Nombre de messages : 1403 Age : 35 Date d'inscription : 31/03/2007
Sujet: Che Alejandro s'adresse aux jeunes gens Jeu 8 Déc 2011 - 3:25
J'ai besoin de parler. Tant de choses sont en train de bouger en moi, autour de moi, et je crois que c'est important que je l'évoque au moins une fois quelque part, histoire de garder un semblant de santé mentale au passage. Je n'ai jamais été doué pour parler de mes problèmes personnels, genre vraiment pas. Au delà de l'inhibition naturelle qu'on peut ressentir, je perds le fil de ma pensée, et ce qui me semblait clair il y a un instant encore s'embrume, et j'oublie ce que je voulais dire, j'oublie de dire le fond de ma pensée. Et au final j'ai tout dit sauf ce que j'avais vraiment à dire. Puis il y a l'évitement, et ma foi cette petite introduction en est déjà une. Autant commencer par les faits, et on verra pour le reste après.
Il y a deux semaines, j'abandonnais les cours et je décidai de partir à nouveau faire du volontariat dans des fermes biologiques, en Andalousie cette fois. J'en ai trouvé une, et je pars le 4 janvier. Très bien. Je ne regrette pas, j'attends avec impatience le jour de mon départ. En attendant, je n'ai qu'une chose à faire : cogiter. J'ai beau tuer le temps de mille façon, je ne peux pas m'empecher de penser. Et plus je pense, plus je doute, plus je m'autoflagelle, je me dévalorise. Mon cerveau droit fait de la merde, mais mon cerveau gauche arrive encore à me raisonner.
Progressivement, vu la quantité d'heures passées en introspections avec ou sans psy, j'ai du mal à distinguer le normal du pathologique dans ma vie. Qu'est ce qui part d'une réelle envie, qu'est ce qui part d'une volonté semi-consciente de fuite en avant ? J'ai l'impression que tout dans ma vie est motivé par la recherche de la facilité, de l'évitement des réels problèmes. Exemple concret : dans la première ferme où j'irai, je ne pourrai pas fumer. Du coup je commence à me demander si c'est le bon endroit pour moi. Mais je ne sais pas si ce doute est motivé par ma fainéantise ou si c'est une observation objective, qui partirait du principe que j'aurai déjà beaucoup de défis à relever que pour en plus avoir celui là sur le dos. J'entends la voix de mon père au loin qui me disait toujours un truc du style “mais arrete de toujours choisir la facilité !”. Merci, je garde ça pour ma psy. Mais en meme temps, ignorer cette observation ne serait-elle pas me voiler la face, en me raccrochant à l'image de ce que je devrais etre plutot que celle qui me représente réellement ? Je me veux toujours capable de tout, mais n'est ce pas une des raisons principales de ce qui me fait tout foirer ? Ne suis-je pas trop exigeant avec moi-meme ? Mais cette remise en question, n'est ce pas simplement mon bon vieux système de récompense qui me dit “more nicotine pleaz” ? J'ai déjà peur du jugement que l'on va avoir de moi là bas, avec mes vingt cinq kilos en trop, mon train de vie de citadin que je hais déjà moi meme sans arriver (ou sans avoir vraiment l'envie ?) à le changer. Je ne sais pas quoi faire. J'ai l'impression que quelque soit mon choix, ça sonnera comme une défaite. Toujours cette putain d'impression que tout ce que je fais, le moindre de mes gestes, est motivé par de mauvaises intentions. Que tout ce que je fais est foncièrement faux, artificiel, sauf pour l'avachissement, qui est clairement une de mes principales facultés intellectuelles et physiques.
