Regard d'un père et perte des repères.

Les titres tordus, ma passion ? Probablement mais je ne suis évidemment pas ici pour ça.

Comme les autres je viens écrire mon "histoire". Je ne recherche aucune pitié, simplement de trouver la force de poursuivre jusqu'à mon objectif sans me faire trop de mal.
Evidemment je ne met aucun chiffre, juste une indication relative sous la forme :
X = poids à ma rentrée scolaire 2013.
Y = poids actuel.

Depuis quelques années au collège je ressentais des difficultés à passer au self. Le lieu ne me plaisait pas, trop bruyant et une nourriture trop grasse aussi. Je n'étais pourtant pas difficile mais habituée à une alimentation équilibrée à la maison, les frites/viandes en sauce/pâtisseries n'étaient pas trop de mon goût.

Pourtant je me rappelle petite avoir été gourmande, comme quasiment tous les enfants. Mais mon cher géniteur [en gros mon père mais je l'appelle géniteur, c'est assez impersonnel] a très tôt [vers 9/10 ans] commencé les remarques du genre habituel " tu vas grossir ", " tu crois pas que t'es déjà assez ronde ? " et blabla normal qu'un enfant ne prend pas fprcément justement. Ouaip la petite enfant que j'étais n'a jamais été un mini-mannequin, et le géniteur attentionné ET médecin de son état voulait probablement juste soigner l'apparence future de sa progéniture.
Bah la progéniture doit être tordue car tout ce que j'en ai retenu de ses remarques c'est que je ne dois pas m'autoriser ce genre de plaisir, sinon je grossirai et il ne m'aimera plus. [Très schématisé bien sûr, ça c'est après une réflexion d'environ un an que j'ai fini par le "traduire". ]

Maintenant je résume vraiment car les pavés ça va bien deux minutes, j'en ai conscience. Donc, rentrée en seconde tout se précipite. Les conflits deviennent encore pire, des remarques de plus en plus blessantes [ de mon ressenti, bien entendu ] sur le poids ou l'apparence. Mais moi je m'accroche, je voudrais qu'il m'aime mon foutu géniteur, enfin plutôt qu'il soit fier de moi au lieu de me rabâcher ce qui ne va pas. Mais rien n'est assez beau pour Monsieur alors Miss se creuse la tête, se remet en question et peu à peu viennent les complexes enragés. Se voir difforme dans les miroirs alors que les autres disent envier sa silhouette et tout le reste quoi. n petit régime qui débute, de quoi se sentir "plus légère". Résultat, perdu assez de poids pour me sentir encore hideuse et gluante mais pas assez pour obtenir un mot gentil du géniteur. La perte et pourtant conséquente [vous avez vu, aucun chiffre aha] mais il a des lunettes anti-vérité [modèle unique et breveté attention] assez efficace.

Vous savez maintenant la base de l'histoire, et ce que je demande - attention roulement de tambours - ce n'est pas " Comment arrêter cette descente qui va me faire du mal/m'en fait déjà ? " Mais plutôt " Quand s'arrêter ? " Et " Pourquoi autant s'importance dans le fait de lui plaire alors qu'il est si désagréable ? "

Merci d'avoir prit le temps de me lire, désolée de la longueur x_x Si vous voulez des précisions je les donne bien sûr ! Je ne suis pas là [encore une fois] pour faire pleurer les chaumières avec une histoire TRO TRIST car j'ai déjà beaucoup de chance d'avoir mon père, j'en suis consciente.

Sans chiffre mais en donnant une fourchette, t'en es à quoi de ton poids, là ? Poids dans le bas de la fourchette du poids de santé, sous poids ?

Au quand j'ai juste envie de répondre pourquoi attendre quelque chose (poids, événement, inspiration divine, blah) pour s'arrêter ?

Caramel : D'après l'IMC [qui aux dires de beaucoup est surtout très mal foutue] je serais en sous-poids. Mis bon, c'est très très large comme indice, ça ne prend pas en compte la stature de base.

H : Ce à quoi je répondrai simplement que quand l'esprit s'en mêle tout se mélange. Je n'y arrive tout simplement pas, même après avoir essayé pour faire plaisir à mes amis, les rassurer.

Alors premièrement, arrête de psychoter, tu ne donnes pas du tout l'impression de quelqu'un qui s’apitoie sur son pauvre sort et cherche à se faire plaindre, ou que sais-je.
No need de préciser toutes les deux phrases que c'est pas ce que tu veux, t'inquiète, on a compris :p Et je peux t'assurer que si tu commences à donner dans ce versant là, on te le fera remarquer.

Ensuite, pour avoir moi-même connu une phase d'anorexie en gros entre mes 10 et 13-14 ans suite aux remarques parentales et autres bullies à l'école, je me reconnais pas mal dans ta logique du "si je grossis il(s) ne m'aimera(ont) plus".
Donc à ta question pourquoi continuer à entretenir ce rapport avec ton apparence pour ton père, qui by the way est désagréable, il y a pas mal de réponses possible selon moi.
Selon toi, pourquoi ton père tient autant à ce que tu sois dans la norme/mince ?
Pourquoi toi tu veux y être ? (rapport à l'acceptation des autres, au désir sexuel, à l'envie de disparaître, à l'envie de contrôle, à l'envie de prouver que ton corps est inutile et que ton esprit peut le battre, whatever)
Pourquoi continuer à (vouloir) maigrir ?

