Je continue avec lui ou pas ?

Je viens d'avoir une discussion avec mon homme et franchement ça donne pas envie.
Il refuse de me rejoindre (alors que je suis en CDI et qu'il peut faire un rapprochement de conjoint et donc toucher le chômage même si c'est lui qui quitte son travail) sous prétexte que…

que ses parents lui on dit de trouver d'abord du travail.

Et à force de discuter, il m'a laisser entrevoir que ça fait onze. putain. d'années. qu'il obéit aveuglément à ses parents dans ses relations avec moi.

Onze. putain. d'années que je sors avec une marionnette.

Onze. putain. d'années que l'homme que j'aime (croyais aimer ?) n'est qu'un pantin créé par un couple en mal de manipulation.

Un gamin capricieux qui préfère sauvegarder son ego de mâle-qui-gagne-plus-que-sa-femme, et laisser crever de dépression sa fiancée toute seule à l'autre bout du pays, plutôt que de prendre le risque du rapprochement de conjoint. Sachant que la ville dans laquelle j'habite offre PLEIN. PLEIN. PLEIN de possibilités d'emploi pour les gens dans sa branche.

Et quand je lui dis que ça serait bien qu'il se bouge le cul parce que moi je vais pas tenir longtemps toute seule, il me dit qu'on peut pas me parler et que je lui fais du chantage.

J'ai fait des sacrifices. Des vrais sacrifices. Par amour pour lui. Comme, rester habiter chez mes parents malgré tout ce que je subissais là-bas, juste parce que lui ne voulait pas m'accueillir, parce que bon, tout seul avec le Smic, à deux ça va pas, il faudra demander des allocs et lui il veut pas dépendre des allocs. Parce que ses parents ont dit que les allocs c'était pabien.

Putain j'ai été conne.

Bah quoi, les allocs ça existe pour être utilisé :'( (what cette déclaration de fou)

Jvois le genre, ça doit être super lourd d'être avec un mec accroché à l'avis de ses parents. Et si vous êtes ensembles depuis 11 ans il doit plus avoir 19 ans le mec, je ne juge pas mais ya quand même un temps où ça craint un peu, surtout (et ses histoires avec sa copine, c'est pas les affaires des parents quoi... %) ) Enfin ensuite c'est un choix qu'il fait, chacun sa route, chacun sa... bref.
Mais j'imagine que dans ta situation tu dois plutôt le ressentir comme du foutage de gueule, sinon un manque d'attention à ton égard, le mieux à mon avis serait encore de lui dire "clash" comme dirait l'autre ce que tu as sur le cœur, ce au risque de le froisser. (j'essaie de rester vague au cas où j'aie pas tout saisi). Au pire des cas il se vexera et boudera (voire te quittera mais c'est quand même un peu abusé), au mieux il comprendra, tu prends relativement peu de risques pour une conversation à cœur ouvert...

J'ai passé ma soirée à lui gueuler dessus et il a chouiné comme un gamin pris en faute. "oui mais ci… oui mais ça… oui mais les parents ont dit… oui mais on peut pas parler avec toi…"

J'lui ai balancé à la figure des liens sur le rapprochement de conjoint et là il découvre que il fallait anticiper avec un pacs et compagnie. C'est pas comme si je lui parlais du pacs depuis que ça existe, hein ¬.¬ Tiens d'ailleurs c'est moi qui l'ai demandé en mariage et pas l'inverse…

Il a au moins compris qu'il faut arrêter qu'on attendre l'un après l'autre si on veut construire un truc ensemble, et qu'il faut qu'il explique à ses parents ce qu'est le rapprochement de conjoint (encore ses parents ! O.O PUTAIN ! s'il veut (voulait, là il "tolère" l'idée maintenant) pas que je prenne de médocs c'est aussi à cause de ses parents ! des coups de pied au cul c'est tout ce qu'il mérite ! quand on est plus proche de la trentaine que de la vingtaine on se sort les doigts du cul !)

Je commence à me demander sérieusement si j'aurais pas misé sur le mauvais cheval, des fois. Il est gentil adorable et tout, mais c'est un manche, et un gamin. Et je peux pas me mettre en couple avec un gamin.

