un passé à accepter...

Mon passé... Comment décrire mon passé, ce que je n'accepte pas, ce que jamais je n'ai pu accepter? Mais maintenant je dois l'accepter, parce que c'est la seule façon de réussir à vivre...
Pour l'accepter, le raconter... le premier pas pour s'accepter soi-même essayer de s'ouvrir, essayer de sourire... essayer d'être, tout simplement...
Je n'ai jamais su exactement comment cela s'était passé. Aucun souvenir de chronologie. Aucune chronologie, tout est dans ma tête, mélangé, dans un fouillis angoissant. J'aimerais tant passer le balai, nettoyer, tourner des pages... Mais je suis restée bloquée sur ce passé que je n'ai jamais pu accepter comme mien, me focalisant sur ce que jamais je ne pourrai faire, au lieu de voir ce que je pouvais faire...
Je sors du ventre de ma mère. Je ne crie pas. Je ne pleure pas. Rien. Silence. Les bras de ma mère n'ont même pas le temps de me serrer. Déjà, mon petit cœur a lâché. Déjà, je bascule entre deux mondes. Déjà, je me bats pour vivre... Et je me retrouve coincée entre ses murs d'hôpital, entouré de mes médecins... Alors que je vois les autres petits bébés repartir avec leurs parents... Mais non, moi, je reste. J'ai failli mourir, avant même d'avoir connu la vie.
Je sors de l'hôpital. Je ne sais pas combien de temps j'y suis restée. Je ne sais pas ce qui m'est arrivée vraiment. En fait je ne sais rien.
Et après, tout est flou. Je ne sais pas les dates. Je ne sais pas dire ce qui m'est arrivé dans l'ordre. Je ne sais pas... Aucune notion du temps. Rien.
Je sors de l'hôpital, mais j'y retourne vite. Je ne sais pas quand. Fente palatine. Un tout petit bébé dans les mains des chirurgiens. Un tout petit bébé qui ne sait de la vie que l'hôpital. Un petit bébé qui a peur. Qui se sent encore abandonné. Un petit bébé qui encore n'a pas le droit de connaître la vie...
Je sors de l'hôpital. Je ne sais pas combien de temps je suis restée entre ces murs blancs, cette fois-ci non plus... Mais j'y retourne. Mais pourquoi? Pourquoi je ne peux pas vivre?
Entre le monde et l'autre monde. Encore une fois, je ne vis plus. Angiome crânien. Je ne sais pas ce qui s'est vraiment passé. Je sais juste que j'ai failli mourir. Je ne sais pas combien de temps je suis restée. Je ne sais rien. Encore une fois.
Encore une autre opération, mais je ne sais plus. On m'a dit tellement de choses...
Maintenant, j'ai cinq ans. Ou six. J'ai mal à la tête. Très mal. Ma mère m'emmène à l'hôpital. Je vomis. Je ne sais pas ce qui se passe. On arrive à l'hôpital. « on ne soigne pas ça ici ». Mais c'est quoi, ça??? Trajet en ambulance vers un hôpital qui « soigne ça ». Mais en fait, ça, ils ne savent pas très bien ce que c'est. Puis, plus rien, trou noir. Je tombe. Dans le coma. Je ne suis plus. Tout est noir. Entre vie et mort. Encore une fois.
Je me réveille. Je suis sur un lit. Je ne sais pas où...
Je panique. Je ne peux pas parler. Je ne peux pas bouger mon côté droit. Je suis hémiplégique. J'ai peur. Et comment je fais, pour écrire? Je suis droitière, moi... Comment je fais??? Et pourquoi il m'arrive tout ça??? Pourquoi???? J'ai pas le droit de vivre, moi??? Je suis obligée de me battre tout le temps, et pourquoi??? J'ai rien fait j'ai que six ans, moi...
Des jours et des jours de rééducation. Des semaines et des semaines de rééducation. J'aime pas ma kiné, mais je veux marcher, moi, je veux être comme avant... Mais non, en fait je serai jamais comme avant... Je dois écrire de la main gauche, maintenant. J'ai des problemes, je n'ai pas tout récupéré... Mais je peux marcher, je peux parler, et je peux écrire...

