Merci Petite Luciole

Bon, j'ai énormément réfléchi ce week end, et beaucoup ruminé.
Mais au moins certaines choses sont sorties de tout ça.
Je suis une personne hypersensible. J'ai toujours été très sensible à la méchanceté des autres, et très réfléchie sur le monde, ce qui m'a valu d'être martyrisée depuis toujours, jusqu'à ce que j'arrive au lycée.
Au fond, je faisais avec, même si c'était dur : c'était normal. Normal que les autres me détestent, normal que mes parents s'en fichent, normal que personne ne se soucie jamais de moi. Je n'en souffrais pas vraiment, mais ça me mettait en colère et j'avais un profond besoin de reconnaissance que je ne soupçonnais pas.
Quand j'avais 15 ans environ, je me suis liée d'amitié avec une personne plus âgée (18 ans). Cette fille était super sympa, elle m'emmenait à des soirées (soirées soft, genre soirée karaoké au centre de loisir hein), bref on était amies. Et un jour elle ma expliqué qu'à mon âge elle avait vécu des choses difficiles, et elle s'était retrouvée à se blesser (en l'occurrence se bruler avec des cigarette). Sorte d'AM.
Je le réalise avec 10 ans de retard, mais ça a fait écho : j'ai VOULU aller mal. Parce que je comprenais, finalement, que les gens étaient horribles avec moi, et que c'était pas normal qu'on laisse faire. Je passerai à quel point j'ai eu mal à l'époque.
Bref j'ai fait un peu plein de choses en guise d'appel à l'attention, je me prenais pour une gothique, je me blessais volontairement pour qu'on me demande ce que je faisais (mais en faisant genre je le cache hein)... C'était assez grave pour m'installer dans cette souffrance mais pas assez pour qu'on m'aide.
En fait, je ne me suis pas inventé cette douleur : j'en ai juste pris conscience;
Et puis petit à petit je me suis créé une vraie carapace, j'étais la nana sympa mais au fort caractère, qui rigolait beaucoup. Toujours souriante, toujours le mot pour faire plaisir.
J'ai eu ma période d'extrême franchise et de m'en foutisme de l'avis des autres (un vrai, pas un "je m'e nfous" juste pour faire genre). J'étais devenue très forte, et je suis arrivée à la fac avec la mentalité "si tu ne fais pas les choses, personne ne le fera pour toi, tu ne pex compter que sur toi pour avancer dans la vie".
Pis en fait j'ai rencontré des gens qui ont compté sur moi, qui m'ont fait m'investir dans des projets, et à la fin de l'année, je me suis faite virer de partout, parce que tout tournait autour d'une personne malsaine qui m'avait fait ne jurer que par son avis à lui. donc quand je le décevais, c'était l'enfer pour moi, je me sentais mal...
J'ai eu quelques moments de bonheur aussi. Ete 2012 exactement, où j'étais bien.
Mais c'était très fragile.
Un jour, truc bête, j'ai rencontré un gars par un site de rencontre. il me plaisait, mais c'était pas réciproque. Je le connaissais à peine, mais ça m'a vrmt ébranlée de me faire rejeter. La carapace qui s'était fragilisée avec le temps commençait à trembler;
Puis j'ai rencontré quelqu'un. qui ne me plaisait pas plus que ça, je le trouvais pas sain.
Mais en fait, on a eu une sorte de coup de foudre que j'ai refusé de voir en face pendant plusieurs semaines. ll m'a eue à l'usure : on est sorti ensemble, c'était l'amour fou. Il m'idolâtrait, j'étais parfaite, il voulait des enfants, on a fait tout un cérémonial pour se présenter nos parents...