Sinon, possible d'envoyer taille et poids en Mp ? Histoire de se faire un idée quoi.

Ensuite, pourquoi est-ce que tu attends un mot gentil de la part de ton père ? J'veux dire, perdre du poids à outrance c'est pas exactement comme obtenir un diplôme ou que sais-je, c'est pas courant que les parents en soient particulièrement fiers.
Et puis bon, quelque part je trouverais ça malsain que ton père te félicite d'être passée dans la catégorie sous-poids...

Bref, hésite pas à faire des pavés, pose toi des questions et essaye d'y répondre. La longueur n'est pas gênante tant que le texte est aéré.

Tu as essayé de mettre tout à plat avec ton père une bonne fois pour toutes?

Peut-être ne sait-il pas comment s'y prendre pour te parler et aborder le sujet ?

À la question pourquoi autant d'importance dans le fait de lui plaire, j'avais vu une étude qui indiquait que les enfants (chez les singes, certes, mais bon) étaient plus attachés à leurs parents si ceux-ci étaient désagréables que s'ils étaient agréables, et encore plus s'ils étaient dans un changement constant, à souffler le chaud et le froid.
Psychologiquement, le schéma qui s'opère serait assez proche chez les humains, assez long à expliquer, mais l'idée se traduit simplement: C'est ton père, logique que t'ais envie de lui plaire. Il t'a apporté énormément, donc tu as envie d'en être digne.


Comment faire histoire que ça ne te bouffe pas trop (haha)... J'ai envie de dire qu'il faudrait déjà connaître ce qu'il en est de ta relation avec ton père. T'as déjà essayé de lui signaler comment tu vis ses remarques ? (btw: est-ce qu'elles continuent sur ton poids ?)

Si tu ne l'as pas encore fait, avoir une discussion avec ton père sur les répercussions de ces remarques me parait un bon plan, parce qu'il ne pense peut-être pas que tu vas prendre ses paroles tellement à coeur.

J'ai aussi connu les parents, qui me faisant pas mal de remarques très délicates (^^) sur mon poids/mes repas, et après leur avoir expliquer les conséquences, ce que ça me faisait ressentir, le changement a pas été miraculeux, mais ils reviennent un peu moins souvent sur ce sujet là.

Et au final tu souhaiterais que ton père réagissent comment?

D'accord j'vais arrêter de psychoter, désolée ^^'

J'ai déjà essayé d'en parler avec lui, de lui dire combien ses remarques me blessaient et me faisaient sentir mal. Mais selon lui, c'est le rôle d'un père [ou de tout parent] de forger un caractère à ses enfants comme ça.
Autant dire que je n'ai pas envie de lui foutre la vérité dans les yeux en disant " J'ai perdu BIIIP kilos depuis la rentrée pour te convenir ! "

Je pense que pour lui une fille mince est en bonne santé et par conséquent il aura réussit sa tâche de "père" en s'occupant bien de moi. Enfin, je suppute.
Mon envie à moi d'atteindre un taille mince voire maigre se résume en deux points : obtenir la fierté de mon géniteur, et devenir plus "pure" en gardant le contrôle grâce à l'esprit oui. Chose totalement étrange que je ne m'explique pas.
Continuer à maigrir, pourquoi ? Toujours la même chose, garder le contrôle sur les pulsions. [Lilith, je t'envoie ça par Mp]

Effectivement il a du mal à parler gentiment le géniteur. C'sûr que pour ce qui est de faire chier son monde par contre il maîtrise mais je suis habituée depuis seize ans.

J'ai du mal à réaliser que je puisse être vue mince/maigre par les autres vu qu'à mes yeux je suis...Bah un ballon gélatineux. Donc je me dis que le jour où je me verrai bien lui me trouvera bien aussi, et qu'alors je serais dans sa "norme" pour une fois. Il faut peut-être que je précise que pour le reste je lui donne assez de fil à retordre. Monsieur avait tracé mon avenir mais j'ai choisi à peu près l'inverse.

Pour éviter que ça pourrisse trop ta vie, parle clairement à ton père. Quitte à lui écrire une lettre que tu pourras lui donner quand tu seras prête et que tu l'auras bien peaufinée. Si tu as besoin d'aide, je suis là.

Le souci Petite Luciole, c'est que les pères qui agissent de la sorte (le mien aussi a fait ça pendant longtemps) ont de soit-disant bonnes raisons... en tout cas à leurs yeux

Vous avez essayé d'en parler avec votre mère, Small-She-Wolf ?

**se retenir de dire ce qu'on pense du père. Se retenir. Se retenir**
*inspire*
*expire*

À mon sens faut que tu essayes de te détacher de la vision de ton père en n'oubliant pas plusieurs choses.
1- ce n'est pas ton poids qui fera qu'on t'aime ou pas.
Alors dis comme ça, c'est évident, et à la fois, ça donne un côté "je le sais, mais je ne le ressens pas ainsi". Ce que je veux dire, c'est qu'il faut utiliser ton cerveau pour dire merde à tes ressentis, parce qu'ils sont faux.

