Que feriez-vous?

Veuillez excuser le dérangement, je ne sais seulement pas si ce que je vis devrait m'inquiéter. Peut-être que ce n'est rien du tout, mais je n'arrive plus à manger. Pendant la phase du bac, j'ai perdu un certain nombre de kilos, j'ai le poids insuffisant maintenant (à la limite, rien de dangereux normalement).
J'ai cru que cela passerait avec le temps, mais maintenant, après plusieures semaines, je continue de manger trop peu et d'avoir des nausées tous les jours. Comme je suis en bonne santé, cela ne devrait peut-être pas m'inquiéter, mais j'ai du mal à assumer que je n'arrive pas à m'éloigner psychiquement de l'école. Je voudrais savoir si vous avez fait des expériences comparables et si vous croyez que je devrais m'inquiéter. Merci d'avance!

Même si j'ai plutôt une tendance à surbouffer quand je suis stressée, j'ai aussi eu des périodes où le stress me coupait totalement l'appétit (en période d'exa aussi), et où la première chose que je faisais le matin était de courir aux WC gerber tant l'odeur du petit dej' (café, pain grillé) me soulevait le bide.

Ca a mis quelques temps, après, à revenir à la normale, mais c'est revenu, en recommençant à manger d'abord des trucs "qui passent bien" (genre sorbets, soupes, milk shakes).

Après, c'est vrai que j'avais l'avantage, étant en surpoids, de moins flipper quant à la perte de poids, trouvant finalement pas bien grave de perdre du poids (mais faisant quand même gaffe à ne pas avoir trop de carances, parce que bon, être HS pour cause de carances pendant les exas, c'est un poil le mauvais plan, quand même).

Mais, ouais, essaie de manger surtout des trucs qui passent facilement, sans trop te soucier dans un premier temps d'avoir une alimentation "normale", mais en faisant en sorte de déjà maintenir / rétablir une alimentation qui garde un rythme de repas.

1. C'est d'ordre biologique, un problème de santé sous-jacent qui donne la perte d'appétit + les nausées, auquel cas, médecin pour faire les analyses nécessaires et savoir de quoi il en retourne.

2. C'est lié au stress, avec le bac tout ça. Auquel cas ça devrait se remettre en ordre d'ici peu, essaie de privilégier les aliments liquides, les trucs qui éventuellement passent mieux, si ça ne passe pas, médecin.

Les compléments alimentaires peuvent être utiles exceptionnellement, histoire d'avoir les apports nutritifs essentiels (donc de ne plus perdre de poids).
Clairement ne pas s'inquiéter excessivement non plus parce que l'angoisse c'est pas très favorable pour espérer reprendre une base alimentaire vaguement plus lambda, mais ne pas pour autant laisser cette situation perdurer. Genre fixe toi un délai, si dans une semaine il y a toujours les nausées + la non-envie de manger => médecin.

Par contre j'ai pas bien compris lorsque tu dis que tu as du mal à assumer que tu n'arrive pas à t'éloigner psychiquement de l'école, tu pourrais développer ?

Merci pour vos réponses.

Joker: J'ai l'impression que ma vie continue à tourner autour de l'école, que je ne peux pas vivre sans elle, ce qui est complètement ridicule, car je n'ai jamais aimé cette institution, j'ai toujours eu peur à l'école. Au lycée, j'ai cru pouvoir la "vaincre" avec des bonnes notes, m'en sortir de manière élégante, si tu veux, mais maintenant je me sens tellement épuisée que je ne crois pas que j'arriverai à me construire une vie à moi-même, que ma vie touche à ses fins, que je ne pourrais jamais plus ressentir quoi que ce soit. J'ai sacrifié trop pour ce bac, j'ai l'impression d'avoir sacrifié ma vie.

Est-ce que tu as des projets pour la suite? Tu cherches un job, tu prévois des études?

Oui, je prévois des études, mais je n'ai plus de force, plus du tout.

Je viens de lire ton post dans "divers". Je me demande si le fait que tu n'arrive pas à te distancier du lycée ne vient pas du fait que tu subis des attentes tout à fait exhorbitantes pour la suite. Comme si ces vacances étaient juste une sorte de vague bouffée d'air avant qu'on te renoie dans des cours qui te bouffent. Epuisée de perfectionnisme et inquiète à l'idée que ca continue?

Est-ce qu'il serait envisageable pour toi de prendre une année sabbatique pour vraiment réfléchir à ce que tu veux, insister vis à vis de tes parents pour qu'ils comprennent que ce n'est pas parce que tu as les moyens intellectuels de faire des études que tu dois les faire et que tu ne gères pas toute la pression que ca engendre? Histoire de pouvoir vraiment retrouver ton souffle avant de te lancer dans ce que tu choisiras?

Onagre, merci pour vos réponses, vous allez rire: j'ai sauté deux classes à l'école pour pouvoir commencer plus vite mes études supérieures. Il serait absurde pour moi de prendre une année sabbatique. Je dois être complètement bête pour avoir ainsi peur de l'université...

