Ne jamais s'accepter

Je crois que j'ai des troubles alimentaires. En fait, depuis un moment, j'ouvre les yeux sur mon existence et je m'aperçois que je les ai gardé longtemps fermés.
Mes soucis avec la bouffe remonte à mes 15 ans. Une infirmière m'a dit que j'étais en surpoids. 1m58 pour Xkg. Cela m'a traumatisé. J'ai décidé de maigrir à base de pommes à longueur de journée sans rien avaler d'autre.
Aujourd'hui, je fais X kg pour 1m60. Le pire c'est que je n'arrive pas à accepter mon corps. Comme si je le rejetais. Je ne suis jamais contente de moi, je me défonce au sport dès que je peux. Je suis très obsédée par mon apparence. Pourtant je ne suis pas du genre à vouloir à tout prix plaire aux autres. Je m'habille assez modestement. Mais mon enveloppe charnelle ne me plait pas et j'éprouve le besoin, non l'obsession de l'améliorer.
Les autres disent que je suis bien comme je suis, que j'ai un physique qui plait, que je suis jolie et que j'ai les atouts qu'il faut. Cependant, c'est comme si je refusais d'accepter leurs avis. Tant que je n'arriverai pas à me plaire, je ne pourrais accepter mon corps.
Je ne suis pourtant pas anorexique. Je ne me fais pas vomir, je mange aux heures habituelles: matin, midi, soir. Mais je surveille gravement ce que j'ingère. Parfois je fais un écart pour me faire plaisir mais j'en viens à beaucoup culpabiliser et cela me ronge énormément.
Êtes-vous dans le même cas?


[Edit Amalia : Pas de mentions de poids, s'il te plait. Cf la charte.]

Tu ne te sens peut être pas anorexique mais tu as le comportement relatif. Et sans entrer dans un diagnostic quelconque qui ne te sera d'aucune utilité, à partir du moment où manger devient un problème, où tu en viens à contrôler ce que tu ingères et à culpabiliser lorsque ça s'écarte un poil de ce que tu juges comme étant convenable alors il y a un problème.

Et ce n'est pas en mangeant moins, en contrôlant excessivement et obsessionnellement ton alimentation que tu auras une meilleure image de toi, au contraire, dans le sens où au moindre écart tu verras ça comme un échec ce qui ne favorisera pas des masses l'image que tu as de toi.

Il n'y a pas de solution miracle, il faut que tu te fasse aider parce que seule ça sera difficile voir même impossible d'autant plus que cela fait à présent quelques années que tu sembles vivre avec ce problème.

Est-ce que tes proches sont au courant ? Comment réagissent-ils ? Est-ce que tu as l'occasion de parler de tout ça avec quelqu'un ?

Est-ce qu'il y aurait des activités qui pourraient t'aider à accepter davantage ton corps, je pense au sport par exemple, mais ça peut être aussi une activité artistique, enfin quelque chose qui puisse faire de ton corps un allié ?

Courage en tout cas et ne baisse pas les bras.

Merci de ta réponse Ordalie.
J'ai toujours nié avoir un problème avec la bouffe. Un déséquilibre énorme à vraie dire. Depuis cet âge fatidique (15 ans), je suis une véritable obsédée de la nourriture. Je sais que ce n'est pas bien de ne pas manger correctement mais c'est plus fort que moi. C'est psychologique. Il y a ce blocage qui m'empêche de m'accepter et de me dire "je suis comme je suis". Je suis capable d'accepter les autres, qu'ils soient handicapés, laids, beaux, etc. Pour moi un être humain est un être humain mais m'accepter moi, cela relève d'un effort considérable.

Ma famille n'est pas au courant. Elle a de gros problèmes et rajouter mes soucis sur ses épaules, ce serait probablement trop.
J'ai bien quelques amis qui s'en doutent ou qui me le font remarquer mais je fais toujours mine de ne pas les entendre. Je suis un peu égoïste avec moi-même. Ce n'est pas bien, j'aimerais pouvoir changer cela et comprendre pourquoi je fais ce blocage. Pourquoi je suis si peu tolérante avec moi-même.

Je pratique le sport 3fois semaine, je fais de la natation. Bon en ce moment je ne peux pas trop car je suis en vacances dans mon pays. Mais je fais régulièrement du sport, oui. Cela me soulage en quelque sorte. Cela me permet de ne penser à rien, d'être vide.
Quand je me sens épuisée par le sport, quelque part, cela me réconforte car je ne me dis pas "j'ai trop de graisse là-bas".

Comment puis-je me faire aider? Par où commencer?

Puisque tu reconnais que tu as un "souci" avec la nourriture tu as déja fait un pas dans la bonne direction.
Tu dis toi meme que tu veux que ça change et vouloir comprendre les raisons de ce comportement alors un suivi psy ça pourrait vraiment t'aider.Histoire de savoir pourquoi tu n'acceptes pas ton corps ou son image.Aprés je suis pas bien sur de comment ça se passe mais en milieu hospitalier le plus souvent c'est une prise en charge à plusieurs:psy,médecin et dieteticien.
Et d'après ce que tu dis il y a dans tes amis des gens qui ont l'air conscients que tu as un problème avec la nourriture,peut-etre que tu peux trouver un certain soutien auprès d'eux dans cette démarche.
Sinon en te lisant je me demande:
dans la façon dont tu abordes le sport s'il n'y a pas aussi un besoin de controler encore ton corps et ton poids,en dehors du soulagement physique et mental que ça t'apporte(j'y pense parceque j'ai fonctionné comme ça pendant un moment...)

Mes amis ont remarqué mon soucis avec la nourriture en me voyant manger. Encore dernièrement, au restaurant, je me suis cantonnée à la salade. Ils m'ont dit que cela tournait à l'obsession de vouloir à tout prix contrôler mon poids. Quelque part, comme tu le signales, je cherche à contrôler mon corps.
Je t'avoue avoir une certaine réticence envers les psys et autres professionnels de la psychologie. J'ai déjà consulté par le passé et cela ne m'a absolument rien apporté.. Après cela dépend peut-être du psy. Je ne suis pas contre retenter mais je n'en garde pas vraiment un bon souvenir.
Le fait que ce soit "encré" en moi est assez embêtant. Je n'arrive pas à me retirer de la tête cette obsession. Je n'arrive pas non plus à me faire plaisir. Ou bien dès que je le fais, je culpabilise.
Comme je l'ai dit, je n'en suis pas au point de me faire vomir. Tout simplement parce que je refuse de vomir, je déteste la sensation que cela fait. J'ai horreur de ça, j'en ai même peur.

Concernant le sport, je pense que c'est ça. Je cherche à avoir la main sur mon corps et à le contrôler, l'apprivoiser. Je sais que je prend plaisir à pratiquer du sport. Mais je sais que si je n'en fais pas, je me sens nulle dans mon enveloppe.