Le concept de pureté et de contrôle est ultra présent niveau des TCAs. Y a le côté "ôter les formes de dépendances" chez toi ? (histoire d'avoir le contrôle sur tout) Ou c'est plutôt en mode "Je suis impure [car sinon mon père m'aimerait] et la pureté est dans la minceur [que veut mon père]" ?

(je ne m'exprime pas très bien, ce que j'essaye surtout de savoir c'est si tout te renvoie à ton père dans tes TCAs ou s'il y a deux causes, ton père d'un côté et la volonté de contrôle de l'autre.)

Petite Luciole : Que pourrais-je bien lui dire ? Franchement, ma [demie] sœur a finit à l'hosto à peu près à mon âge quand ils ont découvert son anorexie...Et lui ne s'est jamais remis en question, il rejette la faute sur tout le monde. Donc j'crois que lui n'ouvrira pas les yeux.

Spleen : *Ricane* Tu peux le dire tu sais, je pense que le niveau n'atteindra jamais celui du trio formé par mon demi-frère, ma demi-soeur et moi. [Précisions, eux sont largement adultes mais le géniteur a POURRI leur vie à un point inimaginable, laissant des traces qu'ils subissent encore.]

Pour mes TCA il y a deux causes je pense, car même quand je parviens à m'éloigner du regard du géniteur pendant un moment les TCA demeurent bien ancrés.

Et chut, franchement tu t'exprime bien j'ai tout compris.

Tu en as déjà parler avec tes demi soeur et frère ?
(du comportement de votre "géniteur)
((j'aime bien l'appellation, je te la pique, tu m'excuse?:p))

Quelle serai les autres causes
qui entretiennent
tes Tca?

Oui nous en avons déjà parlé mais ça sert à rien. Eux veulent oublier et vivre leur vie [ce que je comprend] alors que moi j'essaye d'en sortir mais y me reste encore au moins deux années complètes à me taper ses remarques.

Les critiques des autres avant [primaire + collège] ma croissance, et encore maintenant. L'envie d'accorder l'esprit au corps. J'sais pas vraiment, je sais juste que c'est LA.

S'il y a deux causes, j'ai envie de dire qu'il faut les travailler l'une après l'autre. Qu'est-ce qui, d'après toi, est le plus "violent" entre le regard de ton père et ton envie de contrôle ?

Le regard de mon père, je pense. C'est la première chose qui me vient.
Seulement je n'ai pas que les TCA contre lesquels lutter. Bah oui hein, quitte à faire hein --'.

Avis perso donc: occupe toi d'abord de ton problème de contrôle, surtout dans les moments où tu es moins en relation avec ton père. Vaut mieux monter d'abord la colline et s'attaquer à la montagne ensuite que l'inverse. Apprends d'abord à lâcher un peu le contrôle. Trouve pourquoi tu en as tant besoin, et apprends à le lâcher petit à petit.

De toute façon, tu ne peux pas attaquer les deux fronts en même temps.

J'essaye de faire ça depuis que j'ai compris ce qui se passait. Mais j'essaye surtout de me stabiliser à un poids précis pour le moment, ce qui implique de prendre "soi de moi", réapprendre à aimer mon corps. Enfin, apprendre plutôt car il n'y a pas eu d'avant.

une petite liste des trucs à
obligatoirement manger
par jour
parce que "bon à la santé"
ou parce que
le gout est pas mauvais
liste de ces éléments
plus petits coups de pied
progressifs
pourquoi pas tester

Brise-patte a écrit:

une petite liste des trucs à
obligatoirement manger
par jour
parce que "bon à la santé"
ou parce que
le gout est pas mauvais
liste de ces éléments
plus petits coups de pied
progressifs
pourquoi pas tester

C'est une bonne idée ! Seulement :

- Je mange déjà [ou plutôt "seulement] des légumes.
- Les uniques boissons [non alcoolisées] que je consomme sont le café [ noir et sans sucre] et de l'eau avec du sirop sans sucre.
- A part les légumes verts je n'aime plus rien. Tout ce qui est sucré est banni de mon alimentation pour ne pas enchaîner sur une crise.

fruits?

Et les légumineuses t'aimes? C'est peut-être pas mal aussi pour introduire les sucres, vu qu'ils contiennent aussi des protéines, ce qui rend l'aliment on ne peut plus "sain".
Bon après on a tous des peurs différentes avec l'alimentation, mais commence avec les aliments qui te font le moins peur pour que ça soit plus gérable.

Seuls certains fruits [melon, pastèque, pomme...]

Très moyen pour les légumineuses.


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Le "secret" a fini par être découvert à la maison. Cnnsultation chez un psychiatre prévue. Mon géniteur tombe des nues, mais se prive pas pour m'en foutre plein la gueule. Il semble décidé à me faire comprendre combien je suis conne de faire ça.