Trouille des araignées

Ma pseudo-arachnophobie se rappelle à mon bon souvenir par la présence inopinée d'un individu de cette charmante espèce dans ma baignoire ce matin, alors que je suis seule chez moi jusque ce soir.

Je dis "pseudo" parce qu'elle est très variable dans différents domaines :

- au niveau du déclencheur -> mes réactions ont tendance à être plus intenses face à une araignée d'une certaine taille, noire, et en mouvement. L'évocation d'une araignée (par image, discussion, etc...) peut parfois suffire à me faire peur -par exemple, sur un forum photo, je vais soigneusement éviter la section macro parce que les sujets sont parfois mal titrés et je risque de tomber sur une photo d'araignée-, mais je le prends en général à la rigolade donc ça passe pas trop mal une fois le court saisissement passé.

- au niveau du contexte de la rencontre -> tendance à réagir plus dans la paralysie, la sidération et les manifestations physiques quand quelqu'un est dans la même pièce que moi, plus dans le sang-froid et l'évitement quand je suis toute seule ou que personne ne peut virer la bestiole.

- au niveau de mon état général -> mes réactions sont plus intenses quand je suis fatiguée/déprimée/inquiète/de sale humeur que quand je vais bien.

- au niveau de l'angoisse d'en rencontrer une -> parfois je dois systématiquement examiner la pièce où je vais me rendre -donc je glisse une main sur l'interrupteur pour allumer la lumière s'il fait sombre, j'examine les coins de la pièce, le dessous des meubles, etc-, parfois j'ai besoin de quelqu'un -dans une cave avec des toiles par exemple ou quand j'ai une recrudescence de trouille d'en trouver une quand je vais chercher du bois dans le garage de mes parents-, parfois ça va jusqu'à l'imagination complètement débile de tomber sur une araignée géante sur sa toile géante dans le cadre d'une porte ou au sol juste derrière une porte -du coup je ferme les yeux en ouvrant la porte et j'ai besoin de quelques secondes avant de pouvoir les ouvrir-.

- au niveau des manifestations, ça va de la cordiale indifférence -elle peut se balader où elle veut tant qu'elle s'approche pas trop de moi- à la panique totale -je fige en tremblant, pleurant, avec la sensation d'avoir plein d'araignées qui se baladent sur moi- qu'il faut un moment à calmer.

Je suis incapable de les déplacer de mon champ d'action (comme je fais d'ordinaire avec les autres insectes qui me gênent) ou de les tuer (comme avec les moustiques, légitime défense oblige).

Aujourd'hui, donc, j'ai aperçu une araignée dans ma baignoire en sortant de la salle de bain. J'ai été incapable d'y retourner pour passer aux toilettes avant de partir en cours (ça m'a plus ou moins fichue en retard parce que j'étais en plein dilemme de tentative ou non d'y aller), et je pense que je ne retournerai pas à la salle de bain tant que mon copain ne sera pas rentré pour voir si elle y est encore.
J'y ai un peu pensé toute la journée en cours, même si je ne me sens pas plus angoissée que ça.

Donc, pour résumer, ça n'est pas très handicapant, je gère d'une manière ou d'une autre donc je ne vois pas vraiment l'urgence ni la véritable utilité de faire une thérapie, mais c'est quand même chiant.
Ma mère m'a dit qu'elle avait très peur des araignées étant jeune et puis qu'elle a dépassé ça avec les années. Si je l'écoute bien, sa solution est d'avoir des enfants qui ont la trouille des araignées. Bah ouais, ils obligent à faire un effort pour gicler la bestiole du champ de vision du gamin. Et puis d'avoir à aller chercher du bois pour le feu dans le garage... mais pour moi ça change que dalle. J'veux dire, si je meurs de froid, j'irai chercher du bois, mais ça m'empêchera pas de balancer la bûche que j'ai dans la main si j'ai le malheur de voir une araignée dessus, et donc de risquer d'emboutir la voiture, de faire dégringoler les vélos, de faire un trou dans la porte, etc...

Comme j'ai assez moyennement envie de faire des mioches en pariant sur leur potentielle arachnophobie, si vous avez des idées pour m'aider à moins flipper, je prends.

Ouep, je sais pour les TCC, je connais le principe, mais comme je disais il ne me semble pas être dans un besoin urgent d'une thérapie.

Bon, d'accord, je suis pas retournée à la salle de bain toute seule. Mon copain a dû virer l'araignée trois fois en tentant de la faire disparaître par la bonde de la baignoire, vu qu'elle revenait. Je vous raconte pas la vision d'horreur de l'araignée émergeant lentement du trou alors qu'elle était censée s'être noyée deux fois, youhou.
Mais bon.