M'fait penser à quand je faisais du tir à l'arc en 2006...
J'ai les coudes légèrement trop souples sans être hyperlaxes, ce qui fait que la corde frappait sur l'intérieur du bras gauche quand je ne faisais pas l'effort de pivoter au niveau du poignet et de l'épaule pour le remettre dans l'axe qui va bien.
Je fais pas de dessin, une corde ça revient vite et ça tape fort, je marque facilement, j'avais un bleu plutôt étendu. Sur lequel la corde tapait et retapait au fil des entraînements, sans que je ne progresse, parce que j'avais une myopie naissante sans le savoir, parce que le tir à l'arc demande une régulation tonique et une concentration que je n'ai pas.
Pas mal d'archers utilisent une protection en cuir, moi je l'ai fait un temps et puis... il aurait fallu couvrir une trop grande partie de mon bras. Ça m'a énervée d'une part, et d'autre part j'aimais ça, me faire mal et avoir un énorme bleu douloureux à chaque flexion du bras pendant une semaine. Un rappel réconfortant sous le pull en hiver. Les yeux des copains qui demandent comme je me suis fait ça, moi qui réponds que c'est pas grand chose, juste mon incompétence en tir à l'arc avec la sensation un peu confuse qu'en fait ça me plaît bien, c'est cohérent, ça colle...
C'était avant que je ne commence "délibérement" l'AM.
C'est curieux que tu racontes ça aujourd'hui, j'ai tilté hier soir que c'était peut-être une forme d'AM déguisée.
Bref. Comme quoi...
Surtout qu'en plus, il me semble que pour faire une souplesse ou d'autres mouvements il s'agit aussi de régulation tonique, de pouvoir relâcher certains muscles/ligaments et en contracter d'autres tout en maintenant son équilibre... suffit d'être stressée dans le mauvais sens du terme, fatiguée, écoeurée, déconnectée de ses sensations ou sous l'emprise d'une unique sensation, à savoir la douleur ici, pour que ça ne fonctionne pas au delà d'un manque de capacités ou de motivation.
Y a sûrement quelque-chose à faire là-dessus. Je veux dire, pas un acharnement sur le mouvement en lui-même, mais une réflexion et un travail sur le reste.
Espacer un peu les entraînements, prendre plus de temps pour l'échauffement, trouver moyen de te détendre ou de moins focaliser sur ce qui ne passe pas, te remémorer les choses qui fonctionnent bien, les moments où tu as senti que les choses de débloquaient, se développaient, préparer le mouvement mentalement avant puis te lancer... moins de pression aussi, c'est bateau mais ça a son effet.
Et est-ce que tu le fais pour toi, parce que tu aimes ça, parce que tu prends plaisir à le faire ? Parce que ça t'apporte quelque chose ?
Qu'on te dise que c'est honteux, c'est une chose, que je trouve assez déplorable d'ailleurs. L'important c'est que tu te persuades que tu auras ta souplesse ou autre mouvement difficile à un moment ou à un autre, que ça prendra le temps que ça prendra, mais que tu l'auras si c'est ce que tu veux. De préférence sans te blesser, sans t'abîmer, parce que ça fausse tout du point de vue des sensations (qui te sont nécessaires pour accomplir ton mouvement) et que c'est épuisant, même si la douleur et les marques ont ce goût clair et réconfortant de secret, de drame et d'apaisement en même temps, mais faux.