AM et boulot : en parler ?

Bon, je l'ai dit ailleurs :

Vu que je ne me coupe pour ainsi dire plus, je commence à en avoir marre de me priver de certaines activités avec les enfants de mon boulot : Ils adorent tous la piscine, et, non seulement ça les prive d'y aller quand c'est moi qui travaille ("je ne peux pas, je suis allergique au chlore", ce qui était vrai : tant qu'elles étaient récentes, mes cicatrices grattaient horriblement si j'allais dans l'eau chlorée, voire "craquelaient" et faisaient des petites crevasses. Mais ça n'est plus le cas.), mais aussi ça me prive des gros délires qu'implique cette activité avec eux, ce qui commence à me gonfler.

Pour le coup, je commence à envisager assez sérieusement d'arrêter de cacher à tout prix mes cicatrices au boulot.

Après, vu que je travaille avec des enfants, dans un milieu où passer pour une cinglée serait assez mal vu (et accessoirement dans un foyer catholique, donc je crains un peu les réactions de la bonne soeur qui travaille dans l'équipe, à la "c'est un péché de dégrader le corps que dieu nous a donné", tout ca), ça n'est pas sans inquiétude quand même, et je ne suis quand même pas très sure de mon coups.

Clairement, je ne vais pas faire du "c'est bon, je vais à la piscine avec les enfants" sans expliquer clairement à mes collègues que j'ai eu une période d'AM, mais que c'est du passé. Et que bon, ça a laissé des marques. Que oui, si les enfants les voient, il risque d'y avoir des questions des enfants, plus ou moins directes, auxquelles je répondrai sans mentir, mais sans leur raconter ma vie non plus parce que ca ne serait clairement pas professionnel. Je me vois assez leur répondre, selon que la question soient directement ciblée "tu t'es AM ?" (auquel cas je répondrais que oui, c'est de l'AM, mais c'est vieux et que ca ne les regarde pas en soi, mais je ne veux pas mentir en disant que non ça n'est pas de l'AM), ou plus vague "Tu as fait quoi ?", en répondant que ça n'est pas quelque chose dont j'ai envie de leur parler, mais que c'est vieux.

Vis à vis des enfants, je suis pas mal au clair avec ce que je répondrais. C'est plus vis à vis des réactions des collègues que je suis inquiète.
Et aussi vis à vis des parents des enfants (parce que ... plusieurs d'entre eux ont aussi passé par l'AM, et que je crains un peu des réactions un peu hostiles, à la "On m'a retiré mon gosse parce que j'ai des problèmes psy et que je n'arrive pas à le gérer, mais l'éduc en a aussi / aussi eu, c'est pas normal".

Et accessoirement, je suis un peu mal à l'aise avec "comment amener le sujet". Je ne sais pas si je devrais en parler cash en réunion d'équipe, si je devrais en parler d'abord à la directrice pour être sure d'avoir son soutien en cas de réaction de merde de l'un ou l'autre de mes collègues, tout ca.

Certains collègues savent que j'ai un passé d'AM, ceux avec qui le sujet est venu un jour sur le tapis et en qui j'avais assez confiance pour le dire, mais là, ça impliquerait aussi de le dire aux collègues en général, surtout une qui est extrêmement normative et dont je crains vachement qu'elle me voit comme une cinglée et que ça ne lui fournisse un bon prétexte pour ne pas me faire confiance.

'fin bref, avez vous des avis, des expériences à faire partager sur la question ?

Fais le pour et contre, ce que tu as à y gagner, ce que tu as à perdre.

De ce que j'ai compris, le plus chiant serait la réaction potentiellement balai dans le cul des bonnes soeurs. A la rigueur qu'elles te voient comme timbrée tant pis, je veux dire, tu as déjà fait tes preuves, tu as prouvé ce que tu vaux, ça ne fait pas deux jours que tu es dans ce foyer, elles savent si elles peuvent te faire confiance ou pas, et je ne vois concrètement pas ce que changerait des marques d'AM anciennes au niveau du jugement qu'elles ont à ton égard. (Ou alors elles sont foutrement connes de s'arrêter là-dessus).

D'autant plus si tu formules les choses de manière claire, sûre de toi (ce qui a l'air d'être le cas) sur ta façon de gérer les choses en cas de questions indiscrètes. Aussi une manière d'être honnête avec les gamins, que non, les éducateurs ne sont pas des surhommes qui peuvent et ont toujours tout bien gérer les choses dans leur vie.
Je trouve que ça véhicule un message positif dans ce sens-là.

Je me pose perpétuellement la question parce que comme toi ce n'est "plus que" des vieilles cicatrices et comme toi, je suis amenée a bosser (quand j'ai du boulot :p) avec des jeunes.