Et pourtant, et pourtant... Il y a une part de moi meme qui espere que ce que je fais est juste, est vrai. Mais elle n'indique que des grandes directions, ça n'apporte aucune aide dans des choix concrets. Autre exemple à la con. Je me suis acheté un manuel de portugais, un autre de grammaire espagnol, un livre d'exercice... Est ce une volonté de me préparer à mon voyage (si c'est le cas, n'est ce pas un empressement un peu ridicule ?) ou juste un moyen de justifier ma consommation irrationnelle de livres ? Ce genre de questionnement ne s'arrete jamais. Déjà en écrivant ce texte, je commence à me demander si ce n'est pas simplement un besoin irrationnel d'avoir l'attention centrée sur ma petite personne. Sérieusement, ça me pourrit la vie. J'en avais déjà conscience avant, mais je pensais ce genre de questions légitimes. Or je vois ici que c'est totalement improductif et destructeur. J'aimerais bien que ça s'arrete. En d'autres termes : avoir confiance en moi. S'il y avait une méthode pour avoir cette confiance, j'imagine qu'il y aurait un tutoriel posté dans chaque catégorie du forum. A vrai dire j'espère que ce nouveau voyage va me rendre une peu de cette confiance en soi. Je me dis que si j'arrive à me libérer de certaines choses (d'addictions diverses principalement) et que je vis de manière plus proche de ma morale et de l'idée de ce que j'aimerais etre, alors ma confiance en moi serait boostée. Mais je ne peux pas m'empecher de penser que le problème est ailleurs, plus profond. Mais alors du coup, ça sert à quoi de partir ? Et si je pars pas, je fais quoi ? Non, je veux partir, vraiment. C'est tout ce que je sais, la seule chose sur laquelle mes deux cerveaux soient d'accord. Dites moi que je ne suis pas le seul à me torturer avec ce genre de question. Dites moi que je ne suis pas un timbré. Et là déjà je sais tres bien j'attends un genre de réponse précise, et qu'éviter d'aborder le problème directement me rend surtout ridicule. Oui, j'ai besoin d'etre rassuré. Voila.
Un autre mythe personnel, c'est celui du jour où je me mettrai dans une situation capable de me discipliner (puisque manifestement je n'y arriverai pas moi meme) et qui me permettra d'etre enfin fier de moi meme. J'aurais été plus con, j'aurais fait l'armée. Pas de bol, je suis de gauche. C'est un peu ça que je recherche dans le volontariat, mais pas au point de faire n'importe quoi. Parce que je sais bien que c'est un mythe, que c'est une illusion. Que le changemen, quel qu'il soit, doit venir et viendra de moi, pas du monde qui m'entoure. Un gland reste un gland, qu'il soit dans un camp de rééducation par le travail ou sur une plage des Caraibes. Mais comment déclencher ce changement alors ? Pourquoi suis je comme ça ? C'est idiot de se demander ça. “Pourquoi suis je ce que je suis et non pas ce que je voudrais etre ?”. Enfin, peut-etre pas si idiot, je n'en sais rien. Toujours est il que je n'ai pas de réponse à apporter à ça.
Histoire de terminer mes gérémiades, En fait non, je n'ai plus rien à dire.
Hasta siempre et bise aux chats.
Lilas'M
Nombre de messages : 432 Age : 32 Date d'inscription : 15/09/2011
Sujet: Re: Che Alejandro s'adresse aux jeunes gens Jeu 8 Déc 2011 - 4:06
Pour commencer, je transmet à mon chat qui dort en ronronnant contre mon ventre, allongée sur le canapé. Pour ce qui est de ton texte, je me suis assez retrouvée dedans dans le sens où je cherche à être autre que moi, je cherche à être quelqu'un qui me plaît, à être peut-être ce qu'on apprécie chez les autres et que nous ne sommes pas. Je pense qu'en fait on cherche à ressembler à un idéal qu'on se fait, ou même plus simplement les autres qu'on peut admirer. et comme tu le dis d'une certaine façon, le plus important c'est d'être en harmonie avec soi-même et s'accepter car au fond, avec nos vices, nos dépendances ou tout autre chose qu'on aime pas en nous, quand on cherche à être quelqu'un d'autre que ce qu'on est actuellement, on ne peut pas complètement renier qui on est au fond de nous, peu importe ce qu'on aimerait être. je sais pas si je suis très clair, je veille jamais jusqu'à 4h du mat' d'habitude. Mais je pense que pour arriver un minimum à faire les choses qu'on veut, il faut d'abord apprendre à vivre avec les choses qu'on n'aime pas de soi pour pouvoir avancer vers nos objectifs. L'exercice n'est pas aisé, ça c'est sûr, et si quelqu'un connaît la recette, je suis preneuse !
andy
Nombre de messages : 2014 Age : 38 Date d'inscription : 05/02/2008
Sujet: Re: Che Alejandro s'adresse aux jeunes gens Jeu 8 Déc 2011 - 12:05
Citation :
J'aurais été plus con, j'aurais fait l'armée. Pas de bol, je suis de gauche.
