Triche et comédie.. Love from,

Je suis conne. Je suis seule. A peine une heure coupée du monde extérieur et je plonge. Encore, comme chaque soir. Comme une faible. So despicable me.

Une demie-heure, plus qu'une fuckin' demi-heure avant que la rue ne me ravale. Je me dégoûte. Et bientôt, je vais tricher.
Encore.

Parce que c'est tellement simple. Un sourire, des rires. Ils sonnent vrais, l'entraînement paie.

Pourquoi leur expliquer alors que moi-même je ne me comprends pas ? J'ai encore la bouche pleine. J'ai honte.

L'angoisse monte, j'ai besoin de jouer. Jouer la comédie pour faire croire que je me sens bien. C'est drôle. Ils croient que je suis optimiste, ils croient que je suis la plus heureuse et battante qui soit. Ils croient que je vais pouvoir les épauler.
Triche. Mais eux ne le voient pas et repartent avec le sourire à grands renforts de gestes amicaux de la main. Ils disent qu'ils m'adorent. C'est bien. Sur le moment. Seule, je replongerai.

Je joue. Je triche. Mais seule, c'est chialant que je m'accroche tant bien que mal.
Je jette la crise au loin. On m'attend sur scène.
La scène de ma comédie.

je doit être long à la détente mais qu'est-ce que tu attends de nous exactement ?

mais je pense que nous trichons -presque- tous. Essaye de relativiser.
essaye.

Attendre de vous ? Je ne me suis pas posé cette question en postant. Je me libère surtout en écrivant, l'esprit et les doigts.

Tricher n'est pas le réel problème et ce qui me fait sombrer. A la longue jouer peut même devenir très drôle.
Nop, le seul problème c'est qu'à cause du jeu, la moindre seconde de solitude est un calvaire. Et appeler à l'aide me semble... hum, peu glorieux.

Je ne suis qu'humaine, j'ai mon honneur. (merci d'avoir répondu en passant).

Cold-sweety a écrit:

Et appeler à l'aide me semble... hum, peu glorieux.

Demander de l'aide c'est pas facile, on est tous d'accord.
Mais criser au moindre moment de solitude sans rien faire, tu trouves ça plus glorieux toi ??

Tu n'est qu'humaine (comme tu le dis si bien) ,tu peux amplement te permettre d'appeler à l'aide quand tu en as besoin..

Et essayer de combler ta solitude en faisant des trucs pour toi (lecture, sport, musique, écriture, peinture... enfin t'as compris^^), possible ou pas?

Après forcément si tu joue la comédie, quand tu te retrouves seule, ben la réalité te retombe dessus, donc c'est pas forcément la bonne solution.
Et appeler à l'aide, c'est pas forcer peu glorieux, si tu en reçoit le besoin, fait le ça peut t'aider, et les autres essayeront de t'aider, sans te juger sur ce moment de faiblesse.

Le sport est en effet le meilleur des remèdes que j'ai pu trouver. Avant le lâchage de cette foutue cheville. Je continue à aller à la salle de muscu, je sors très souvent, je bosse pour mes études. Bref, étudiante bien occupée... Et bien crétine lorsque je dois retourner à cette chambre empruntée.

Demander de l'aide reste LE vrai challenge, mais en même temps.. Je vis sur l'instant et lorsque l'instant est morne. Je craque.

Je triche, c'est vrai moralement et physiquement. perchée sur des hauts talons qui claquent et donnent l'impression de dominer le monde. J'abuse à peine. Je recherche le contact, je capte les regards (dûs à ma différence et non à un quelconque esthétisme). La contradiction ? J'ai, parfois, besoin de plus. Tendresse ? Tss ça sonne faux dans ma tête. Mais c'est peut-être ça.. A méditer.

envois d'un peu de tendresse virtuel.
ridicule je sais
bisounours sans doute
mais je comprends
Alors, gros calin virtuel

Câlin ? C'est étrange, mais j'accepte avec heu.. curiosité !

Je suis rentrée ce soir dans l'appartement silencieux. C'est frustrant, étouffant comme ambiance. Comme je n'ai pas de rattrapages à passer et plus de boulot à faire, je tourne. Le corps pourtant épuisé par la marche forcée en talons.
Alors je prends mon courage et ma motivation à deux mains et j'allume l'écran bleuté. C'est étrange de rencontrer des gens que l'on ne peut voir. Et pourtant, ça me fait du bien..

Tss.. Serais-je tombée en mode lopette ?

Lopette ? Nan! Geekette peut-être..

Puis-je m'inviter au calin?

Je vous aime les gens!

Yeah, câlin général !

De bonnes nouvelles aujourd'hui car journée très chargée donc out of place les crises. Mon pire ennemi est l'ennui. Alors je me motive à bloc, je sors, je cours, bref... je tourne à la Red Bull !

Ce soir je me sens invincible, et je compte bien le rester demain, et encore après..
Love from,

Candy -> geekette qui ne sait pas se servir d'un ordi ? Hell yeah, je suis trop forte et contradictoire! J'aime.