Hum, déjà par rapport au truc des médocs qu'il veut pas que tu prennes parce que "ça fait pas bien de montrer qu'on est malade + bouge ton fion", c'est moyen pour construire quelque chose.
Alors si en plus il veut pas se bouger un minimum pour vous permettre de mettre en place ensemble des choses... Il est clair que tu fais bien de remettre en question votre couple.
Ce serait peut-être mieux pour toi sur du long terme si vous arrêtez, car j'ai cru comprendre qu'il te mettait pas mal la pression sur certains points, en plus de ne rien savoir prendre comme décision sans l'avis de ses parents.

L'ingérence dans les médocs pour moi c'est un deal breaker, dans tous les cas ça suffit amplement à remettre en question le couple. Que ce soit pour changer les choses ou les supprimer purement et simplement.

Et il a effectivement l'air d'avoir besoin de grandir un peu et enfin faire sa crise d'ado. (Qui est un stade normal de développement où on se détache de l'opinion de ses parents pour construire sa propre vie.)
A voir s'il a conscience du problème, et s'il a envie de s'éduquer sur d'autres opinions que celles de ses parents.

En revanche, le fait de plaquer son job pour le chômage, je ne trouve pas que ce soit correct de le lui demander. Le suggérer et le mettre au courant de cet aspect, oui, mais plus, non. Parce que tout le monde ne supporte pas forcément le chômage. Psychologiquement, c'est violent d'être au chômage. Certains s'en foutent dès le moment où ils ont des alloc', pour d'autres le fait de ne pas avoir d'emploi crée de sérieux problèmes d'estime, d'identité, de place dans la société etc.
Et contrairement à de "simples" mises au chômage où on a toujours ses repères niveau amis, appartement etc. là il se retrouve dans l'inconnu.

Bref, chercher un job avant de quitter le sien ne me semble pas psychorigide et "vieux campagnard très à droite" sur l'opinion des allocations, ça me semble juste sensé, en fait.

Il y a plusieurs raisons tout à fait valables pour sentir de sérieux freins à la relation, mais je ne trouve pas que cet aspect en soit un. (Et pourtant je suis experte à trouver des deal breakers !)

Par contre, le fait qu'il ait attendu 3 mois après que j'ai obtenu un CDI, pour commencer à chercher, sous prétexte que c'était plus important de s'occuper des photos de son frère et de ses parties de jeux vidéos, ça, c'est moyen…
Le fait d'avoir refusé de se renseigner au sujet du rapprochement de conjoint - juste se RENSEIGNER - aussi.

Bref, je continue encore un peu, mais je vais commencer à voir des gens en janvier, pour m'ouvrir d'autres portes, tâter le terrain, prendre des options. Il n'est plus mon plan "long terme" mais un plan "moyen terme si affinités". C'est triste, mais c'est comme ça. S'il n'a pas commencé à prendre des initiatives pour construire une vie à deux d'ici fin 2014, je vais commencer à voir ailleurs.

Je crois que vu comment tu en parles, tu es déjà ailleurs depuis bien longtemps et tu cherches des prétextes pour le justifier.

Disons que d'une part après 11 ans de relations, on devient plus "tolérant" ; d'autre part je suis tellement seule seule SEULE dans ma vie (pas d'amis, je peux pas compter sur ma famille pour des raisons évidentes) que tant que j'ai pas quelqu'un d'autre à qui me raccrocher, je pourrai pas le quitter. Tout simplement. Sinon, la dernière corde va lâcher et ça serait bien dommage.

Et ça me fait bien chier.

Trouve des amis ?
Parce que franchement commencer une relation sur la base de "j'ai besoin d'une béquille", y a pas grand chose de moins sain.

Dans ce cas là tu devrais réfléchir à pourquoi tu lui demandes de tout quitter pour venir te rejoindre sachant qu'à tes yeux il n'est qu'une bouée de sauvetage.

Ca fait 11 ans qu'il me parle de vivre avec moi, avoir des enfants (j'en veux pas >.<), construire une maison, se marier etc. Et ça fait 3 ans que je lui explique patiemment qu'à cause de ma formation et de la sienne ça sera plus simple pour lui de me suivre à travers le pays que moi de trouver de par chez lui.

