Cette voix..

Voila,
Premièrement je m'excuse si je ne poste pas au bon endroit, j'ai regardé et cette section me semble le mieux correspondre à ce que je m'apprète à écrire.

Voila. J'ai 21 ans. Homme. Et un parcours de vie un peu complexe ( je ne me plains pas hein ca a juste été un peu complexe mais rien d'insurmontable ) enfin bref. Toujours est-il que j'ai fait un temps en centre psy et ai fini par être diagnostiqué << Borderline >>. Je ne prends aucunement la chose comme une étiquette indécollable, loin de là.

Je ne me suis plus ''courcircuité'' ( entendez par-là coupé ) depuis de nombreux mois après avoir passé 3 ans à le faire. Mais depuis quelques semaines, '' c'est '' revenu. C'est comme cette voix ... Tout au fond ... Loin au fond .. La ou on refuse de regarder .. Derrière la porte qu'on a cadnassée ... Qui se fait de plus en plus forte , insistance, presque hurlante. Je me répète à longueur de journée que ca va s'estomper, que je ne peux pas refaire ca a mes proches, que c'est l'été, que ca va encore une fois être beaucoup trop compliqué, qu'ils vont m'en vouloir de leur refaire traverser ca ... ( Leurs mots ayant été à la sortie de l'HP , et je cite ; << 1 fois ca ... pas 2 ! >>. ). Mais rien n'y fait ... L'envie que ca s'arrête, que la voix se taise .. D'oublier tout ce qu'il y a autour.

Je n'ose en parler à personne autour de moi, absolument personne, même pas mon copain avec qui je suis depuis 6 mois. Je n'y arrive pas ... J'ai peur du retour apocalyptique, des conséquences ... La fameuse technique du glacon ( serrer fort le glacon dans la main quand on a envie de se couper jusqu'a que la douleur soit comparable ) ne marche plus ... C'est comme si une épaisse purée emblissait mon esprit.

Voila ... J'avais vraiment besoin de partager ca avec des gens. De me dire que, quelque part, j'étais plus le seul à savoir.

Je me demandais si des gens avaient traversé la même chose ?

Merci par avance de l'attention que vous porterez peut-être à ce message.

Salut Toxynn, j'ai plus de questions que de réponses en magasin, mais bon, ça peut aiguiller tes recherches aussi, ou à défaut, alimenter mon égoïste besoin d'en savoir plus

Tu dis que "c'est revenu". Comme si tu n'avais pas la moindre part dans tout ça. Après avoir trouvé ça dans un premier temps étrange, je me suis demandé si tu traversais des espèces de phase de dissociation, d'impression généralisée d'irréalité, ce que semble un peu m'indiquer ta purée de pois cérébrale citée après. Je fais fausse route ?

Ensuite, ta voix, derrière sa porte blindée, tu ne crois pas que tu l'as juste "mis en attente" par pression de tes proches / obligations diverses et variées ? Je sais pas, le plan moisi "ah non, tu n'auras plus jamais le droit d'aller mal !" (car ça revient à cela, au fond), c'est un peu l'assurance qu'on ferme la porte au dialogue en opprimant tes sentiments, et qu'on ne t'acceptera que sous des atours socialement ... lisses.

Du coup, ça ne fait qu'exacerber le côté "je ressasse en silence", et comme une cocotte minute, bah, ça n'attend que de péter. Peut-être qu'il faudrait que tu aies une sérieuse discussion avec tes proches à ce sujet. Te mettre la pression, ce n'est pas t'aider. Je veux dire, si tu as des idées parasites, une voix dissociée, c'est qu'il y a comme qui dirait un problème, et des facteurs qui motivent ce problème. Tu ne t'es pas exactement réveillé un matin en te disant "oh, tiens, si je jouais au malade mental, ça a l'air follement amusant !". Et ça, ce serait assez bien qu'ils le comprennent, parce que ça pourrait déjà t'aider à avancer d'avoir des proches un tantinet plus ... adéquats dans leurs réactions. Parce que comme tout un chacun, tu as le droit d'avoir des coups de mou. Tu les gères pas comme eux les géreraient, mais tu as tes raisons, et c'est pas pour autant qu'ils doivent t'exclure comme ça. Te sens-tu prêt à avoir ce genre de discussion avec eux ? Ou sinon, le leur écrire ?

