Urgences, Depardon

Vu hier soir à deux heures du mat', à la télé.
Un documentaire sortit en 1988 qui montre le quotidien des urgences psychiatriques de l’hôpital Hôtel Dieu à Paris.
Aucun commentaires de la part du réalisateur, aucune information sur ce que sont les psychopathologies, pas d'interview : on assiste simplement aux entretiens entre les psychiatres et les patients. La parole est libre.
Des choses ont changés depuis 1988, d'autres sont restées les même. C'est en tout cas vraiment poignant, et instructif.
Raymond Depardon est un photographe extrêmement connu qui avait déjà réalisé un documentaire sur un asile en Italie quelques années plus tôt (San Clemente).
Bref, je vous le conseille (si vous êtes sensible à ce sujet vaut mieux réfléchir à deux fois avant de regarder).

Ça a l'air vraiment intéressant, j'irais jeter un oeil.

Extrêmement connu est un euphémisme. Non seulement le fondateur de l'agence Gamma, il est un documentariste de référence. Son "délits flagrants" est souvent cité comme un modèle du genre. Belle pioche, temporaire!

En train de regarder.
L'absence de commentaire,le fait de pas avoir de directives explicites pour orienter une "compréhension" rend le visionnage particulièrement intéressant.
L'autre docu à San Clemente a la meme forme?

Je n'ai pas vu l'autre.

Si vous voulez communiquer vos impressions ça m’intéresse. ^^

Si je dis que l'autre qui demande du cyanure ( de potassium ! Check calembour pourrie j'aime ! ) qui s'inquiète ensuite de savoir si on va bien lui donner ses endormissants m'a fait marrer je passe pour un demeurer ?
Ouais mais j'assume.

C'était sympas comme moment d'humanité, un peu triste parfois, marrant à d'autre, touchant souvent, humain quoi.

Ouaip je crois que c'est aussi ça qui me plait là-dedans.
Des gens et pas des pathologies.L'absence de commentaire évacue les labels hors du film pour laisser la place à autre chose.C'est pas franchement monnaie courante dans ce type de docus.Fait du bien aussi de pouvoir éprouver les émotions soi-meme sans la grille d'un pathos pré-établi.
L'autre truc qui m'a interessé c'est le comportement des divers médecins,là encore sans le "support" explicatif ben on peut etre vachement plus à meme d'y voir aussi le coté humain.

Soren : moi aussi ça m'a fait souvent marrer : vaut mieux en rire qu'en pleurer. Après certains trucs sont d'un triste (je pense à cette fille qui croyait avoir une mission...).
Il était marrant à demander du cyanure avec sa grosse valise. Il ne savait pas du tout à quoi s'attendre.

Stoic Fish : je suis d'accord, et des fois je me suis demandé, comment font-ils pour garder leur calme... après tout ce sont des professionnels mais je me suis posé la question.
On ressent de l'impuissance aussi peut-être. Ce ne sont que des urgences : un passage temporaire. Quand ils menacent d'hospitalisation, on sent bien qu'ils n'ont que ça sous la main.

Je n'ai pas vu ce documentaire de Depardon. En revanche, j'ai vu "La vie moderne", un documentaire sur le monde paysan.

Trailer :


Mes grand-parents étaient paysans. J'aurais aimé qu'on les filme comme ça.
Je trouve que l'"œil" de la caméra est très respectueux même si le ton qu'utilise Depardon pour s'adresser à ses interlocuteurs est parfois un peu enfantin.