Il n'était pas "ma bouée de sauvetage" avant que j'aie à déménager. J'ai découvert en déménageant que mes "amis" n'étaient que des "copains" et qu'il ne me reste que mon homme, lequel freine des quatre fers maintenant qu'il faut mettre en pratique ce dont on parle depuis des années. Et tout mon monde s'écroule.

Va falloir reconstruire dans ma nouvelle ville, mais c'est pas en faisant des crises d'angoisses toutes les 5 min que je vais faire des rencontres.

Donc on résume : reprendre des médocs -> sortir et rencontrer des gens -> me faire un nouveau réseau social -> si l'homme est pas capable de me suivre, tchao, je continue sans lui. De toute façon, sur les 11 ans de relation, on a pas habité longtemps ensemble finalement ¬.¬ 2 ans à tout casser.

Mais sur ces 11 années, qu'est-ce-qui vous a empêcher finalement de vivre ensemble? Je dois manquer d'informations, mais je ne comprend pas.

Et y a t-il encore quelque chose de positif à tes yeux chez cet homme? Parce que vu comment tu en parles j'ai l'impression que les sentiments n'existent plus  et c'est pour cela que je ne saisie pas le fait que tu continues à lui demander de venir te rejoindre.

En as-tu vraiment envie? Se peut-il qu'il sente que votre relation n'est plus comme avant et que c'est pour ça qu'il ne veux pas se risquer?

On n'a pas vraiment vécu ensemble parce que j'ai fait des études longues et qu'avec son SMIC il ne pouvait pas nous faire vivre à deux. Puis j'ai fait ma thèse à l'étranger. Et maintenant mon boulot est à l'autre bout du pays.

Je le trouve toujours adorable et attentionné - pour peu qu'on n'aborde ni mes "problèmes" (dépression et causes de la dépression) ni le fait qu'il doive se remuer le popotin s'il veut faire sa vie avec moi.

…en fait c'est plus un plan cul romantique qu'un amoureux… ¬.¬

Après une explication orageuse et deux semaines avec lui pendant les vacances de Noël…

Il a été adorable. Il se montre plus compréhensif. Il suit mon mini "manuel de survie pour l'amant de Princesse "ça" " c'est-à-dire qu'il me communique régulièrement ses avancées de ses démarches pour venir vivre avec moi, comment ses oncles et tantes et amis l'encouragent à me rejoindre parce que "c'est avec elle que tu fais ta vie" et plus prosaïquement "il faut suivre la personne avec le plus grand salaire" et aussi "tu t'es occupé d'elle pendant qu'elle avait pas de travail, laisse-toi dépendre d'elle pendant que tu cherches un nouvel emploi".
Bref, mes beaux-parents ont l'air de perdre leur influence sur lui, je suis contente.

Et puis il a été tellement adorable avec moi ! Il m'a supportée, il m'a fait des surprises, petit-déjeuner au lit, journées "normales" (on geek à la maison chacun dans son coin tout en se lançant "je t'aime" toutes les 5 secondes), il m'a même sortie de force du lit (littéralement : il m'a tirée par les pieds jusqu'à ce que je sois par terre) pour aller voir le film Albator (j'ai trop KIFFÉ DE FOU ! fangasmes en série pendant toute la durée du film, MERCI CHÉRI !)

Je crois que je suis re-tombée amoureuse de lui.

Je suis stupide / naïve, ou c'est un tournant positif dans notre vie de couple suite à une prise de bec violente ?

Moi je penche plutôt pour la deuxième option!
Mais peut-être qu'écouter une idéaliste comme moi n'est pas une bonne idée.. Mais moi peut-être que les sentiments amoureux étaient enfouis sous la déception ou un truc du genre.. Et qu'ils ont resurgit quand elle s'est atténuée?
En tout cas je pense que si ça se passe bien, y a pas de raison de pas réessayer. Et puis si ça redérape, ben ce sera peut-être la fois de trop et le déclic pour partir?
Contente pour toi que ça aille mieux avec lui en tout cas!

Il est possible aussi qu'une phase de "pétage de plombs paranoïde" m'ait fait sur-réagir.

Que je peux être cruche des fois.

Et comme tu dis, qui vivra verra !