Pour en revenir à ta voix, qu'est ce qu'elle te dit, exactement ?
Question deux concernant cette voix, comment l'identifies-tu ? Quel crédit apportes-tu à ce qu'elle dit ? Pourquoi ? Explique.

Sinon, question semi-déconnectée, est-ce que tu as un suivi ? Ne serait-ce que parce que ton entourage a l'air peu compréhensif, ça serait déjà pas mal d'avoir une personne à qui confier tout ça en vis à vis, sans qu'on te sorte que "omondieu ça ne se dit pas des choses comme ça, tu n'as pas le droit parce qu'on a une réputation à tenir" ou autre variante déjà entendue par chez toi.

Cher Vertigo,

Je pense que quelques précisions s'imposent. J'ai une mère qui a eu une enfance / adolescence très dure ( suicide du père entre autre ) et ces choses sont ressorties alors que j'avais 15 -16 ans . Elle a passé elle-même de longs mois à l'hôpital. Elle a donc une compréhension du probleme mais en même temps, elle porte des oeillères à présent. Pour eux << mon probleme >> est règlé, mon affaire classée.

Après environ 3 ans de psy et de médicaments à la << en veux-tu en voila >> ( Zoloft / Truxal / Seroquel / Tranxilium / .. ). J'ai ressenti une vrai lassitude mais en meme temps une amélioration. Ca allait vraiment mieux a tel point que j'ai arrêté de consulter. Tout s'est bien passé pendant plusieurs mois ... Bras intactes .. A présents les cicatrices sur mes bras et mes jambes ne sont plus que simplement des traits vaguement décolorés.

Mais à présent je me sens .. Oui comme dans un rêve ... Ou on ne contrôle rien et ou on ne sait plus trop ce qu'on a envie de faire. Juste se coucher, les volets fermés. Je n'ai plus envie de rien ... Les émotions coulent sur moi mais j'ai l'impression de ne plus rien aspirer, ne plus rien reelement ressentir.
De plus j'ai l'impression que depuis que j'ai tissé des liens sociaux , chose que je ne faisais pas avant, je suis devenu insipide, quelquonque et stupide .. J'ai l'impression d'avoir perdu en profondeur de manière insoutenable.

Pour ce qui est de ma famille de manière plus générale, je ne veux pas leur refaire traverser ces choses. J'ai pas envie de me le permettre et ca me met quelque part encore plus la pression. Et chose nouvelle, j'ai quelqu'un dans ma vie ce qui m'angoisse encore d'avantage : Et si un jour je craque ? Que va-t-il se passer ?!

Je n'entends pas réelement cette voix .. Elle était plus métaphorique dans mon texte ...

Mes journées sont encore et toujours rythmée par la culpabilité liée à la nourriture. Je ne souffre pas d'anorexie d'un point de vue privatif mais l'idée de manger me fait culpabiliser énormement. Je me pèse le plus souvent possible et bois le plus possible d'eau avant de manger pour tenter de compenser. Je pense à la nourriture matin-midi-soir. Et ce sentiment de culpabilité m'épuise en plus du reste ..

J'ai besoin que ca s'éteigne, de courcircuiter la machine.

Pourquoi te sens-tu insipide depuis que tu as tissé des liens sociaux ?

N'est ce pas parce que ces liens sociaux te forcent (ou plutôt la pression que tu te mets te force) à te "normaliser", et donc à t'asseoir allègrement sur des bouts de toi ?

(Salut à toi, autre lausannois, au fait. Tu pourras remarquer qu'on est un petit tas de suisses dans le coin !
Si tu pouvais passer par la case "présentations", ça serait l'occasion d'en connaitre un peu plus sur toi, pas seulement le versant "psy", mais aussi la personne, avec des intérêts, tout ça ?)

donc là, tu n'es plus suivi? Mais je crois que tu souffres vraiment et que quoique pensent tes proches, iol faut que tu retournes voir quelqu'un, ne serait-ce que pour calmer ces angoisses et parler à quelqu'un IRL... Non?

