l'AM et moi.

"s'ouvrir c'est déjà s'aider". Jolie phrase bien trouvée notée sur cette rubrique. Il y a un an environ, je ne l'aurais pas cru. A cette époque, je pensais que la meilleure aide était le silence. J'aurai mis 16 ans, avant d'en parler. 16 longues années où je me suis blessée sans que jamais personne ne s'alarme. J'ai fini par être réputée "très maladroite" dans ma famille.

Pourquoi j'en ai parlé maintenant ? A cause de mon fils. Ou plutôt, grâce à lui. Ce petit bonhomme avait 18 mois lorsque j'ai finalement choisi d'en parlé. Il avait prit l'habitude, lorsque quelque chose n'allait pas, de se taper. Le médecin m'a dit que ça arrivait chez certains petits. C'est, apparemment, un moyen de manifester leur mécontentement car ils n'ont pas encore le langage nécessaire. Mais croyez-moi, le voir faire ça m'a renvoyé une image de moi que je n'ai pas aimé. Pourtant, il ne m'a jamais vu faire quoi que ce soit. C'est ma règle d'or : JAMAIS devant lui. Et il a besoin de sa maman.

Alors j'ai prit mon téléphone et j'ai pris un rendez-vous chez un psychologue. Pourquoi pas un psychiatre ? Parce que je ne veux pas de médicaments, et ça, pour deux raisons : la première, c'est que je veux éviter d'avoir trop de ces trucs chez moi, on ne sait jamais, je serais encore capable de faire une grosse bêtise. La seconde raison : je ne veux pas finir comme ma grand-mère, abrutie par des cachetons, à ne plus reconnaître les gens. Et le pire pour elle, c'est qu'avec l'âge, ça fait moins effet, elle se retrouve enfermée dans son délire cauchemardesque et personne n'y peut rien. Moi, ça me fait peur.

Ça fait maintenant 4 mois que je vais voir mon psy, que j'essaie d'arrêter. Parfois ça va, et parfois je gère pas. Et après je regrette.
Semaine dernière, j'ai essayé un dérivatif : le puzzle. Au départ ça roulait. Et un jour, mon fils a voulu faire aussi et à défait une petite partie. Je l'ai éloigné et me suis dépêchée de recoller les morceaux. Une pièce manquait. Une misérable pièce. Elle ne pouvait pas être loin, ce n'était pas grave, et pourtant. J'ai craqué. Je ne me suis pas sentie bien du tout, un gouffre ouvert d'un coup sous mes pieds. Et c'était reparti, pour une misérable pièce.

Là je regarde mon écran et me dit : mince, j'ai collé un pavé. Pourquoi je vous raconte ça ? Parce qu'en ce moment c'est pas la forme et que je me dis que ça va me faire du bien. Et c'est une autre facette de ma présentation, même si je n'ai pas tout dit.

Merci à ceux qui auront eu le courage de lire.

Mélancholia a écrit:

Parce que je ne veux pas de médicaments, et ça, pour deux raisons : la première, c'est que je veux éviter d'avoir trop de ces trucs chez moi, on ne sait jamais, je serais encore capable de faire une grosse bêtise.

Pas de risque que ça pose problème. Gober une boîte de médicaments n'est jamais une bonne idée, mais les médecins s'arrangent pour ne pas donner des choses réellement dangereuses à des gens qui risquent fort de tout avaler d'un coup. Les anxio, AD, etc., c'est relativement bénin. (Évidemment, cela ne signifie PAS que c'est une bonne idée, etc.)

Je peux comprendre de ne pas vouloir de médicaments, étant assez méfiant moi-même envers ces choses-là. Seulement, la peur de l'overdose impulsive n'est pas une bonne excuse.

Bah, pas d'accord avec toi là dessus. 'fin d'accord sur le fait qu'il en faut pas mal pour se mettre réellement en gros danger. Par contre, y a le facteur "elle est maman" qui rentre en ligne de compte.

Se défracter la gueule aux cachetons quand tu n'as que de toi même à t'occuper, soit.
Quand t'as un gamin à charge, c'est dja vachement plus tendu, et à risque de conséquences vraiment merdiques, tant pour le gamin qui peut quand même relativement mal vivre de trouver sa mère à moitié dans le gaz bavant dans le potage parce qu'elle a confondu "CAchets" et "CAcahuètes", que pour elle, qui pourrait relativement mal vivre de perdre la garde de son gamin suite à ça.

Caramel a écrit:

Bah, pas d'accord avec toi là dessus. 'fin d'accord sur le fait qu'il en faut pas mal pour se mettre réellement en gros danger. Par contre, y a le facteur "elle est maman" qui rentre en ligne de compte.

Se défracter la gueule aux cachetons quand tu n'as que de toi même à t'occuper, soit.
Quand t'as un gamin à charge, c'est dja vachement plus tendu, et à risque de conséquences vraiment merdiques, tant pour le gamin qui peut quand même relativement mal vivre de trouver sa mère à moitié dans le gaz bavant dans le potage parce qu'elle a confondu "CAchets" et "CAcahuètes", que pour elle, qui pourrait relativement mal vivre de perdre la garde de son gamin suite à ça.

Bah, c'est vrai pour tout, ça, à commencer par les médicaments sans prescription. On peut faire des choses rigolotes avec à peu près tout ce qui existe dans une maison, dans la mesure où sa passe dans l'oesophage. Ajouter une nouvelle mollécule ne changera pas grand chose. Puis généralement, les médecins s'arrangent pour ne pas en donner 200 à la fois.

Ce que je voulais surtout dire, Melancholia, c'est que le risque d'overdose ne me semble pas en soi une bonne raison pour rejeter les médicaments, si tu crois que ça peut aider. (Évidemment, il y a tout plein de bonnes raisons, comme celle que tu as donnée.)

EDIT : Pour résoudre le débat... Est-ce que c'est quelque chose qui arrive/est arrivé? Ou juste une crainte un peu hypothétique? (J'avais interprété que c'était la deuxième option, d'où ma position.)

Disons que ça m'est déjà arrivé (avant d'être maman). Bon, c'était pas l'overdose mais j'étais bien stone, ou "dans le potage", comme dit Caramel.
Chez moi, j'en ai un minimum. Juste ce qu'il faut pour mon fils. (et les doses nourrisson/bébé, c'est vraiment pas fort).

Mais de toute façon, je viens de clore le débat médocs ou non à ma manière car je viens d'apprendre que bébé 2 est en route. Dans ce cas, la réponse est clairement non.

Félicitations pour cette décision et pour bébé 2 dans ce cas !

Merci. Sauf que bébé 2 arrive pas spécialement quand il faut et que du coup j'étais pas trop bien hier. Et le pire, c'est qu'il va falloir l'annoncer...

Bon, je suis contente quand même, et le point positif c'est que, grâce aux hormones, la vie sera un peu plus rose et je vais réussir à me faire un peu moins mal. (enfin si ça va comme pour le premier).

Week-end difficile rempli de petites bêtises. Mon fils, ma seule béquille, n'était pas là (parti chez son père). Et j'ai craqué, je n'ai pas réussi à me changer les idées. Pourquoi je ne suis pas venue poster à ce moment là ? Parce que je n'ai pas osé, j'ai encore énormément de mal à m'avouer ce que je fais. Juste dire "auto-mutilation" est difficile pour moi. Alors l'avouer dans ces moments là, c'est encore plus dur.