Perso je me suis donnée comme règle de conduite de ne jamais jamais jamais montrer mes bras là où je me trouve avec des ados. J'ai trop peur de les influencer même inconsciemment.
En tant qu'adulte responsable je pense que l'image à montrer doit être une image un peu de guide, un peu de piliers (c'est pas vraiment les mots que je veux utiliser mais je ne trouve pas :p)

Pour ce qui est de tes collègues,... ca dépend de qui ils sont, donc je ne sais pas te dire ce que je ferais.
J'ai eu mauvaise expérience lorsque j'étais chef dans des mouvements de jeunesse, pendant un camps (où t'es forcé de pieuter tout les soir pendant 2semaine avec les autre chefs) il y en a qui ont remarqué. Ca a fait une polémique formidable (pourtant je pensais avoir expliqué de facon intelligente). Directement il n'y a rien eu, mais par après tout les autres animateur ont été mis au courrant les chefs d'unité, et j'ai tout simplement été menacée que tout les parents des enfants soient mis au courant si je ne partait pas (Pour finir têtue que je suis, me suis quand meme battue et j'ai juste changé de staff pour m'occuper ... des ados... (logique hein lol )
Bref tout ca pour dire que, tu vas surement avoir de sale retombée de la part de certaines personnes. et les mauvaises langues ont bien plus d'impact que les sympatiques.... donc faut que tu te sente capable a mille pourcent de pouvoir continuer a travailler meme par après avec des gens qui te considère comme quelqu'un d'anormal et a faire sauter a la première occasion....


Bref "vie privée" et "vie publique" sont bien séparée pour moi.
Dans la première je ne me cache pas, je me fou que l'on me pose des questions, j'y réponds. je me fou qu'on me prenne pour une tarée, si je ne leur convient pas les gens n'ont qu'a plus me fréquenter, et puis tout le monde a ses "anormalités" et la notre n'est surement pas la pire.
Dans la deuxième, je cache, je veux être quelqu'un d'apparence "normale" ne pas choquer, ne pas influencer, ne pas être mise au pilori par des gens que je vais être obligée de continuer a cotoyer....


Ce n'est surement pas LA solution, parce que comme tu dis, obligé de louper des choses en faisant ca, obligé de faire attention, de faire des sacrifice.......
Mais je préfère miser sur la prudence et l'évitement de la "chasse aux sorcières".


Je parle bcp de moi là mais je pense que personne ne saura te donner non plus LA solution... ca dépend de trop de paramètre :-/
Te dit juste mon choix a moi ^^
Mais c'est sur que se dire que ca va devoir durer comme ca jusqu'à la retraite... mwais mwais quoi...
Si tu trouves une solution miracle, je prend ^^

Citation :

Et accessoirement, je suis un peu mal à l'aise avec "comment amener le sujet". Je ne sais pas si je devrais en parler cash en réunion d'équipe, si je devrais en parler d'abord à la directrice pour être sure d'avoir son soutien en cas de réaction de merde de l'un ou l'autre de mes collègues, tout ca.

Est-ce que tu es sûre (ou quasiment) de l'avoir, le soutien de la directrice ? Si oui, et dans le cas où tu déciderais de parler de ta période d'AM, je serais pour que tu la mettes au courant avant. Ce sera mieux que d'être seule face à toutes les bonnes sœur. Et j'imagine que si les réactions partent un peu en couilles, elle pourra faire quelque chose, non ?

Pour le reste, à toi de voir.
Fais une liste des pour et des contre, comme disait Joker, histoire d'y voir plus clair, éventuellement.

A ta place, je ne le ferais pas.

Si tu le fais, assure toi un soutien préalable de la directrice, mais commence par lui en parler en privé.

Mais la réaction de R., ta grande amie de toujours, j'ai pas franchement confiance. Et si elle décide d'en faire un tollé qui remonte aux parents pour te faire chier, ça peut virer mal.

Je garderais ça pour moi, personnellement. Je le fais déjà avec n'importe quel boulot, mais dans un boulot avec des enfants où les réactions des parents peuvent avoir beaucoup d'emprise sur ton poste, je risquerais pas, surtout pour juste un bonus piscine avec les enfants...

J'ai pas lu toutes les réponses, mais à ta place, je ne m'aventurerai pas là dedans... Tu bosses avec des gosses : va savoir la réaction des parents si cette histoire venait à arriver jusqu'à eux, ça pourrait avoir des conséquences assez énormes sur ton travail et je pense pas que t'ai super envie de jouer avec ça. Ensuite chez des catho : j'ai absolument rien contre les catho mais niveau progressisme et compréhension, j'ai vu mieux.
Puis il suffit qu'une seule personne ait envie de te dégager, elle se privera certainement pas de cette argument là pour le faire.