En même temps, d'après ce que je comprends, tu allais mieux grâce au médicaments, et pas parce que tes problèmes étaient vraiment réglés, donc c'est pas mal logique que tout ça refasse surface au bout d'un moment.

Toxynn a écrit:

De plus j'ai l'impression que depuis que j'ai tissé des liens sociaux , chose que je ne faisais pas avant, je suis devenu insipide, quelconque et stupide .. J'ai l'impression d'avoir perdu en profondeur de manière insoutenable.

J'aurais une question avant de dire quoi que ce soit à ce propos : comment percevais tu les personnes qui avaient des liens sociaux avant que toi, tu commences à en tisser ?

Non je n'ai plus de suivi. La journée d'aujourd'hui est particulièrement lourde psychologiquement parlant et je peine à identifier la cause exacte. Mais c'est sans doute cette période d'examen qui complique la chose.

J'enviais les gens qui tissaient des liens sociaux mais j'avais de la peine à comprendre leur motivation ... Aujourd'hui encore j'ai de la peine à marcher seul dans la rue, c'est l'impression d'avoir les jambes qui partent n'importe comment, d'être ridicule et que les gens me regardent en se moquant. L'impression d'être complètement inadéquat et ca vaut aussi dans les fêtes, dans les bars, dans les bibliothèques, transports en commun. C'est assez épuisant car j'essaie de faire attention à tout pour limiter les dégats.

ça ressemble à une phobie sociale... non?

Je vais sûrement dire une connerie, mais...

Possible que tu ai associé "je ne comprends pas leur motivation" à "ils n'ont pas vraiment de motivation, c'est vide de sens, c'est stupide" et que donc, quand tu as commencé à tissé des liens sociaux, tu te sois considéré comme stupide et quelconque (à faire des choses vide de sens comme madame et monsieur tout le monde) ?

(J'ai vraiment l'impression de dire une connerie plus grosse que moi là...)

Au niveau du suivi, est-ce que toi, tu as envie d'en avoir un ou pas ?

Quand au reste, je me reconnais pas mal dans ce que tu dis (l'impression que tous les regards sont sur toi, que tu fais tout de travers, toussa). Je pense que ça se rapproche plus de la parano que de la phobie sociale (d'ailleurs, heu... je vois pas exactement ce qu'est la phobie sociale mais bon).

Pinkwater ta réponse n'est pas si bête. Je te remercie d'ailleurs d'avoir eu envie de pousser ta réflexion ! Tu ne dis absolument pas une connerie. Après je ne sais pas si c'est mon cas mais c'est une idée intéressante.

Pour ce qui est de la phobie sociale, j'ai été diagnostiqué en effet ( et qui dit diagnostique dit FORCEMENT que c'est vrai non ? ) mais je croyais la chose partie définitivement.

Je sais qu'avec un trouble borderline, les choses peuvent aller plus ou moins bien sur une période plus ou moins longue mais je tente de garder la tête hors de l'eau aussi longtemps que possible.

Je ne suis pas sur d'avoir envie d'un suivi tout de suite ... J'ai besoin d'un peu temps encore avant de m'aviser. J'ai pas envie d'y retourner pour le moment. L'impression de ne pas avoir tant que ça a dire.
Mon état psychologique assez sombre ne m'inquiète pas plus que ca, ca arrive, mais c'est l'AM qui me terrifie.

Pourquoi être spécialement terrifié par l'AM ?

Tu te mettais en danger, avec ton AM ?

Ou est-ce que c'est le regard des autres sur cette AM (inquiétude, tout ça) que tu ne veux absolument plus avoir à re-provoquer et re-affronter ?

Je ne veux pas avoir à re-expliquer, re-affronter les gens, les excuses. C'est principalement ca. Je ne met pas ma vie en danger avec l'AM non.