Nos erreurs finissent toujours par revenir nous hanter.
Fut un temps, je me refusais à regretter quoi que ce soit. Je me disais que quoi que je fasse, c'était exactement ce que je voulais à ce moment précis de mon parcours, et que par conséquent je ne le regretterais jamais. Quelle utopie, n'est-ce pas ?
Aujourd'hui, quand les fantômes du passé ne cesse de surgir par surprise, je me collerais des gifles pour avoir pensé de cette façon et fais n'importe quoi sous couvert de m'écouter.
Parfois, je me demande comment les êtres humains peuvent se faire tant de mal les uns aux autres. Puis je repense à mon propre comportement, à comment j'ai blessé et blesse encore aujourd'hui les gens qui sont censé m'être proches de façon consciente, je pense à ce que je fais tout à fait intentionnellement, et je me dis que je n'ai pas le droit de me poser cette question et de geindre sur le mal que ces mêmes personnes peuvent me faire.
Au final, moi qui me dis la plupart du temps que c'est de leurs fautes si elles ont mal parce qu'elles ne savent pas se protéger, moi qui me persuade que je ne suis pas si méchante que ça, faut pas déconner, alors que je mesure tout à fait l'étendue des dégâts que je provoque, ouais, je me prends le retour de bâton violemment et j'ose venir me plaindre.
Je me sens bien bête.
Mais revenir la queue entre les jambes ne marche que pour les chiens, et sûrement qu'il ne me reste que mes yeux pour pleurer. La partie invité de ce forum, aussi, on dirait.
Aaaah, c'est bien triste comme prise de conscience. Et un peu trop tard. Et inutile parce que je sais que je suis incapable de changer, du moins pour l'instant.
Je me demande quand même pourquoi je ressens autant de dualité, d'un côté l'envie et le besoin de faire du mal, de l'autre celui de faire le bien. Comme si blesser ceux que je suis censée aimer n'était pas si grave que ça tant que je m'évertuais à aider des inconnus. Ça ne compense absolument pas dans la réalité. Il serait peut être temps que je me réveille.
Au final, je suis quand même une vraie enfoirée. L'impression d'être une tornade, une sorte de catastrophe naturelle qui détruit tout d'un seul revers de main, sans prévenir, et surtout sans guérir. Je ne laisse aucun espoir quand je commence à frapper, et je ne peux pas réparer ça avec quelques mots sur un forum.
A fortiori quand les blessés ne liront jamais cela.
Remarque, des mois à ramper pour reconstruire une relation ne m'ont laissé aucun espoir non plus. Je suis trop intense, trop cruelle, quand je détruis je le fais trop violemment pour que ça ne soit pas définitif. Parfois, je parviens à reconstruire, mais jamais comme avant, jamais de la façon que je voudrais, les liens ne sont plus que superficiels.
C'est triste. Je suis tellement cassée à l'intérieur que je ne sais pas faire autrement que de casser les autres. Des jouets, des amusements de passage, des gens dont je peux profiter puis jeter ensuite, des relations trop profondes pour qu'elles ne m'effraient pas.
Et au final, on s'en fout. Je m'en fous. Les relations vont et viennent. J'aurais de nouveaux amis, de nouveaux amants, de nouveaux jouets, et je détruirais tout, et d'autres viendront.
Comment est-ce que je peux continuer à geindre qu'on m'abandonne puisque c'est moi qui tranche tous liens ? C'est bien ridicule. Mais certains soirs, certains rares jours, je ressens de la culpabilité, de la honte, et beaucoup de tristesse. Et je regarde mes cicatrices, et je me dis que je les rouvrirais bien, juste comme ça, histoire de, en souvenir du bon vieux temps où je ne pensais pas, en souvenir des jours où je ne me souciais pas du mal que je pouvais faire. Juste comme ça, histoire de voir du sang couler, une blessure ouverte, histoire de faire du mal, mais pas aux autres pour une fois.
Mes erreurs me hantent. Sûrement que ça prouve que je suis humaine. Parfois.