Pis quand j'étais bien accro à lui, il a réalisé que j'étais pas s ibien que ça, et il m'a quitté pour une autre. Là, j'ai su ce que c'était d'avoir l'impression de mourir de chagrin et d'un coeur brisé. J'ai jamais connu ça avant. Alors que j'ai toujours vécu passionnément mes relations. Quand on ne l'a pas vécu, on ne peut pas comprendre. J'ai cru que j'allais mourir, vraiment, tellement j'avais mal... Je ne pouvais plus manger, ni me lever, ni marcher.
Et le scoop ? C'est que meme si je suis passée à autre chose la douleur physique est toujorus là : ce poids dans la poitrine, c'est tristesse constante.
a noter qu'avant de me quitter il avait bien veillé à faire sortir de moi toutes mes craintes et mes douleurs, il avait fait exploser la carapace et me l'a reproché ensuite. Il m'a laissée comme ça.
C'était début 2013.
Le temps passe. J'utilise ma souffrance dans mes pratiques artistiques et ça me vaut de belles créations qui me plaisent toujours. Je rencontre des gens, je plais beaucoup (en ayant perdu 10kg tu m'étonnes je flottais dans du 36), je bosse comme femme de chambre pour payer les études que je veux reprendre dans un autre domaine.
J'ai un coup de coeur pour un mec, lui aussi. Mais trop effrayée de tomber amoureuse et de souffrir encore, je sors avec un autre, et ça ne marche pas. Mais je refuse de le quitter pour l'autre car je ne veux pas lui infliger ce qu'on m'a fait. donc l'autre se lasse, sors avec une autre, au moment où e quitte mon copain (6 mois d'attente, il était vrmt amoureux mais a décidé de vivre sa vie au lieu de m'attendre, c'est normal). elle tombe enceinte, je décide de couper les ponts car trop douloureux, persuadée d'avoir loupé une grosse étape dans ma vie. Je commence ma formation, qui me prend tout mon temps et toute ma passion.
Cette tristesse est toujours là, on me diagnostique une depression, je prends des médocs avec un suivi.
Je rencontre mon copain.
L'amour fou. Jamais connu ça, malgré l'ex qui m'a foutue en l'air. J'ai compris la signification du dicton "l'amour ce n'est pas se regarder l'un l'autre mais regarder dans la même direction". La symbiose totale...
Et il y a eu les attentats, où il a failli mourir. Au début, ça allait, et puis petit à petit il a changé. Il s'est renfermé. Je me suis sentie rejetée, alors j'ai changé aussi.
On n'arrivait plus à s'entendre alors il a rompu, moi j'espérais encore, je l'aimais encore (et je l'aime encore).
Et là je me sens paralysée. Voici le topo de ma vie, le résumé des grandes souffrances.
Alors j'ai réfléchi : pourquoi je me sens si passive ? Pourquoi je préfère dormir et ne rien faire plutôt que vivre ma vie ? Je me sens prisonnière à l'intérieur e mon propre corps.
J'ai peut être une réponse, ou un début de réponse. On dit que la naissance influe énormément sur le caractère d'un bébé, et j'ai tendance à y croire : je suis née prématurée de plus de 2 mois, et j'ai été sortie par césarienne car ma mère et moi nous nous empoisonnions mutuellement par le sang.
Je pense que je n'étais pas prête à naitre et que j'ai peur de vivre, je suis passive peut être parce qu'on m'a sortie de force d'un endroit où j'étais bien et je n'ai pas été active dans ma naissance comme un accouchement normal. Et enfin, j'ai toujours eu l'impression que ma mère ne m'aimait pas... comme si je lui empoisonnais l'existence (spoiler alerte : ma mère m'aime, mais n'était pas démonstrative, on est plutôt des gros handicapés du sentiment dans la famille où montrer qu'on s'aime est gênant). De plus j'ai été 1 mois en couveuse où personne ne pouvait me toucher... J'imaginer que le manque de contact pendant 1 mois doit laisser des séquelles méconnues. D'où ma sensation de toujours manquer d'amour dans mes relations (amicales, familiales srtout).
C'était le gros déballage de sac, c'est parti dans tous les sens.