Limite si ça te tient vraiment à cœur, oui c'est une bonne idée de commencer par en parler avec la directrice, histoire de voir sa réaction et de s'assurer de son soutien dans le cas d'une bonne compréhension de sa part.

Mais clairement, avec les éléments que tu donnes ici, je ne le ferai pas, même si je comprends que ça puisse te tenir à cœur de faire ce genre d'activité avec les enfants. Ce genre d'histoire pourrait prendre une tournure qui risquerait de t'échapper, non?

Disons que... Vu que je travaille dans la ville voisine de là où je vis, le coté chiant, aussi, du fait de continuer "d'être allergique au chlore" et de me cacher, c'est que c'est réellement source de stress si je veux - hors travail - aller à la piscine ou au bord du lac me baigner.
Par crainte de tomber sur un collègue, un parent, ou, le top de la dèche, de tomber pendant un jour de congé sur un collègue et des gamins du boulot...

Hors, la natation, c'est pas mal le seul sport qui me plait. Et j'avoue que le fait de stresser quand je vais nager à l'idée de tomber sur quelqu'un relié au boulot, c'est assez pénible. Et que je n'ai pas nécessairement envie d'aller à l'autre bout du canton pour assurer le coup, quoi.

C'est sur que y a le risque que ça parte en couille. C'est vrai.

Après, certains collègues sont déjà au courant. Et je ne me suis pas cachée du fait d'avoir eu un parcours assez atypique, une famille pas mal funky et d'avoir fait pas mal de merde dans mon adolescence et le début de mon entrée dans l'âge adulte (me gardant bien de parler de mes looses plus tardives par contre). Et ca n'a pas nécessairement fait de mega vagues.

Accessoirement, je suis obèse, et je ne me suis pas cachée de mon passé d'hyperphagie (que j'ai mis sur le tapis cash pour tirer la sonnette d'alarme sur une des gamines que je voyais reproduire à la virgule près à peu près tous les comportements que j'ai pu avoir par le passé en lien avec ca... Alors que mes collègues minimisaient un peu le problème). Et ca n'a pas trop mal passé non plus.

Mais ouais, l'AM reste un tabou.

Brrr, cul vraiment entre deux chaises, là.

peut etre reparler de tes merdes avec les personnes avec qui tu en a déjà parler et completer l'information

Le soucis dans ton cas c'est surtout les parents.
Deja dans un taf sans enfants, l'AM peut être utiliser contre toi, jamais directement bien sur.
Alors avec des parents j'ose meme pas imaginer ce que ca donnerait en tant normal. Alors si un jour un probleme surviens...

Bah moi aussi je me suis AM à cet endroit là et je dois dire que sa m'as hanter d'y aller avec un pote qui va me demander qu'est-ce que c'est que sa ou encore qu'est-ce que tu t'es fait mais je me suis monter la tête pour rien il a rien vu et ne m'a pas demander tes cicatrices au cuisse ressemble à quoi pour voir si sa peut devenir gênant.

Bon, je donne mon petit avis.

Disons que tu es dans une situation un peu difficile : d'un côté, c'est vrai que cacher au boulot, c'est vraiment pas top, surtout que ça a l'air d'avoir des répercussions sur ta vie privée.

En plus, je sais pas combien de temps tu comptes travailler dans ce foyer, mais se 'cacher' et se priver pendant 10 ans (par exemple) n'est pas une situation très agréable non plus.


De l'autre côté, je suis d'accord avec Alcandre sur le risque avec les catho. Mais bon, après ça dépend du rayon d'action des bonnes soeurs.

En ce qui concerne les enfants, là j'avoue que je sais pas trop vu que je ne sais pas trop dans quel genre de foyer tu travailles, et que je n'ai eu affaire à des éducs qu'en tant qu'ado/ jeune adulte. Mais j'aurais tendance à dire qu'ils devraient pouvoir comprendre, ils sont pas complètement stupides.

Sinon, un peu comme tout le monde, vaut mieux que t'en parles à ta Directrice d'abord et que tu sois sûre de son soutien en cas de problème.

Bref, bon courage!

Je pense que je vais attendre quelques mois.

Effectivement, certaines cicatrices sont encore un peu violacées, du coup compliqué de les faire passer pour anciennes (quoi que sincèrement, je pense qu'il n'y a qu'un viandeur ou un médecin pour pouvoir identifier l'âge d'une cicatrice à son aspect...).

Mais si je ne refais rien pendant cette année, j'ai bien l'intention de jouer cash à l'approche de l'été prochain. Histoire de ne pas repasser un été à entendre les enfants dire d'un air dépité "C'est Laurence qui bosse, on ne pourra pas aller à la piscine", parce que je trouve mine de rien ça assez injuste pour eux, d'autant que clairement, c'est une activité qu'ils adorent.

