Ma lame s'appelle Lyly

Voilà mon pti chef d'oeuvre, je me suis battue avec moi même pour mettre des mots sur ce que je ressens, je sais que c'est long et que peut d'entre vous auront le courage de le lire jusqu'au bout mais si vous avez 5min survolez le au moins, mon témoignage pourra ptétre vous éclairer ?!



Premier jour du printemps. Il neige.
Dans la voiture je n’avais même pas remarqué que personne ne parlait ; il y avait beaucoup trop de Bruit dans ma tête.
Lui, laissait glisser ses doigts sur les cordes de la guitare ; j’étais déjà loin. J’observais mon reflet dans le rétroviseur. Je ne me voyais pas vraiment, mon regard vague ne pouvait rien fixer. La nuit avait été agitée mais je me sentais étrangement calme. Son père rompit le silence mais je n’y fis que peu attention. Je me replongeais dans la contemplation de mon reflet. Peu à peu ce qui m’entourait devint secondaire, les Bruits dans ma tête augmentèrent encore. Il me prit la main, je le regardai, il souriait ; le sourire que je lui rendis n’était qu’une façade, intérieurement je hurlais.
La voiture s’arrêta. Son frère descendit, il claqua la portière. Les Bruits cessèrent. Sur mes lèvres se dessinèrent quelques mots. Quelque chose venait de se rompre, déjà je ne pensais plus.

Nous sommes le 21 mars, je m’appelle P. Aujourd’hui j’ai rencontré Lyly.



***


Je ne me rappelle pas vraiment mon enfance, je n’en ai que très peu de souvenirs. Pourtant l’un d’eux reste gravé dans ma mémoire, m’obsédant et m’obsédant encore.
J’ai huit ou neuf ans. Il fait nuit de puis un moment je crois. Je suis au lit, Papa n’est pas encore rentré. Je n’arrive pas à m’endormir. Le noir m’effraie, il m’agresse, m’oppresse. Je me lève silencieusement, prudemment, je dois me dépêcher, rejoindre la lumière. Maman est dans la salle à manger, elle regarde la télévision. Je vais m’asseoir à côté d’elle. Il est tard, je ne devrais pas être encore debout mais elle ne me dit rien. Sur le petit écran des images venues de très loin. Un chamane raconte l’histoire de sa tribu, il explique les pouvoirs mystiques d’une grenouille pouvant ressusciter les morts.

Comment imaginer alors la portée de ces quelques mots ? A présent ils feront partis de moi, je ne pourrais plus m’en séparer. Mes tentatives pour les oublier seront vaines et mes seuls moments d’accalmie n’existeront que très rarement.

Cette pensée est devenue obsédante, je ne pense plus qu’à ces paroles qui résonnent et résonnent sans cesse comme un interminable leitmotiv.
Les jours passent, ma peur du noir ne fait que grandir. Quelque chose en moi a changé. A présent je suis beaucoup plus fragile, tout m’effraie. Je découvre la peur sous son plus cruel aspect, dans ma vie de petite fille apparaît l’Angoisse. Les crises sont de plus en plus rapprochées, à chaque fois plus violentes. Cette Angoisse c’est une sensation de vide, l’impression d’être violée par le néant, étouffée par tant d’inconsistance. C ‘est une recherche permanente de sérénité, le sentiment d’une fatalité aliénante.

Quand la douleur physique prend le pas sur l’inconscient tout devient plus compliqué.

Déjà cette impression m’est devenue familière, je l’apprivoise jour après jour, parfois même je recherche sa présence. Malgré le fait que celle ci me terrorise, j’apprends à la connaître, à la reconnaître. Désormais je sais qui elle est, cette présence singulière prend pour moi l’aspect d’un mal. Le nommer ; c’est une façon de le rendre inoffensif, de supprimer la crainte qu’il m’inspire. Il est devenu mon quotidien, souvent « Il » revient de lui même sans que je n’ai besoin de faire quoi que se soit, me rappelle à la réalité, me vole à mon enfance. Il est sans remord, de plus en plus présent, de plus en plus incontrôlable.
J’ai grandi trop vite.



***

Aujourd’hui j’ai dix huit ans, je mets des mots sur cette peur qui me paralyse depuis tellement de temps.
Je ne suis plus seule. J’ai dû m’habituer à sa présence, je n’ai pas eu le choix. Il s’est imposé de force, petit à petit Il a pris le contrôle de mes gestes, de mes pensées, me rappelant à l’ordre au moindre écart ; beaucoup trop souvent. J’ai grandi avec lui, sous le joug de cette peur, de cet impensable, de cette folie pourtant bien trop réelle. Il ne m’a jamais abandonné, pourtant Il ne s’est pas montré pendant de longues années ; jusqu’à aujourd’hui. Il est revenu. Je le reconnais, je sais que c’est lui. Il se montre rarement, Il sait que je suis devenue plus forte, que j’ai le pouvoir de le faire disparaître. Son impuissance parfois m’étonne. Il revient toujours dans les moments de faiblesse, ils sont si fréquents en ce moment…

A présent Il est devenu plus sournois, Il a choisi de ne plus se battre à armes égales. Il n’agit plus seul désormais, Il utilise le noir, Il sait qu’il m’effraie encore.



