Je ne me suis jamais AM tous les jours. Quand je me coupais, c'était suite à un coup dur, à un événement, à un sentiment fort, ce genre de chose. Le sentiment / l'événement pouvait être négatif comme positif, d'ailleurs (ce qui fait que je me suis longtemps demandé ce qui clochait chez moi).
Enfin bref, ça n'a jamais été une compulsion hebdomadaire chez moi. Surtout que quand je me coupais, j'en avais généralement pour plusieurs jours à avoir mal, à sentir mes plaies se rouvrir, etc.
J'ai arrêté naturellement, sans me fixer d'objectif, sans le prévoir, sans l'analyser. Donc je n'ai pas ressenti le manque. En fait, je ne sais pas trop quelle a été la dynamique qui m'a fait m'arrêter sans même vraiment en prendre conscience. Les heures à parler ici, les tonnes d'analyses et de discussion, et sûrement aussi le fait que je n'ai jamais considéré l'AM comme un problème.
Donc je n'ai jamais cherché à arrêter, et c'est venu tout seul au fur et à mesure que j'évoluais et régler ce qui n'allait pas dans ma vie, ou en tout cas ma façon de percevoir les choses.
En revanche, maintenant que j'ai arrêté, il m'arrive souvent d'avoir envie de me couper. Particulièrement lors des moments forts. Et maintenant que j'ai arrêté, je m'empêche de recommencer. J'ai beau ne pas considérer l'AM comme un problème en soi, une part de moi n'a pas envie de devoir composer avec des plaies fraiches de nouveau, de perdre en sensibilité si j'y vais de nouveau un poil trop fort, de devoir fabriquer des strips avec du scotch ou de ne plus pouvoir faire certains mouvements sans douiller.
Donc je m'efforce de résister, et c'est ça qui est dur, au final.
Je trouve ça étrange de n'avoir jamais ressenti ça les semaines ou les mois au moment de mon arrêt, et de le ressentir maintenant, alors que je vais plutôt bien.
Enfin ça reste occasionnel tout de même, et j'ai appris à avoir les ressources suffisantes pour faire face à ces envies spontanées.