Sincèrement, je ne me fais pas trop de souci quant à la réaction de la directrice, elle est vachement ouverte.
Après, je ne dis pas pour autant qu'elle va donner le feu vert hein, juste que je ne pense pas qu'elle va me cataloguer. Mais si elle pense que ça peut être nuisible pour l'ambiance de travail ou vis à vis des parents, je ne doute pas qu'elle le dira tout aussi cash, elle n'est pas très "langue de bois", comme personne !

Y'a un truc qui me tracasse...
Pour accompagner les enfants à la piscine, faut que tu ailles à l'eau ?
Mais si tu savais pas nager...
C'est pour la sécurité ou juste la "surveillance" (bêtises...) ?
Parce que c'est vrai que c'est dommage pour les mômes, mais est-ce que tu pourrais pas les accompagner sans te baigner et donc sans montrer trop de peau...

Je dis ça parce que je ne me souviens pas lors des sorties piscine quand j'étais mômes que les accompagnateurs se baignaient...

Si c'est pour la sécurité, y'a pas des maîtres nageurs, ou ne faut-il pas un diplôme de nageur-sauveteur ?

Simple curiosité de ma part...

Sauf que la plupart des piscines demandent qu'on n'accède pas au bord des bassins sans être en maillot de bain.

Et que j'ai des cicatrices aussi sur les mollets, donc pas possible de le dissimuler avec un short de bain.

Oui, effectivement...
Et la serviette autour de la taille ne serait pas assez longue.
C'est vraiment dommage.

Mais tu as raison d'attendre avant d'en parler je pense.
Puis sinon, je rejoints l'avis de la majorité je crois, en parler d'abord avec la directrice pour "tâter" le terrain...

En espérant que tes cicatrices blanchissent vite !!

ma pauvre cara... je sait ce que c'est imagine un flic en polo (obligatoire) avec les bras zébrés... Quand je rédige un PV devant un contrevenant forcément en tenant mon carnet on ne voit que ça, et pis avec le soleil j'te raconte même pas...
En voiture aussi, la grosse bêtise en étant passager que de saisir la poignée de toit oO

Bref pour moi le plus simple a été tout simplement de résumé en "difficile passé" et surtout j'ai réussi à en parler à ma hiérarchie.
Après ça au moins tu as bonne conscience

ouais...
mais entre un flic auquel les "clients" ne feront jamais de reflexions perso et quelqu'un qui gère des gamins il y'a une assez grande différence...
Meme au niveau hiérarchie.

un flic si on fouille dans son passé et qu'on trouve des dérapages psy on peut le reclasser cash, fini le boulot.
et dans la fonction public si tu as des déséquillibres psy jamais t'aura de poste à responsabilités...
Un flic dépressif avec des balafres pleins le bras et un flingue à la ceinture c'est moyen.
Tout ca pour dire que pour moi c'est l'honnêteté qui a marché, mais c'est pas facile

Petite question qui me turlupine dans la continuité de cette réflexion là!

Pour ceux qui sont toujours à l'école, si vous appreniez que votre éduc, votre prof ou autre personne référente s'est automutilée. Comment le prendriez-vous?
Est ce que vous vous êtes déjà imaginé la situation ? est ce que vous pouvez concevoir celà? etc etc

J'ai eu une prof de français qui se viandait.

Ça n'a pas changé grand chose dans ma vision d'elle, si ce n'est que si jamais j'avais eu besoin de parler de l'Am un jour ou l'autre avec un adulte "référent", je serais aller la voir elle plutôt que l'infirmière.

perso je n'attend que ça de croiser un zèbre!!!

lol c'est con mais bon c'est vrai des fois dans la rue j'aimerait bien croiser un zèbre avoir le courage de l'aborder que le courant passe bien qu'il est du temps que l'on aille se boire un pot et que l'on refasse le monde


voila que ce soit dans la rue ou ailleur c'est un souhait que j'ai

J'avoue que ça m'aurait un peu rassurée de savoir qu'un prof s'AM, dans mes années de lycée (parce que, à la Fac, faut pas trop compter sur la proximité profs/étudiants).
Ça aurait peut-être pu faciliter le dialogue. En tout cas, je l'aurais plus pris au sérieux que les (rares) profs qui ont essayé de me parler, et que je n'ai pas du tout écouté.

ouais mais ça dépend les enfants dont tu t'occupes ils ont quel age?
parce que si c'est des petits, ils vont pas comprendre et si c'est des ados il risquent de faire pareil, nous forcément si on découvre que quelqu'un le fait on se sent moins seule et on peut en parler avec lui mais là, je sais pas ça me semble pas prudent ...(après ce n'est que mon avis et j'espère avoir tout saisi de la discussion)