Diktat de l'angoisse

Aujourd'hui, je ne sais pas pourquoi, j'ai mal.

Ma journée n'a rien comptabilisé d'atypique ou été le théâtre d'un rebondissement-lulz. Je suis seul, j'ai la flemme de travailler, j'oscille entre les livres, la musique, la bouffe et les jeux vidéo. Ça me convient relativement, tant que je ne vois pas trop mes parents (j'ai avec beaucoup d'entrain aidé ma sœur à déménager ce week-end, histoire de pouvoir reposer mes nerfs).

Aujourd'hui, j'avais juste un truc à faire... Je l'ai fait, mais ça m'a perturbé la logique corporelle interne. La respiration n'est pas exactement un truc qui devrait devenir irrégulier et douloureux. Ma cage thoracique est bien assez vaste pour les organes qui y pullulent, alors non, je n'en veux pas, de cette douleur. Ça m'a pris au volant, j'ai conduit de manière plus sportive et nerveuse qu'à l'accoutumée (un relatif désastre si je croisais les flics, donc). Cette nuit, j'ai rêvé que j'avais une contravention pour un motif qui tenait du non-sens, je ne sais pas si ça a enclenché le bouton angoisse, parce que vraiment, c'était un rêve débile et je le sais.

J'ai donc poursuivi ma route... parce que après avoir fait ma bricole / formalité, je voulais me bouger le gras, un peu, et aller nager. Mais le fait d'avoir fait ce que j'avais à faire n'a pas calmé du tout l'angoisse. Je suis arrivé complètement essoufflé à la piscine, en... descendant de voiture (win -_-").
Là-bas, c'était juste le cauchemar, il y avait des gens, plein, trop. Des chiants, des encombrants, des qui-nagent-à-deux-à-l'heure, des qui-nagent-trop-vite-et-t'écrasent-volontiers-si-tu-es-sur-leur-trajectoire.

Bref, j'ai pas fait long feu, mais ce qui me fait chier, c'est que j'ai l'impression qu'au final :
Angoisse : 1 - Moi : 0
Est-ce que c'est une bonne idée de s'acharner à vouloir faire ce qu'on doit faire et ce qu'on veut faire, quand on présente des signes "annonciateurs" ? Est-ce que se soumettre à son angoisse et renoncer, c'est pas ... encore plus angoissant ?

Je sais pas, mais j'aimerais bien arrêter d'avoir la sensation que ma poitrine s'est divisée par zéro, engloutissant par là tout le beau monde à l'intérieur.

EDIT : en général, on rabâche aux angoissés de s'exposer pour surmonter leur mal, mais est-ce que... c'est pas juste contre-productif, des fois ?

change juste de projet. Au lieux d'aller nager à la piscine, trouve toi un bac de refroidissement de centrale nucléaire, yaura moins de monde.
C'est très caricatural mais l'idée est là.

Il y a effectivement deux écoles

La première, celle que je ne soutiens pas, se résume en une phrase "Ne pas s'écouter badder". En gros, serrer les dents, et y aller.

La deuxième est évidemment d'écouter tous les signes envoyés par le corps. Une bonne chose, tant le stress est un tueur masqué. Et puis, ne pas écouter ces symptômes t'éloignera du médecin quand le physique flanchera... Il faut effectivement savoir que certaines maladies à l'issue fatale peuvent être soignées de manière efficace si elles sont diagnostiquées à temps.

Dans ton cas, faudra peut-être faire de la thérapie comportementale, ou de la PNL, pour progressivement faire face au monde dans des situations comme celle que tu décris.

MAIS si ce sont des cons, si tu as l'impression que le maître nageur est un adjudant mou du bulbe, qu'il y a trop de bruit (ma sœur est allergique au bruit) ou autres... tu as eu raison de ne pas y aller...

J'avoue que, exception faite de ma phobie des trucs administratifs - que j'ai pas mal tendance à laisser diriger la barque - ce qui est très très maaaaaal d'ailleurs... j'ai pas mal tendance à pratiquer le "angoisse ou pas, BORDEL, je fais ce que j'ai envie de faire".

Sinon, après, l'angoisse est remplacée par la frustration et la colère, je suis agacée, gronchon et énervée.

Après, dans l'idée, j'ai tendance à essayer de faire une "pause" avant de repartir dans le cours de la journée - si je peux - quand j'angoisse pour à peu près pas de raison et que ça me fout mal.

Genre une sieste, un "je me pause à écouter de la musique un moment et je comate".

PUIS je repars dans le cours prévu des évènements, et en général, ça le fait plutôt bien.

En gros, je donne un bout d'espace à mon angoisse, et au bout d'un moment je décide que j'ai assez perdu de temps à angoisser stérilement, et je me bouge. Souvent, il y a quand même un "reste" de la montée d'angoisse à ce moment là, mais c'est redescendu, c'est + supportable.

Marche mieux que le forcing total.

Après, ça dépend. Si l'activité prévue implique d'autres personnes, j'ai tendance à me dire "bordel, j'y vais", parce que ma vie sociale est à mon sens plus importante que les fluctuations de mon taux de stress.