Déjà, c'est normal que tu te souvienne pas de tout, car quand tu grandis tu "oublies" tes premières années de vie. J'ai aucun souvenir ou presque avant mes 7 ans ! Parles en avec ta mère, avec ta psy faire un rendez vous avec ta mère pour parler de ça.
Sinon c'est bien d'écrire, continue !

Quelques années plus tard...
J'entre au collège. Je ne connais personne. Dans ma classe, on est 32. Pendant quatre ans, j'aurai la même classe. Mais en fait... je suis perdue, dans cette classe. J'ai peur. Ils ne s'intéressent pas à moi. Ils se détournent Me traitent en étrangère. Toute seule contre 31... Ils se moquent. Me reprochent d'être dfférente. Mais est-ce ma faute??? Esst-ce ma faute, si jamais je ne pourrai faire du sport comme eux??? est-ce ma faute si jamais je ne ferai de balades en vélo, si je n'arrive pas à attrapper un ballon de vélo, si je ne cours aussi vite qu'eux, si je suis fatiguée au moindre efforts, si je ne peux pas tenir en équilibre sur un pied??? Est-ce ma faute??? Ils n'ont jamais cherché à comprendre, ils ne m'ont jamais demandé... Mais quand ils se moquaient, quand ils me reprochaient ma différence, c'est comme si ils me disaient que j'aurai mieux fait de rester dans le coma... De mourir, quoi...
Après quatre ans, je me suis mise à les croire.. Je ne suis rien , pas comme les autres... voilà les petites phrases qui me trottaient dans la tete...
Mais savaient-ils qu'avec de simples mots on peut détruire qqn? Savent-ils ce qu'ils m'ont fait? Ce que je suis, maintenant? Savent-ils??? Non, c'était juste un jeux, pour eux... C'était juste un jeu...
Mais moi, ils m'ont détruite. Comment accepter quelque chose que l'on me reproche? Comment vivre avec ça? Ils m'ont fait perdre le peu de confiance qu'ils me restaient. Ils m'ont battu, se servant des mots, au lieu des poings, mais cela peut faire aussi mal...

Le collège c'est le plus difficile, les enfants sont horriblement méchant entre eux, et oui ils ne cherchent pas à comprendre. Mais maintenant, si quelqu'un se moque de toi, explique lui que tu as es problèmes de santé, au lycée la plupart on trouvé le bouton "ON" de leur cerveau.
Oui ca fait mal. Mais dis toi que c'est fini. Maintenant ça tu peux plus le changer, tu peux l'accepter et continuer ta vie.
Parle à ta psy, une séance à trois avec ta mère semble être une bonne chose.

euh... on verra plus tard, pour une séance à trois, mais pour l'instant je refuse complètement que ma mere mette les pieds entre moi et mes séances de psy...

mais je peux dire qu'au lycée, y en a qui ont tjrs pas trouvé le bouton "on' de leur cerveaux.. Ceux qui étaient au collège avec moi sont restés les memes...
Mais bon de tte façon, je ne suis plus avec eux, ma classe est super, ils ne me font aucune remarque meme si ils voient bien que j'ai des difficultés, ils font meme attention (genre quand on était noté en natation sur 100m, ils disent à une de mes copines "mais ça lui fait pas un peu bcp? C'est pas un peu trop dur? ", preuve qu'ils ont quand meme compris, ils sont pas aveugles...)
donc voila bref j'ai une classe géniale, plus personne ne se moquent de moi, ils sont sympa, ils viennent vers moi.. Le seul probleme, c'est que meme avec ça, je leur claque la porte au nez, tout ça parce que je fais un blocage... et je n'arrive plus du tout à aller vers les autres, je me ferme à toute relation, alors que pourtant je ne reve que de m'ouvrir...

