PROJET ARTISTIQUE « LE CORPS, DÉCOR DU MAL ÊTRE »

Bonjour à tous,

Je me présente en quelques mots. Je suis étudiant en troisième année de Cinéma à l’Université Sorbonne Paris. J’ai à mon actif plusieurs expériences sur des documentaires et fictions audiovisuelles. Concernant mon projet, je mène depuis plusieurs semaines un travail de réflexion sur le mal être, et plus précisément sur les blessures de soi. La visée de ma démarche est une exposition composée de photographies, vidéos et textes sur ce thème.

Avec l'accord des modérateurs du forum, je vous fait part de ma recherche de personnes intéressées par mon projet et volontaires pour participer à des séances photos qui auront lieu entre février et mars 2010 sur Paris (le studio est situé à Bastille). Chaque participant fera un shooting photo et pourra s’il le souhaite l’accompagner d’un témoignage (car la démarche n'est pas de montrer des souffrances à titre contemplatif mais à titre explicatif. Pourquoi ces blessures de soi ?).

À noter que chaque participant aura un droit de retrait du projet, suite au visionnage du rendu définitif. Tout le monde peut participer (peut importe l’âge, le sexe) à condition de porter des traces d’automutilation. Les mineurs devront faire remplir une autorisation à leurs parents. Une prise en charge des frais de transports et de nourriture sera mise en place.

Pour tous renseignements supplémentaires, veuillez envoyer nom, prénom et âge à l’adresse suivante : arnaudkhayadjanian@gmail.com Je vous répondrai le plus rapidement possible afin de vous précisez les démarches à faire pour participer au projet. En attendant, voici quelques notes tirées de mon travail de recherche et de réflexion. Merci à tous, bonne journée.

Le corps comme décor du mal être

En s’agressant ainsi, l’individu brise la sacralité sociale du corps. La peau est une enceinte infranchissable sinon à provoquer l’horreur. Au-delà encore, l’entame est un jeu symbolique avec la mort en ce qu’elle mime le meurtre en soi, le jeu avec la douleur, le sang, la mutilation.
L’homme n’est pas un être raisonnable ou rationnel, il lui arrive d’aller vers le pire en toute lucidité ou d’être le seul à ne pas voir qu’il met sa vie en danger, qu’il s’inflige des blessures de mémoires ou de corps qui resteront indélébiles. Pourquoi ce sacrifice ? Parce qu’en abimant une parcelle de soi dans la douleur, le sang, l’individu s’efforce de sauver l’essentiel. En s’infligeant une douleur contrôlée, il lutte contre une souffrance infiniment plus lourde.

Les atteintes corporelles traduisent un écheveau de significations que seules éclairent l’histoire de l’individu et les circonstances qui précèdent l’acte. L’immense majorité des témoignages recueillis sur le thème indiquent que les incisions, scarifications et brûlures sont faites d’abord sur le poignet gauche et les avant-bras, lieux du corps plus facilement accessibles, d’emblée visibles et qui rappellent alors le contrôle exercé sur soi. Ensuite vient la poitrine puis le ventre. Le visage en tant que principe d’identité, haut lieu de la sacralité personnelle et sociale, est épargné. En effet dans la plupart des cas, l’intention n’est pas de se rayer du lien social mais justement de se purifier d’une souffrance pour y revenir.

Les atteintes corporelles sont nettement supérieures en nombre chez les femmes que chez les hommes. Les premières intériorisent leur souffrance tandis que les seconds empruntent plutôt la forme de l’agression à l’égard du monde extérieur.

La peau comme surface d’inscription du sens et du passé

La peau enclot le corps, les limites de soi, elle établit la frontière entre le dedans et le dehors de manière vivante, poreuse, car elle est aussi ouverture au monde, mémoire vive. Elle enveloppe et incarne la personne en la distinguant des autres, dessinant un paysage unique. Elle conserve, à la manière d’archives, les traces du passé, sismographe de l’histoire personnelle. La peau est une mémoire vivante des manques de l’enfance, plus tard des événements pénibles vécus par l’individu. Sur les photos, les instruments d’auto mutilation ne seront pas montrés directement. Néanmoins, nous devinerons rasoirs, scalpels, couteaux, ciseaux et morceaux de verres à travers les plaies, incisions et cicatrices. À noter que les atteintes à l’intégrité corporelle ne soulèvent guère, en principe, l’hypothèse de mourir. Elles ne sont pas l’indice d’une volonté de mourir. Elles ne sont pas des tentatives de suicide mais des tentatives de vivre, ultime manière de continuer à exister.

J'adore le projet.
Moyen de savoir ce qui a motivé un choix comme ça?

J'ai pas de cicatrice vu que j'ai plus vraiment de raison de le faire mais en fonction de tes motivations...

Salut Chapelier,

Au départ de ce projet il y a une vidéo artistique que j'ai réalisé dans le cadre de mon film de fin d'année, et en me plongeant dans ce thème de l'automutilation, j'ai ressenti l'envie d'aller plus loin dans mes recherches, dans ma compréhension.

N'hésite pas à m'envoyer ton nom, prénom et âge par mail, on discutera de ta participation au projet.

Bonne soirée,

Arnaud
arnaudkhayadjanian@gmail.com

Bonsoir à tous et bonnes fêtes !

J'ai reçu quelques mail de personnes intéressées par mon projet artistique.
J'ai des précisions sur les dates des shooting : à partir du 1er février 2010 sur Paris.

En attendant je suis disponible sur ce forum pour discuter avec vous du projet, même s'il ne vous intéresse pas en tant que participant.

Merci.

Arnaud

Je trouve la démarche intéressante, je me demandais juste... Est-ce que beaucoup de mineurs participent, au final ? La lettre d'accord des parents, dans ce genre de situation, je doute que ce soit de l'ordre de la formalité pour tout le monde... Juste par curiosité.

j'aime l'idée de ton projet et tout mais je n'es plus de trace moi non plus qu'on verrais sur photo mais si tu veux un temoignage ou posée des question tu peux toujours me les envoyé par courielle a crazy-3v3-x3@hotmail.com

Bonjour à tous,

Quelques nouvelles de mon projet.

Concernant les dates des shooting, ce sera entre le 8 et le 17 février.

Pour l'instant j'ai reçu cinq ou six candidatures seulement. J'imagine que le principal frein à la participation des personnes mineures est l'autorisation parentale.

Aussi je vous faire part de la possibilité de faire en sorte que vos visages n'apparaissent pas sur les photos, ce qui vous permettrait de participer aux séances photos sans autorisation, puisque vous ne serez pas reconnaissables.

Arnaud

Tiens de nouveau ici ^^
J'espère que tu auras plus de succès que précédemment ^^
En tout cas si tu veux de mon aide je suis là

Par contre je te dis la même chose qu'autre part :
Je ne veux pas paraitre rabat joie ou autre mais saches que si jamais les parents viennent à savoir que leur enfants mineurs ont fait des photos pour toi même à visage couvert, il peuvent porter plainte.
Je ne suis pas très au courant de la loi mais c'est à peu près ça