Envahie

Depuis quelques moi, et ça s'accentue pas mal ces derniers temps, j'ai juste l'impression de ne plus avoir aucun "contrôle" sur mes émotions et mes réactions.

Un jour je vois tout en rose bonbon et bleu turquoise, tout le monde il est gentil tout ça tout ça. Et moi, je suis limite euphorique, adorable, serviable, partante pour tout.
Le jour suivant, tout est noir, je me sens envahie et agressée par les autres, je deviens alors moi-même agressive et impulsive. L'idée du contact physique me donne la nausée et je deviens froide, distante, voire méchante. Il faut alors que je m'isole et gare à celui qui viendra me parler dans ces moments-là. Et vu que je ne contrôle plus mes réactions, c'est sur mon corps qu'il faut que je me venge bien entendu (là, on retombe dans des réactions connues, voire sécurisantes, qui donnent surtout l'impression de contrôler un tant soit peu quelque chose). La redescente est dur, car elle rime toujours avec cette putain de culpabilité.


Pour rappel, j'ai arrêté le Xanax en deux semaines au mois d'avril 2008. Toute seule, sans soutien médical. Je vais en discuter prochainement avec mon médecin pour voir si cela ne peut pas avoir un lien. Je prenais ce médic depuis 10 ans quand même!

En attendant, si quelqu'un a une petite idée du comment faire pour essayer de limiter les dégats, je suis preneuse!

Peut-être attendre de voir quand tu seras posée dans ton propre appartement ?

Pas mal l'impression que ton "pétage de plomb" a pas mal cohincidé avec la "période de transitionS" que tu as vécue, avec la rupture avec ton ex, puis les mois de merde à crécher comme tu pouvais à droite à gauche sans avoir ton vrai chez toi, puis un appart' qui ne te plaisait qu'à moitié dans un coin qui ne te plaisait plus du tout, puis le retour chez tes parents (où tu es, par la force des choses, "envahie" par leurs règles, les obligations de courtoisie de la vie de famille que tu ne peux pas gérer vraiment comme bon te semble vu que tu n'habites pas seule et que retour dans la maison de ton enfance (retour en arrière ?) ) etc etc...

Tu as eu pas mal de changement à te bouffer dans la gueule, et pas vraiment de période de stabilité entre deux...

Besoin de te poser, peut-être ?

Après, le Xanax avait le mérite de niveler les émotions... Mais est-ce que tu veux vraiment revenir à "Zero émotion", ou est-ce que ce n'est pas un prix que tu es d'accord de payer pour être plus "zen" ?...

Je continue sur ce topic, car c'est toujours du sentiment d'être envahie par mes émotions dont je veux parler là. Mais aujourd'hui, il s'agit des émotions dites "positives".

Ces derniers temps, je vais beaucoup mieux. Mon moral va plutôt bien, je reprends confiance en moi tout ça. J'ai eu droit à de nombreux compliments au boulot ou dans ma vie privée. J'ai eu des tas de preuves que les personnes qui me sont chères tenaient à moi, elles ont envie de passer du temps avec moi et me le font savoir. Je me sens bien, j'ai envie de rigoler, de profiter de la vie. Mais voilà, je me rends compte que j'ai du mal à gérer tous ces trucs positifs. Dans le sens où ils me provoquent les mêmes crises d'angoisse que les émotions moins cool. J'imagine que je me suis tellement dévalorisée qu'il faut maintenant que je réapprenne à vivre avec les compliments (auxquels je ne croyais bien sûr pas du tout avant alors qu'on m'en faisait sans doute tout autant) et l'envie de profiter de la vie.


Bref, cela vous arrive-t-il aussi d'avoir du mal à gérer les émotions positives?

oui tu as raison, et j'ai pas été très clair.
Mais justement, il me semble réussir à voir maintenant les compliments comme quelque chose de positif et non comme de l'hypocrisie. Ou alors justement le fait d'angoisser est le signe que je n'y crois pas encore vraiment tout à fait...?

Mmmh, alors, je connais pas bien ton passé, tout ça tout ça, donc tout ce que j'aurai à dire ne sera pas forcément pertinent mais bon.

Première, il est possible effectivement que tu angoisses car tu as peur que les compliments ne soient pas réellement sincères. Que quelque chose au fond de toi te dise que c'est "trop risqué" d'y croire, que le fait de les recevoir est quelque chose de tellement précieux que l'existence d'une potentialité qu'ils ne soient pas sincères créent un stress insupportable.

Selon moi cependant, le post de Kaguya Hime présente une piste potentielle intéressante (point 3). Parce que dire "je vais mal, je gère pas", c'est aussi une manière inconsciente de dire "n'attendez rien de moi", ou en tout cas, ce message en est une conséquence ma foi confortable. Parce que putain, aller bien et avoir la considération des autres, c'est pas forcement quelque chose de facile. Est-ce que tu n'aurais pas simplement peur de décevoir les autres? De décevoir leurs attentes?