Tu n'es pas bête, je pense au contraire que c'est la réaction la plus saine que tu puisses avoir. Je crois que ce n'est pas de l'université elle même que tu as peur, mais de l'énorme épée de Damoclès qu'elle place au dessus de ta tête. Risque d'échec, de mauvais choix, incertitude quant à ton orientation, peur de décevoir, sans compter que ton père semble avoir des attentes particulièrement importantes à ton égard. La majorité des gens relèvent le défi d'un cursus, toi, tu devrais en suivre trois?

Que tu aies les capacités intellectuelles pour faire ce que tes parents attendent de toi, je n'en doute pas. Mais pour y arriver, il faut aussi que ton corps et surtout ton esprit suivent. Ils sont fatigués, là.

Bon sang, tu as la vie devant toi, il n'est nul besoin de vouloir absolument prendre de l'avance (de l'avance sur quoi, au final?) et de tout faire en même temps. Au contraire, tu as de l'avance, tu pourrais donc facilement consacrer un an à autre chose. Ce n'est jamais du temps perdu: échange à l'étranger, bénévolat, ...
Tu n'étudies pas au sens propre du terme mais tu apprends autant. Je pense que ca te ferais un bien innimaginable.

Sinon, tâche de prendre un peu de temps maintenant pour déterminer ce qui t'intéresse. Rien ne sert de vouloir mener trop de choses de front, c'est le risque de les rater toutes faute de temps, et tu as la vie devant toi pour étudier de nouvelles choses. Si ta volonté d'apprendre est insatiable, essaie éventuellement de déterminer ton orientation en fonction des débouchés possibles. Te tentent-ils, t'y vois tu?
Essaie aussi de bien démêler tes intérets de ceux de ton père. N'ayant pas fait mon choix d'orientation en fonction de mes goûts mais de ceux que mon père projettait sur moi, je ne sais que trop combien il est difficile de s'y tenir tout le temps d'un cursus. Il m'a fallu pas mal d'efforts pour réadapter mon choix de base et je ne te le souhaite pas.

(au fait, je me permets de te tutoyer, question d'habitude sur le forum, n'hésite pas à faire de même, mais je peux tout autant te vouvoyer si tu préfères)

Non, non, je t'invite à me tutoyer, je n'étais pas sûre si c'est convenable.

Mon problème est que mes goûts sont exactement les mêmes que ceux de mon père. Dans ce sens-là, j'ai absolument le droit de choisir les matières qui me plaisent. C'est seulement à l'irrationalité que je n'ai pas droit, je ne sais pas si c'est clair? Comme il n'y a aucune raison pour ne pas commencer mes études directement, mon père serait très peu compréhensif sur ce point.

Ce que j'écris ici n'a pas de réalité. Il n'y a rien dans ma vie "vécue" qui correspond aux mécanismes que j'ai décris. Ces pensées existent uniquement dans le petit coin de mon cerveau qui est réservé à la langue francaise (que ma famille ne parle pas). J'ai des problèmes immenses de traduire quoi que ce soit de ce monde dans ma langue maternelle, et donc dans ma vie.

Tu as divisé tes pensées par langue, en fait? Tu choisis de passer de l'une à l'autre dans ta tête?
J'ai l'impression que dans beaucoup de domaines, si pas dans tous, tu cherches à avoir une maitrise absolue de toi, à ne jamais avoir la moindre faille, au point d'être forcée de changer de langue pour exprimer tes difficultés. Je sais que c'est très loin d'être évident, mais c'est important pour toi de t'autorider à avoir des failles, à être juste humaine, parce que cette recherche de perfection te consumme! Tu dois gérer à la fois la pression que tu te mets, ainsi que celle que ton père te met. Il est important de lui montrer tes limites, parce que sans ça je crains qu'il ne cherche à toujours les repousser! Si le dialogue n'est pas évident avec ton père, ta mère pourrait-elle être un relais entre vous?

Je pense que trop d'appréhension est une raison de se donner du temps avant de commencer. Ou au moins de commencer doucement. D'après moi, ce genre de crainte, c'est rationel, c'est logique, ca s'explique en mots. Ta peur est parfaitement fondée.

Oui, j'ai divisé mes pensées par langue. Ce n'est pas tiré par les cheveux, la langue allemande ne s'y prête pas forcément à l'expression d'un sentiment de faiblesse, pendant que les qualités lyriques de la langue francaise me le rendent beaucoup plus facile de parler, peu importe le sujet, parler seulement pour entendre la beauté de cette langue...

Non, je crains que je ne pourrais rien dire à ma mère. D'abord, parce qu'elle sait déjà tout, de manière vague et intuitive, et ensuite parce que toute tentative de ma part de l'exprimer en des mots provoquerait une réaction irrationnelle et exagérée chez elle (je ne sais pas si c'est clair - elle fait déjà tout pour me soutenir, intuitivement, mais elle ne pourrait pas supporter d'en entendre parler).

Non, je crois que c'est clair. Enfin, il faudrait essayer de trouver un moyen d'en parlerà ton père quand même, par lettre éventuellement?

Je crois que je comprends assez bien ta logique par rapport aux langues, même si ma mauvaise maitrise des langues autres que le français m'empêche de l'adopter.

Je ne sais pas si c'est à recommander, donc, tant mieux pour toi!