Elle dit qu'elle ne voit pas le rapport o_Ô
Sinon, je pense que ton cerveau aurait besoin de mettre sur pause. Actuellement, tu as des projets (fermes bio en Espagne), et tu te donnes les moyens de réussir (livres + le tabac). Je ne vois pas réellement le problème... Si ce n'est que tu te pourris à chercher si tu le fais pour de bonnes raisons ou pas. Ne pas se poser la question du tabac avant de partir, ouais, ça aurait été con, hors là, tu y vas en toute connaissance de cause.
Tu as envie de partir, et tu te donnes les moyens d'y parvenir ! Y'a pas à tergiverser, vas-y. Si tu te plantes, c'est pas un drame non plus.
Essaie de te poser moins de questions, et d'y aller un peu plus au "feeling", peut-être que ça t'aidera.
Caramel
Nombre de messages : 31671 Age : 46 Localisation : Lausanne - Suisse Date d'inscription : 01/02/2007
Sujet: Re: Che Alejandro s'adresse aux jeunes gens Jeu 8 Déc 2011 - 17:26
Laisse les mouches tranquille, tu as une trop grosse bite pour elles.
C'était la minute poétique.
Non mais sérieux, tu te pourris la vie tout seul en enculant tous les insectes qui passent à ta portée, là...
Invité Invité
Sujet: Re: Che Alejandro s'adresse aux jeunes gens Ven 9 Déc 2011 - 0:07
BadWolf a écrit:
Progressivement, vu la quantité d'heures passées en introspections avec ou sans psy, j'ai du mal à distinguer le normal du pathologique dans ma vie. Qu'est ce qui part d'une réelle envie, qu'est ce qui part d'une volonté semi-consciente de fuite en avant ? J'ai l'impression que tout dans ma vie est motivé par la recherche de la facilité, de l'évitement des réels problèmes.
Attention à ne pas voir de pathos partout. Il n'y en a pas nécessairement. A te lire, tu sembles persuadé du contraire. Tu n'es peut-être pas pleinement heureux, satisfait, etc. mais le bonheur, je ne sais pas pour toi, je ne vois pas ça comme blanc immaculé... C'est un état, un sentiment, et pour savoir que ce n'est pas que de la science-fiction, ce mot, beh ça prend place dans une réalité forcément imparfaite. Accepter que tout ne soit pas conforme à un idéal et des hauts standards, une pression que tu te colles tout seul (un bonheur trop idéalisé) ?
Sinon, pour ce qui part d'une réelle envie et non pas d'une fuite en avant, je pense que tu peux le jauger au plaisir que tu retires de l'activité. Parce que la recherche de plaisir motive la "réelle envie", si on reprend tes termes.
BadWolf a écrit:
Pourquoi suis je comme ça ? C'est idiot de se demander ça. “Pourquoi suis je ce que je suis et non pas ce que je voudrais etre ?”. Enfin, peut-etre pas si idiot, je n'en sais rien. Toujours est il que je n'ai pas de réponse à apporter à ça.
Commencer par t'accepter, avec tes défauts, tes travers, c'est pas mal essentiel, notamment dans l'objectif de retrouver un brin de confiance en toi. Le voyage peut t'y aider, parce que ça peut t'aider à te caler par rapport à tes valeurs, tes motivations, etc. mais le meilleur moyen d'être confiant, ça reste de chercher à bien se connaître, sans se brimer. C'est une fois que tu es au clair avec toi-même et ce que tu es, comment tu es, que tu peux être avec les autres sans essayer sans arrêt de te corriger à outrance, ce qui donne un naturel réfréné, une espèce de frustration latente, et puis... des hésitations, parce que tu te méfies de toi, comme tu es. Faut pas.
