Depuis le temps que je lorgne cette catégorie de topics en me disant "pff ça sert à rien d'envisager de poster ici, tfaçon se passe jamais rien de si bien que ça vaille le coup de l'écrire sur un forum..."
Et bah si.
Alors voilà, aujourd'hui, je dois aller à l'hôpital. Un peu stressée, comme d'hab... AH non, HYPER stressée. Pour la première fois de ma vie (nan mais allo), je ressens le besoin d'y aller accompagnée.
Parce que voilà, d'habitude, je gère tout toute seule, parce que quand même, faudrait pas qu'on me voie vulnérable, et puis bon, je vais pas déranger quelqu'un pour si peu.
Et puis là... Je me sens pas du tout d'affronter ça toute seule. C'est pas pire que d'habitude, c'est même plutôt pas grand chose, comme d'habitude. Mais je suis beaucoup plus stressée, et je me sens vraiment seule, et j'ai vraiment, vraiment, vraiment pas envie de l'être.
Ok. A qui demander ?
Alors oui, j'ai des amis. Je pense à eux, je me demande s'ils seraient dispos, s'ils seraient partant pour l'hôpital (quand même hein l'hôpital, ça peut être hardcore), s'ils ont pas mieux à faire que d'accompagner une gamine pleurnicharde pour un examen tout pourri, qui n'a rien de dangereux ni même de douloureux...
Et vas-y que ça se tourne et ça se retourne. Me vlà, plus d'une heure plus tard, à m'arracher les cheveux devant mon téléphone, devant facebook, devant mes mails, devant tous mes putains de moyens de communication à espérer vainement qu'un de mes amis se manifeste de lui-même "au fait, ton examen, tu veux que je t'accompagne ?".
Ben oui, faut pas déconner, c'est plus simple de dire "oui" que de demander de la compagnie.
Et puis l'heure tourne, et le moment de se préparer, de partir, et d'y alleeeeer approche (AU SECOURS).
Admettons, j'envoie deux messages, à deux personnes, qui n'en disent pas trop "salut" et "t'es dispo ce midi ?". Haha, on ne se mouille pas trop hein. N'empêche, ça répond pas.
Ouch.
Mais vraiment vraiment, je veux pas y aller seule...
Il y a une personne à laquelle je pense en particulier, que j'apprécie vraiment beaucoup, mais on n'est pas vraiment vraiment proches, parce que ça fait pas très longtemps qu'on se parle, et j'ai vraiment pas envie de l'embêter et qu'elle me trouve lourde.
Ben oui, on y est, j'ai pas envie qu'on m'abandonne. Pas envie qu'on me dise "Pff... Prunelle... t'en as marre de toujours être demandante, toujours être collante, toujours avoir besoin du regard, du soutien, de l'approbation, de la compagnie de tout le monde...".
Je fais des efforts pour rien demander. Vraiment. Mais aujourd'hui, c'est vraiment pas le jour pour qu'on me dise "Prunelle, t'es immature, t'es une fille géniale, mais tu sollicites trop tout le temps, c'est épuisant, arrête".
Heureusement, Onda est sur facebook pour me donner un shoot au cul dont j'avais bien besoin.
Finalement, j'appelle la personne.
Premier coup au coeur, elle répond.
Alors moi, je suis toute conne au téléphone, avec l'air d'un poisson pané, parce que j'étais tellement sûre que ça ne décrocherait pas.
"Euh. Euh. Euh. T'es dispo ce midi pour m'accompagner à l'hôpital ?"
Et ça bat très fort dans ma poitrine, parce que je trouve ça ignoble de ma part de lui demander comme ça et d'espérer tellement et si clairement qu'elle dise oui, et de la gêner terriblement si elle a pas envie.
Deuxième coup au coeur, elle répond.
"Oui ok, c'est où et quand ?"
Ouch. Je suppose que je m'imaginais qu'elle allait raccrocher au nez. Ca m'aurait paru tellement normal.
Ou me dire "Aaaah, euuuh... hehe... *air gêné* Ce midi ? pas dispo...."
Bon. Ok. Nouvelle suite inattendue. Je me retrouve encore comme un poisson pané à pas savoir quoi dire.
Donc, je lui réponds. J'essaie d'intellectualiser un peu le truc, genre en calculant son trajet pour y aller, ou des conneries du genre qu'elle sait déjà bien mieux que moi.
Troisième coup au coeur, elle continue de répondre.
Genre, vraiment. On parle. Elle a dit oui, et elle maintient son oui. Et elle ne m'en veut pas. DEPUIS QUAND C'EST POSSIBLE ????
Du coup, je pleure. Comme ça. Alors hein, faut pas exagérer, j'ai déjà demandé de l'aide, je vais pas en plus pleurer au téléphone. En plus, maintenant, j'ai peur de lui pleurer devant en vrai.
Alors je me souviens que ça se fait pas de raccrocher comme ça, et je lui baragouine un truc du type "Cool, à tout à l'heure", puis je raccroche, et puis je m'effondre en larmes, mais les bonnes larmes, celles qui te foutent la morve au nez et qui épuisent ton nouveau paquet de mouchoirs.
Quatrième coup au coeur (jamais trois sans quatre), elle m'envoie un message.
Aïe. Je vois le début du message "désolée, ...".
Bon, ok. Je m'étais fait un rêve. C'est bien ce que je pensais blabla en fait elle peut pas maintenir son oui, elle l'a dit par dessus la jambe, en vrai elle a mieux à faire, ou elle n'en a rien à foutre... Retour à la normale, je ne vaux rien, et j'ai été débile d'espérer.
Allons quand même lire ce foutu message...
"Désolée si je t'ai paru distante, je suis fatiguée. Si ça va pas, rappelle moi".
Heartshot.
Alors maintenant je me sens terriblement stupide. C'était tout con, et je me suis pris la tête toute la matinée avec cette connerie.
Puis dans la foulée, les deux personnes que j'avais contactées plus tôt se sont manifestées, une qui me manifeste son soutien et l'autre qui me propose qu'on se voit bientôt.
Prunelle 1 - 0 Terreur maladive des autres