Juste en passant

Yo les gens o/
Je suis tombé par hasard sur votre forum, j'ai pu lire l'histoire d'un(e) des membres.
Je dirai pas que ça m'a touché, ça serait mentir au vu de toutes les atrocités que j'ai pu voir, entendre, lire ou vivre dans ma vie.


Non, en fait, je poste juste pour vous dire que :

-si vous êtes plus dans la mouise, ça sert à rien de s'appesantir sur le passé, forcez-vous à vous trouver une activité sympa même si au départ ça vous emballe pas (ça peut être aussi un jeu sur internet ou discuter sur un forum). Forcez-vous à parler aux gens, et surtout vous créez pas de fausse personnalité. Affirmez votre passé, c'est comme une cicatrice de guerre, y a pas à en avoir honte. Parlez-en sans complexe quand on vous demande des choses sur vous. Vous en parlez pas ? Le problème est pas réglé. Vous en parlez ? Alors les gens verront bien que ça n'a plus d'emprise sur vous, que vous avez dépassé ce stade-là.
Au pire si vous êtes des gros asociaux comme moi, allez traîner sur des forums anonyme où il y a d'autres asociaux, vous verrez qu'au final, on est pas si asocial quand on est débarrassé des questions de fierté et d'image en société (et, oui : s'insulter, c'est pas être asocial).

-si vous êtes encore dans la mouise maintenant (et que c'est pas réglable par un coup de fil à la police etc.), eh ben c'est pareil, mais trouvez-vous en plus un truc qui vous permette de pleurer un coup (style films, musique, livres, etc.). Il paraît que les larmes contiennent des substances chimiques qui entraînent la tristesse ou le mal de vivre, et qu'on s'en débarrasse donc quand on pleure.


Vous pourriez vous dire : mais qu'est-ce qu'il vient nous parler avec ses conseils à 2 balles, surtout s'il compatit pas ? Eh bien, croyez-moi ou pas selon votre bon vouloir, j'ai réfléchi à la question pendant longtemps, et c'est bien les deux paragraphes du dessus qui résument ma pensée. Et puis, si vraiment je voulais pas vous aider, je perdrais pas mon temps à taper un pavé comme celui-là. Sur ce.

Euh... Fort bien?

12345678 a écrit:

Vous pourriez vous dire : mais qu'est-ce qu'il vient nous parler avec ses conseils à 2 balles, surtout s'il compatit pas ?

En effet.

C'est une des manières de voir ça. Hélas, ces conseils ne suffisent pas à redresser la barre quand on est en pleine tempête, quand on ne sait même pas ce que l'on veut ou peut faire dans les 5 minutes.

Il y a beaucoup de méthode Coué dans ce que tu dis, mais je retiens une chose essentielle que j'avais déjà relevé il y a longtemps, c'est de transformer ses faiblesses en force, sans pour autant revendiquer une appartenance, un communautarisme, un esprit de corps qui, au final, permet certes de surmontes ces difficultés mais qui empêche les gens de vivre avec ceux qui ne partagent pas les mêmes différences.

La stigmatisation est une exclusion, la revendication forcenée une auto-exclusion.

Le problème d'image de soi est aussi un thème central ici, car, au-delà de l'auto-mutilation, une fois que l'on veut passer outre, les cicatrices psychiques et physiques mettent bien du temps à s'effacer et réussir à les voir, les reconnaître, les faire reconnaître, les accepter comme étant les marques d'une période révolue mais qui ont construit celle qui n'est ni victime, ni bourreau, ni juge mais simplement une personne qui a répondu à des facteurs de stress comme elle le pouvait (avec un contrôle tout relatif) est un processus bien plus long que le simple rétablissement de l'épiderme.

J'espère que, tout comme moi, tu seras confronté à la différence au quotidien afin que tes raisonnements gagnent en compréhension et en profondeur, car ça te permettra d'aborder, si jamais ceci arrive, les passages difficiles de ta propre vie.

Une personne exerçant une profession libérale critiquait son ami psy en lui disant "Pourquoi donc tu dois t'occuper de dépressifs? S'ils couraient une heure par jour en pleine forêt, ils iraient tout de suite mieux".

Quelques temps plus tard, après, il recontacte son ami en lui disant "Te rappelles-tu de ce que je te disais l'autre fois? Il m'est arrivé quelque chose qui m'a rendu dépressif. Pourquoi ne m'as tu pas dit que c'était épouvantablement difficile de courir en forêt quand on est dépressif?"

Tout est là.

La revendication forcenée, c'est aussi donner trop d'importance à un aspect de notre vie avec lequel on doit vivre, pas sur lequel on doit entièrement se définir. OK, c'est sans doute préoccupant et marquant à un instant T, mais un moment, faut un peu dépasser tout ça et euh... basiquement avoir une vie.

De même qu'il est malsain de se réduire à ses problèmes, il n'est pas très heureux de ne se construire que sur une (artificielle) solution sur le mode de l'ex-automutilateur-sauveur-sur-la-voie-de-la-rédemption. Artificielle, parce que ce mode de raisonnement semble construit autour de compensation / frustration ravalée, donc bon, niveau "bien dans ses baskets", j'ai pas l'impression que ce soit la panacée non plus, toute méthode Coué que tu appliques dans le cas présent.

Et bon, niveau prêchi-prêcha, c'est pas la meilleure façon de se faire des potes, ailleurs comme ici.

Très bien dit, PdA. La revendication forcenée n'est pas réservé à une seule catégorie* et les donneurs de conseil peuvent l'être tout également!

Je me demande si il n'y a pas non plus appartenance à la communauté des décliquistes.















*sauf la catégorie qui revendique de manière forcenée