C’est pas vrai que dans la vie on a ce qu’on mérite. La vie c’est aléatoire. On a pas mérité notre famille, on l’a eu et c’est tout. On ne mérite pas non plus un accident de voiture. Ce sont des choses qui font juste arriver. De la même manière, la souffrance psychologique et ses causes ne sont pas méritées. Elles nous arrivent aléatoirement même si certaines choses chez nous peuvent aggraver notre souffrance (culpabilisation, absence de mécanisme approprié pour la gestion des émotions, schémas malsains dans nos relations).
Pour ce qui t’arrive, je ne peux t’offrir que ma sympathie. Moi aussi j’ai vécu récemment une rupture très difficile avec quelqu’un que je croyais le bon (même si j’avais attendu longtemps dans la relation avant de croire une telle chose pour me protéger). Oui ça fait mal. Oui, moi aussi ça m’a fait rechuter dans l’automutilation (avec d’autres facteurs aggravants). C’est tout à fait normal d’avoir de la peine. C’est normal aussi de se dévaloriser si la personne que tu chérissais le plus ne veut plus de toi (ou du moins pas dans le genre de relation que tu veux). Il faut réussir à voir à long terme. Ça ne ferra pas toujours aussi mal. Tu vas aussi continuer d’évoluer comme personne et un jour probablement que tu t’apercevras pourquoi cette personne ne voulait plus continuer la relation. Toi aussi tu auras changé et tu t’apercevras que tu désire autre chose que ce que cette personne est devenue. C’est malheureux, mais bien peu de gens évoluent dans la même direction. Surtout qu’à 23 ans (et je suppose que ton amoureux devaient être dans le même groupe d’âge), tu es encore loin d’être définitivement fixée dans la vie.
Dans l’immédiat, il semble urgent que tu aie chercher une aide extérieure, autant pour ton bien-être que pour celui de ta fille qui a besoin de vivre dans un environnement sain. Comme je ne viens pas d’Europe, je ne connais pas les ressources dont tu dispose, mais je t’encourage à faire les démarches nécessaires pour obtenir une aide rapide (suivi psychosocial, ligne d’écoute, groupe d’entraide, psychiatrie si tu en sens le besoin ou autre). C’est démarche sont dures à entreprendre. Souvent les moments vraiment durs sont ceux où on ne se sent pas l’énergie d’attendre dans des cliniques, de faire des appels, de tout expliquer. C’est souvent aussi très gênant la première fois de parler de cela à un inconnu. Néanmoins, cela peut être très libérateur (sentiment moindre de solitude, gêne moindre par rapport à ses problèmes). Cela te permettra aussi d’explorer de nouvelles pistes de solutions par rapport à tes problèmes émotionnels. Tu pourras aussi connaître de nouvelle ressource dans ta région qui pourront te donner une aide plus constante. (Par exemple, dans ma région il y a des soirées cuisines collectives pour les gens qui se sentent seuls).