Il fait nuit, j’ai laissé les volets ouverts pour permettre à la lumière du réverbère d’entrer dans la chambre. J’ai toujours peur du noir…

Je suis couchée depuis un moment mais je n’arrive pas à dormir, trop de choses me préoccupent. Je ferme les yeux, c’est d’habitude à ce moment là que les visages apparaissent…

Tous différents, ils m’observent, me percent de leur regard sans faille. Souvent ils sont immobiles, pourtant quelques fois j’ai l’impression d’entendre leur rire. Je ne sais pas pourquoi ils sont là, pourquoi ils apparaissent ainsi. Parfois même je vois leurs mains, je les sens qui m’agrippent, voulant m’arracher à ma réalité. Et là je sais qu’Il est heureux, je le sens grandir de plus en plus, étendre sa force, son pouvoir. Il prend de plus en plus de place. Décide de mes pensées, de mes envies, m’enferme dans un monde irréel ou Il prône la folie.

Ma folie aujourd’hui Il en fait entièrement parti et puis il y a Lyly aussi…













Ma lame s’appelle Lyly. Elle est devenue mon quotidien, ma parade contre ce mal qui me ronge. On dit bien « combattre le mal par le mal », moi c’est Lyly que j’ai choisi pour me battre.

Le geste est précis, léger mais cela suffit à le faire fuir, à libérer toutes ces angoisses, toutes ces tensions.

Avoir mal c’est être certain d’exister, paradoxalement je n’ai jamais été aussi vivante qu’aujourd’hui. Le pouvoir de Lyly est immense et l’aide qu’elle m’apporte n’est rien à côté de ce que je lui dois : l’addiction. Lyly est une drogue, impossible de s’arrêter. Impossible non plus de résister à son appel, c’est une obsession, une sorte de force impossible à combattre.

« Prends ta lame, prends-la. »

Si je m’interpose la lutte devient vite une perte de temps. Mes mains tremblent, j’ai chaud, je suffoque, une seule idée tourne dans mon esprit : « Prends cette fichue lame, prends-la. »

Lui, je suis sûre qu’Il rit de me voir comme ça, battue par mes propres armes, coincée par mes propres règles du jeu. Pourtant, Il sait que malgré tout avec Lyly je suis plus forte.

« Prends cette lame, vite. »

Et là, ce n’est plus moi, non ce n’est plus moi qui prends la lame ; l’objet de mon pouvoir, de ma perte, la liberté et l’enchaînement, le soulagement et la douleur. Autant de choses dont Lyly est capable ; la mort à portée de main.

Aujourd’hui je ne suis plus seule pour me battre contre lui, chaque jour il perd un peu plus de terrain. Je ne lui appartiens plus, mais je ne suis pas vraiment libre. Ma liberté a pour limites celles que Lyly m’impose, mon entière soumission.

Lyly n’est pas une maladie, elle est bien pire, la promesse d’une liberté sans limite, la jouissance d’un contrôle total. Lyly est un leurre, ses promesses ne sont que des placebos à ma douleur. Rien ne dure…

Il me faut ma « dose », de plus en plus souvent, de plus en plus profondes, les entailles se multiplient, les crises s’enchaînent. Plus rien n’arrête Lyly. Elle m’entraîne dans sa perte, mais je ne peux rien contre elle. « Il ne fallais pas commencer, c’est trop tard, prends cette lame maintenant », voici le mot d’ordre de mon enfer…

***

Assise sur le rebord de la baignoire, j’hésite. Une odeur d’alcool camphré emplit la salle de bain. Lyly attend. Je prends ma lame…

Je ne suis pas folle juste droguée, droguée pour continuer à vivre…

Nous sommes le 21 mars, dehors il neige, aujourd’hui j’ai rencontré Lyly.

C'est au programme de mes prochains cours chiants, t'inquiètes

Mais j'ai du mal parce que lily pour moi c'est l-ily. Ily pour I Love You. L pour Lucille (mon prénom. Un vieux code con avec mon amoureux. Donc du coup ça me fait toujours bizarre de lire que ta lame s'appelle pareil.

Euh.. Marguerite, ca fait plus nom de vache dans les verts paturages que de lame, mine de rien

MEEEUH ^^

Oui certes, mais je manquais d'inspiration!!!!

De toute manière une lame ne devrait pas avoir de nom à part celui de stupide stupidité...

Rien qui prend autant d'importance et de place n'est stupide. Je ne suis pas encore rendu a l'étape d'appler ma lame mais, si je ne l'avait pas je devindrait très bête alors, stupide stupidité ce n'est pas les mots qui convient pour quelque chose d'impostant, certe néfaste, mais important. Et c'est vrai que Marquetite sa fait une vache dasn un prés. MAi quand on batise quelque chose, on ne change pas son nom.

en quelques secondes, ma peur reviens me hanter, ce n'ai pas ta faute..
c'est juste que je l'ai tellement vecu, tu mets des mots des phrases, sur des choses terrifiantes, je sais pas si tout le monde peut comprendre, non en fait je suis sure que quand on ne vit pas cette peur humiliante, on ne comprend pas..

j'ai pas besoin d'une lame, pour me proteger,pour mettre un nom sur ma douleure, juste a changer de prenoms, a un point ou je ne sais plus qui je suis..ou il m'arrive d'oublier le mien,

c'est tellement facil de dire je m'appele Monroe, poru que plus rien ne m'atteigne..
de dire je m'appele Debbie pour oublier que c'est moi qui suis sale et qui boit..
de m'appeler fauque pour garder l'espoir de mes fantasme pour ecire..
Shere pour etre sincere..

Camille pour plaire a maman

Magnifique texte.
Tu as le dont de placer les mots sur les sentiments.
C'est vraiment bien écrit.

J'adore ton texte.