Ça fait aussi le tri dans les relations, mais les gens qui t'apprécient le font pour celui que tu es (alors au fond, pas persuadé que tu perdes au change).
Ce que je trouve non pas idiot, mais regrettable, c'est que dans la formulation de ta question “Pourquoi suis je ce que je suis et non pas ce que je voudrais être ?”, il n'y a aucune porte d'entrée vers l'acceptation. Tu te considères comme erreur, à corriger, donc incertain. Parti de là, c'est mal barré.
Être au clair dans sa tête et les pieds droits dans ses baskes, ça veut pas dire que tu te considères comme "fini", accompli, parfait ; ça empêche pas de chercher à devenir quelqu'un de meilleur (ou de chercher des compromis avec tes proches pour trouver un mode de fonctionnement sain et "équitable"). En revanche, douter parce que tu as le préjugé que tout sera mauvais d'office, c'est juste te tirer une balle dans le pied. Tu n'es pas exactement le premier que j'appellerais l'idiot du village, et bon, j'ai pas l'impression d'être très tendre avec tout le monde, donc niveau "bon public", pas trop, non.
Alors la flagellation pour le fun, essaye d'éviter ? Et comme disent les autres, ça passe aussi à mon avis par moins de questionnements qui t'autopourrissent la vie. Destresse, essaie d'être plus... naturel ? Si ça t'effraie, essaie de te demander ce que tu as y perdre, vraiment. En comparaison de ce que tu aurais à gagner, je pense que le calcul est quand même assez vite fait.
Stoic & the Fish
Nombre de messages : 1283 Age : 40 Date d'inscription : 27/11/2011
Sujet: Re: Che Alejandro s'adresse aux jeunes gens Ven 9 Déc 2011 - 17:27
Tu a l'air de croire que le fait qu'il y ait une motivation sous-jacente genre "fuite en avant" est une remise en cause de tes envies ou projets,que ceux-ci sont en quelque sorte "faux"...mais je vois pas en quoi c'est forcemment incompatible.Tu peux avoir besoin de fuir tout un tas de trucs et dans le méme temps avoir sinceremment envie de faire telle ou telle chose(si tu en retires du plaisir et à plus forte raison le sentiment de te réaliser il y a de grandes chances que ça corresponde à une envie "réelle" ^^ ).
Dans le cas ou effectivement ton projet est une fuite en avant je trouve qu'au contraire tu en tires le meilleur parti puisque tu la diriges vers qqchose de potentiellement productif!(à l'inverse de se prendre une grosse murge par ex...).D'ailleurs c'est ce que laisse penser la fin de ton texte.
Au fait dévalorise pas trop la fuite en avant et l'évitement:c'est pas pour jouer les optimistes béats mais parfois c'est des dynamiques qui ménent à des trucs interessants(en plus du simple soulagement).
Ah et t'es clairement pas le seul à t'auto-noyer de questions et tu dois pas etre plus timbré que la moyenne.La plupart des gens se fixent une sorte d'idéal de soi vers lequel tendre(surement plus sain que de tendre vers celui imposé par qqun d'autre en tout cas) mais comme tu l'as dit c'est juste une direction,pas un impératif tyrannique à réaliser à tout prix...alors arrete de te torturer et essaie de suivre tes feelings sans réfléchir au pourquoi,pourquoi,POURQUOAAAAAAAAAAA?
Cleet O'Rhys
Nombre de messages : 3166 Age : 43 Localisation : Fribourg- Suisse Date d'inscription : 13/11/2007
Sujet: Re: Che Alejandro s'adresse aux jeunes gens Dim 11 Déc 2011 - 22:33
"Je ne suis qu'un trucage humain en voyage vers l'Andalousie"
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Sujet: Re: Che Alejandro s'adresse aux jeunes gens