Hey! Mais c'est super que ton moral soit repartie à la hausse!
J'espère pour toi que ça le restera!!

Mon moral l'est très souvent, tous les jours. Mais comme le yellow sun, il décline quand vient la nuit.. Mama que c'est romantique.

Mais je me bouge, je vais y arriver parce que non, je veux pas rester esclave des crises. On vaut tous tellement mieux que ça ! Je tiens les rennes et cette nuit je vais lutter.
Insomnie quand tu nous tiens ..

Nota à moi-même : Idée crétine de faire du sport le soir ma vieille, te voilà exciter comme c'est pas permis !
Zeeen !

Tiens des astuces pour se calmer autrement que par le sport ? En évitant l'excellent choix de m’assommer.

Discussion qui n'a de "discussion" que le nom avec mon père et mon frère de la boulimie.
"Mais ça va pas, tu bouffes encore ?
- Ouais, je suis conne.
- Pourquoi tu fais ça ?
- Je m'ennuie. Et je stresse.
- T'as un sacré blem ma fille.
- C'est pas un problème Papa.
- Ah ouais c'est quoi ? Une maladie ? (rires)
- Déconne pas avec ça.
- Tss t'entends ça ? Ta soeur, elle est malade !! Qu'est-ce qui faut pas entendre !
(A qui le dis-tu en effet...)

Je suis grande maintenant et fière de savoir gérer l'essentiel de ma vie. Cependant, cette incompréhension permanente, cette indifférence me fait couler quand je m'y attend le moins.
La lutte en solitaire est une perspective qui m'enchante moyennement, et je bouffe pour combler les vides. Ici, je n'achète que des produits et aliments hypocaloriques. Une boulimie diététique.. C'en serait presque tordant...

J'ai aussi connu l'incompréhension de la boulimie, certaines personnes ne veulent pas comprendre, ça les arrangent de croire que c'est juste un problème de bouffe. Ils se voilent la face parce que c'est plus simple de se dire que les autres vont bien et moins culpabilisant pour eux.

Donc soit tu leur ouvres les yeux clairement et t'essayes de leur expliquer pourquoi, soit ben tu essayes de faire à l'idée qu'ils peuvent pas te comprendre et qu'il faudra te démerder sans eux.

Sinon t'as pas un ami plus compréhensif à qui tu pourrais parler?

J'ai une amie dans la même galère. Mais plus profonde, alors je suis forte, je triche. Mais c'est vrai qu'à plusieurs le combat est plus facile, plus motivant.
Je me trouve des occupations pour éloigner les crises, rien qu'hier 3h de muscu. Excès ? Sûrement. Disons que j'en remplace un par un autre qui me semble moins dangereux.

J'ai renoncé à le faire comprendre à ma famille et je me crois assez forte ou comédienne pour tenir le coup. Le stress du voyage s'ajoute. Dans un mois, je serais au bout du monde.

Du soutien moral ? Oui j'en aimerais bien, pourquoi pas mais comme tu l'as si bien dit, il faut apprendre à se débrouioller comme une grande.

Et puis il y a du soleil. L'avenir m'appartient.. Espérons que les crises ne suivront pas.

Retour en France, depuis quelques mois en fait. J'ai vécu sur Lyon pendant 4 mois en colocation qui s'est passé merveilleusement bien... Excepté les instants où je me retrouve seule. J'ai beaucoupo grossi après l'expérience australienne et encore aujourd'hui n'est pas retrouvé mon poids initial. It sucks..

Les périodes de crises et de jeun s'alternent. J'ai passé le week-end dernier sans rien dans le bide et cette semaine à me goinfrer non stop. Et quand je dis goinfrer je pèse salement mes mots (et j'écrase la balance).

Je suis depuis peu sur Chambéry. nouvelle colocation avec un ami. Encore une fois tout se passe bien excepté ces deux dernières semaines où il n'est pas là. C'est horrible de me sentir dépendante à ce point.
Je décide de sortir tous les soirs mais lorsque je reviens quelque soit l'heure je me goinfre. ce matin, je me suis réveillée pour terminer le paquet de céréales. On rappelle que je suis intolérante au gluten. mais la crise ne connaît pas le mal et ce n'est pas la douleur qui l'arrête. Résultat des courses ? Ce matin, j'ai joyeusement mal au bide et dehors le soleil rayonne, comme pour se foutre de ma gueule

A crises de boulimie s'ajoute crise d'identité. J'ai l'impression de ne pas savoir tenir une relation. La première fois que je rencontre quelqu'un je suis ouverte, joyeuse, le courant passe presque à coup sûr. Mais faites-moi rencontrer de nouveau cette même personne et me voilà bloquée, à ne plus savoir que dire.

J'ai parfois la nette impression d'être en papier glacé. Je n'existe que pour la couverture et disparaît lorsque la page se tourne.