Ou simplement (et ce n'est pas une honte), du mal à quitter le cocon de la souffrance? Parce qu'on s'y retrouve dans ses malheurs, on s'y sent en sécurité, c'est un terrain connu et réconfortant dans un sens. Ainsi, ce ne serait qu'une réaction normale à cette "sortie"? Parce qu'aller bien, c'est aussi apprendre à gérer et affronter le monde, ce qui demande du courage.

Enfin bon, espère que l'une ou l'autre des mes idées aura pu avoir une quelconque pertinence...

Citation :

J'imagine que je me suis tellement dévalorisée qu'il faut maintenant que je réapprenne à vivre avec les compliments (auxquels je ne croyais bien sûr pas du tout avant alors qu'on m'en faisait sans doute tout autant) et l'envie de profiter de la vie.

Je pense que tu t'es sûrement dévalorisée, un gros manque de confiance en soit, du coup c'est certains que toutes sortes de compliments te paraissent des attaques, après tout c'est en voyant noir que tout devient noir.

Maintenant tu as franchi une porte ! tu arrives à accepter les compliments, et à changer ta vision que t'as sur toi même et sur les autres, c'est vraiment pas mal.

Tu commences à voir les choses positivement ce qui te redonne goût à la vie c'est encore mieux =) Il faut que tu observes tous ces petits compliments pour qu'ils te redonnent une totale confiance en toi pour que tu puisses enfin écraser ton dégoût de tout, et que tu puisses enfin voir ta vraie valeur !
Ce qui est sûr c'est qu'aussi bien avec tes proches qu'au boulot tu avanceras dans le bon

Le mode d'emploi n'est pas compliqué ! Prends plaisir à voir un sourire, à discuter, à rendre service, dans chaque chose que tu entreprends fais le avec ton coeur et si par malheur tu te sens mal il faut qu'instinctivement tu vois l'autre côté de cette chose, le côté positif pour pouvoir écraser ce malheur le plus vite possible.

C'est bizarre dit comme ça mais même le plus terrible des malheurs entrainent des choses positifs
La vie est rempli d'épreuves, il y en a qui voit ces épreuves comme des barrières moi je les vois comme des tremplins qui permettent d'avancer plus rapidement, qui font réagir et qui nous permette d'évoluer

Citation :

Bref, cela vous arrive-t-il aussi d'avoir du mal à gérer les émotions positives?

Tu n'as pas à t'inquiéter, tu dois laisser couler, des émotions positives ne peuvent pas blesser Ne tente pas d'expliquer ni de comprendre pourquoi elles arrivent, elles sont là et profites en un maximum, si tu te sens mal alors que tu devrais être heureuse, demande toi pourquoi tu es comme ça ? si tu n'arrives pas à répondre suffit de te dire : et beh je m'inquiète pour rien, je vais pas m'embêter avec des soucis qui n'existent pas

Avoir du mal à gérer les émotions positives, ouais, ça m'arrive. Quand je découvre des nouvelles choses que je n'ai pas connus avant, ou que je connaissait mais dans l'effet inverse.
Ca arrive pas mal souvent, et y a pas de remède spécial ou magique, juste attendre, apprendre à vivre avec et à les accepter peu à peu ( et surtout ne pas s'en servir pour fuir très loin! ^^ )

Merci pour vos réponses.

Carpette------> peur de décevoir? Oui, c'est une évidence. J'ai aussi peur de ne pas savoir réagir. Du coup parfois, je dis rien, et je suis parfois tellement envahie par tout ça que je n'arrive même pas à sourire ou que ça me semble pas naturel. Donc j'ai peur que ça soit mal interprêté par la personne qui me fait un compliment, qu'elle croie que j'en ai rien à foutre.

De cela découle sans doute que ouais...ce qui me semble naturel, c'est de réagir en me disant que de toutes façons, je ne mérite pas tout ça. Parce que c'est des pensées connues et donc sécurisantes. Donc oui, sans doute que j'ai un peu de mal à sortir de mes automatismes de personne qui souffre.

Du coup j'essaie maintenant de faire savoir à la personne que ce qu'elle a dit m'a touché mais je le fais souvent un peu plus tard, une fois que le trop-plein d'émotions est passé. Avant de passer à l'étape suivante héhé!




Isa------->oui en effet, je pense qu'il va me falloir du temps pour réussir à accepter tout ça. Tout comme il m'a déjà fallu beaucoup de temps pour arriver là où j'en suis aujourd'hui.




Linkab------->qui es tu pour penser que ma question n'a pas lieu d'être? Tu es dans ma tête peut-être? Dommage...je pensais que tu étais là pour essayer de comprendre et non pour juger ou donner des modes d'emploi.