Statu quo baddant

Des mois sans pouvoir rien faire, des semaines au lit à rien faire de plus; le vide fini par s'installer. Ce vide là fait encore plus mal quand on sait que les amis proches commencent à en avoir peur, à le fuir. Seule à pouvoir rien faire quand à l'intérieur ça va vite, trop vite.

Je deviens comme une voiture de course sans pilote, inévitablement le mur arrive. C'est là que ça fait mal. Parce qu'en plus il n'y a presque personne pour m'aider à me relever et quand je me relève c'est pour mieux retourner à mon inactivité angoissante.

L'hp, j'en sors, peut-être trop vite, et si ça continue, je vais y retourner aussi vite que j'y suis entrée. Rien faire me donne le mal de vivre, et en ce moment je ne peux rien faire. Tout ça et mon monde qui s'écroule à une vitesse fulgurante sans même que je comprenne pourquoi, n'est rien pour aider.

Les seules qui restent et resteront surement toujours, ce sont ces satanées pilules. 2, 3, 4 fois par jours, elles sont là pour me rappeler pourquoi ils partent tous et que je dois "essayer d'être un peu stable, au moins". Mais merde, à quoi ça sert?

J'en ai plus que marre de tout ça. Vie de merde!

Certes la vie est cruelle mais j'aimerais tant t'aider et te dire qu'il faut que tu tiennes le coup.
Je ne connais pas ton histoire donc je ne vais pas faire un roman, mais sache que je suis à ton écoute si tu le souhaites.

...et moi aussi, mais ça, tu le sais déjà...

Tes potes ont l'air un peu vide du bulbe, quand même.

Ok, je veux bien concevoir que quand tu fonctionne à mille à l'heure, tu dois être un poil difficile à suivre, et un brin épuisante. J'ai un oncle bipolaire ('fin j'ai perdu contact avec suite à des brouilles familiales, mais là n'est pas la question), et clairement, en phase maniaque, j'avais envie de l'envoyer sur Saturne pour qu'il évite de débouler chez nous à 4h du mat' en trouvant tout à fait anormal qu'on n'ait AUCUNE foutue envie d'activité à cette heure là...

Après, au delà de ça, tu es une nana, du peu que j'en connais, putainement sympathique, et je ne pige pas pourquoi les gens se détournent de toi, sérieusement dit !

Pas moyen de sympathiser avec des gens un peu moins creux de la cervelle ?

Vide du bulbe, creux de la cervelle; je ne sais pas. Peureux; oui. Ils ont peur quand je vais mal, quand je vais "trop bien". J'y peux rien si parfois mon cerveau déconne et que presque du jour au lendemain je passe du fond du trou à un état d'euphorie apeurant. Ils m'ont tous vu passé de l'un à l'autre, être dans un état dégueulasse quand je rentre en hp. Je crois pas qu'ils soient vide de la cervelle, juste qu'ils ont peur des prochaine conneries que je vais leur sortir pendant ma prochaine rechute. Parce que je sais très bien qu'il va y en avoir d'autre.

Je crois que je les ai surtout épuisés, mes parents le sont aussi, tout mon entourage l'est.

Avoir peur et fuir, c'est quand même pas la même chose.
J'aurais dit lâches plutôt que peureux, parce que clairement je peux comprendre qu'ils aient peur pour toi si tu fais pas mal de trucs qui ne sont pas vraiment censés te rallonger la vie (enfin je dis ça d'après ce que j'ai compris). Mais te fuir, ça pue.

On est là, en tout cas.

Pinkwater a écrit:

Avoir peur et fuir, c'est quand même pas la même chose.

Ils finissent par fuir parce qu'ils ont peur de ce que je peux leur sortir comme conneries quand je rechute. Du genre faire de l'escalade extérieur à 5h du matin sans être attachée pendant que tout le monde dort. Ils ont l'impression de garder un enfant de 5 ans dans ce temps là. Ils doivent presque me gérer à ma place et ils savent que je fini toujours par déconner quand même. Le résultat final leur fait peur et c'est surtout ça qu'ils fuient.

Jamais évident de faire face à ce genre de situations, même pour des proches, parce-que possiblement que ça les dépasse, ce qui les fait fuir. Et je me doute bien que c'est sûrement pas super contrôlable lorsque tu es en mode "hyperactivitée", tu as essayé de repérer "bêtement" les éléments qui étaient susceptible de déclencher ce genre de comportement ? Les moments à défaut ? Les facteurs qui pouvaient peut-être les atténuer ?
Franchement je pense pas mal que aussi avoir des amis, qui puissent te comprendre, ça pourrait pas mal aider, parce-que franchement tout le monde ne va pas fuir sous prétexte qu'à tes heures tu es vaguement incontrôlable.

Tes médocs ne te stabilisent pas un poil mieux que ça ?

Je connais quelques personnes bipolaires qui sont vachement bien stabilisées par leur traitement. Même si leur humeur fluctue UN PEU, ils sont quand même vachement loin de faire du complet nawak en période d'euphorie.

Bon, après, il s'agit de LE PRENDRE, ledit traitement... *regard noir et insistant*

Citation :

Tes médocs ne te stabilisent pas un poil mieux que ça ?

Il faudrait d'abord qu'on trouve un traitement adapté qui ne fini pas avec des effets secondaire plus qu'insupportable ou en intoxication accidentelle. c'est pas facile jouer avec tout ça, ça reste de la chimie. On croit avoir trouvé un mix pas pire, suffit de voir à la longue ce que ça donne.

Citation :

Tu as essayé de repérer "bêtement" les éléments qui étaient susceptible de déclencher ce genre de comportement ? Les moments à défaut ? Les facteurs qui pouvaient peut-être les atténuer ?

J'ai identifié plusieurs de ces facteurs déjà, mais entre les identifier et avoir le contrôle dessus, c'est une autre paire de manches. Parfois aussi c'est juste comme ça, le cerveau déconne et je me tape un autre rodéo.

C'est pas des moments que je trouve agréable non plus. C'est sur que dans un high, je tripe, je me sens à tout épreuve, maître du monde. Je peux tout faire, du moins c'est ce que je crois. Mais tout ce qui monte fini par redescendre, c'est là que le bât blesse.

Des facteurs atténuants? Il y en a, mais pas des tonnes. Ils sont surtout préventif comme d'avoir une bonne routine de sommeil ou de ne pas user de stimulants tel la caféine. Sinon, y'a pas grand chose.