un caractère auto-punitif, je ne le nie pas.
Mais cependant la question demeure: "pourquoi tu ne mérites que ça".
Qu'est-ce que tu fais de mal en gros ?

"Quand je le fais, ça me détends, mais je conserve cette mélancolie en arrière plan qui semble à elle-même le moteur de cette entreprise."

...Tu pourrais détailler un peu plus cela?

Et bien, je reste persuadé que ma vie ne me satisfait pas (en somme, impossible d'effleurer le bonheur). Je parle de mélancolie, parce que depuis toujours (enfin, ça fait fait 15 ans) que j'ai une sorte de mal-être intérieur (dépression en fait)
C'est comme un genre de décalage avec les chose qui m'entourent. Je dis que je ne mérite que ça, parce que j'ai une forte tendance à me rabaisser; n'ayant jamais vraiment été heureuex, c'est comme si je ne le serais jamais. Je n'attends pas l'opération du saint-esprit pour voir ma vie (plutôt ma façon de penser) changer. Et c'est la raison pour laquelle je me dis peut-être qu'il n'y a rien d'autre que cette vie que je traine.
Je ne pense pas avoir fait quelque chose de mal en particulier, mais tout comme je reste persuadé que l'on choisit la vie que l'on souhaite (adepte du "Projet" sartrien) et que si la mienne conserve son caractère d'âpreté, c'est aussi parce que je n'ai su la vivre et concevoir différemment.

L'inconvénient de ta manière de voir est que tu prends le côté négatif des choses. Et Sartre, bah il a le côté passif et actif.
Le côté passif, c'est le tien "ma vie est une merde, donc je suis une merde, parce que ma vie est à l'image de ce que je veux"
Le côté actif c'est "ma vie est une merde, donc je peux la changer comme je le souhaite, donc je me bouge pour la changer"

Et tu as parfaitement raison. Je suis en effet assez pessimiste sur ma vie. Mais il est à croire que l'on s'accoutume de tout. Aussi ce que j'appelais peine et dégoût sont maintenant une totale partie de moi-même. J'ai bien l'impression que je sais que je suis mal dans ma peau, mais j'ai aussi l'impression d'avoir baissé les bras depuis longtemps.
Sur le plan professionnel je n'ai pas du tout à me plaindre, au contraire je suis même très épanoui. Sur le plan amoureux, c'est le désert total
Quant au reste, ben, il n'y a pas grand chose. J'ai quelques amis, de très bons certes. Mais je ne m'ouvre pas à eux vis-à-vis à mon mal-être. J'ai aussi l'impression que la brèche s'en est trouvée d'autant plus élargie lors du décès de mon père (alors que j'avais 16 ans). Je m'entendais très bien avec lui (plus qu'avec n'importe quelle personne de ma famille. Son décès et l'éloignement des autres membres de ma famille (entre le mutisme de mon frère, le départ de mon frère et ma soeur, etc...) ont fait que fatalement, j'ai également vu cette notion de famille s'effriter.
Cette perte de repère à laquelle s'ajoute mon omniprésente mélancolie semblent avoir joué un rôle. Cela ne fait pas très longtemps que je m'AM, autrefois j'avais l'écriture et le dessin comme catharsis, mais depuis quelques temps, je n'ai plus cette énergie créatrice, c'est aussi pour ça que je trouve mon soulagement dans l'AM.

Aussi ma réponse sera d'une banalité affligeante, mais néanmoins nécessaire: agis.
Tu as les clefs sartrienne en main (même si sartre me passe complètement en dessous personnellement, il a au moins le mérite d'être dual), tu sais que tu peux le faire.

Et j'ajoute un truc: nos sentiments ne sont pas nous.

Merci pour ta disponibilité
Comment expliquerais-tu "nos sentiments ne sont pas nous" ?

Sinon, j'essaie de me prendre en main. Enfin, je ne suis pas encore totalement abattu. J'ai encore la chance de vivre de ma passion (l'informatique), et ça m'aide beaucoup. En effet, quand je suis au boulot, je mets de côté ma vie, et ça me détends. Et quand je ne suis plus au boulot, je me laisser aller à mes déviances (enfin, j'ai réussi à quitter l'alcool)
J'ai pensé à aller voir un psy plus d'une fois, mais je ne sais pas pourquoi je repousse systématiquement...