Normal de leurs claquer la porte au nez ! Enfin, normal d'avoir "peur" t'as pas confiance et vu ton enfance c'est normal. Mais ils sont simpa, ils sont pas comme tes camarades du collège. Ca prendra du temps hein, mais c'est un travail sur toi à faire. Faut lâcher la carapace que tu t'es faite pour te protéger au collège, tu verras que tu en as pas besoin et que en plus tu seras bien mieux sans. Parles en aussi avec ta psy non ?

un travail sur moi que je fais depuis un an, avec ma psy. tout le monde me dit que j'ai fait des progrès, que j'ai avancé, meme si j'avoue que pour l'instant je ne vois pas du tout les progrès...

Bon j'ai pas tout lu. Flemme, tldr, toussa.

Mais t'as pas juste un peu l'impression que tu vis pour t'écouter souffrir sincèrement ? C'est toi, toi, toi et toi et encore toi. Pas de place pour les autres. Depuis que tu es sur ce forum, tu parles de toi. Et de toi. Ah et aussi de toi.

Alors bon, c'est bien de parler, d'avoir de l'aide mais, je sais pas, t'as pas l'impression que si tu laissais les choses couler, que tu essayais d'aller vers les autres sans forcément leur frotter toi, ton vécu, tes problèmes dans la face, ça pourrait aller aussi ? Que si tu arrêtais de t'écouter souffrir mélodramatiquement, tu irais un peu mieux ? Que si tu essayais de te bouger pour voir les choses sous un autre angle, de voir que, non, tout le monde n'est pas comme ceux dont tu parles, que faire des efforts pour aller vers les gens, ça leur donne envie d'en faire pour aller vers toi, ça irait mieux ?

je parle jamais aux autres de mes problemes, en général. Y a juste ici, parce que vu que je n'en parle jamais, que je ne veux jamais embeter les autres avec mes histoires, et ben j'ai besoin de pouvoir quand meme dire, parfois... et là, si je parle de mon passé, c'est parce que j'ai besoin d'en parler pour l'accepter, et de l'accepter pour pouvoir vivre. d'accepter, pour arreter de me bloquer et de me focaliser sur des trucs. d'accepter, pour pouovir aller vers les autres. mais il faut d'abord que j'accepte.
dans ma vie, il n'y a pas que "moi", je ne me prétends pas le centre du monde loin de là. dabns ma vie, justement, il n'y a pas de "moi", il n'y a que les autres. parce que je m'efface devant les autres, parce que je ne veux pas m'imposer, je fais attention aux autres, j'écoute. mais j'ai besoin d'exister, parfois de pouvoir dire des choses sur moi...
alors je le fais ici, voila, c'est tout. parce que pour l'instant j'en ai besoin

Et... pas faire 100% carpette dans ta vie IRL et 100% égocentrique ici, ça serait possible ?

Jsais pas, au lieu de pleurnicher sur ton passé, chercher des moyens d'aller mieux ?

Citation :

Et... pas faire 100% carpette dans ta vie IRL et 100% égocentrique ici, ça serait possible ?

Jsais pas, au lieu de pleurnicher sur ton passé, chercher des moyens d'aller mieux ?

Gentil troll.. gentil..

Elle est déjà passé de "snif ca va pas je vais trop mal" ce matin à "il s'est passé ça dans mon passé, ca me rend mal aujourd'hui" cet après-midi.
Il faut parfois pleurnicher sur son passé pour pouvoir accepter ce passé et passer une fois pour toute à autre chose.
Je sais pas, c'est déjà plus constructif que l'ancien topic je trouve..
Parler du passé, sortir tout, pour plus que ca tourne dans la tête c'est d'après moi un moyen de relativiser, de pouvoir y réfléchir quand on va mieux et d'avancer.

et justement, le moyen d'aller mieux, c'est accepter. et accepter c'est en parler
non mais c'est bon, j'ai compris, merci

l'écriture a l'air d'être un moyen d'extérioriser pour toi, on sens que tu aimes ça, et j'ai vraiment aimé te lire, tu es très douée dans ce domaine.

parler pour qu'on te comprenne avant même de commencer à nouer des liens, pour " anoncer la couleur ".

continues dans ce sens, mais avec une personne particulière avec qui tu aimerais t'ouvrir d'avantage, trouve quelqu'un qui saura t'écouter.

bonne chance à toi en tout cas !