Forum AM-Entraide
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Forum AM-Entraide

Ce forum est notamment consacré à l'entraide autour des problèmes d'automutilation.
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexionUn de mes textes: Azalée 260zw3p
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

 

 Un de mes textes: Azalée

Aller en bas 
AuteurMessage
Leiko

Leiko


Nombre de messages : 63
Age : 31
Localisation : Montpellier
Date d'inscription : 30/11/2009

Un de mes textes: Azalée Empty
MessageSujet: Un de mes textes: Azalée   Un de mes textes: Azalée Icon_minitimeMar 1 Déc 2009 - 21:02

Je vous l'accorde c'est un texte assez spécial, mais j'ai la sensation que je n'arrive plus à écrire que des textes de ce genre ces temps ci...
J'en posterais un autre à l'occasion...

______________________________________________________________

Couchée sur un tapis de feuille Azalée rêvait de choses et d'autres...

Elle aimait se poser quelque part et s'abandonner au fil de ses pensées. Oui, elle y trouvait un plaisir singulier, vagabonder d'un coin à un autre de son esprit était un jeu inépuisable auquel elle s'adonnait dès qu'elle en avait l'occasion.
Azalée était le genre de fille que peu de personne se risque à approcher, une fille différente et la société ne laissait pas de place à l'originalité, du moins c'est ce qu'elle en concluait. Non pas qu'elle soit associable, bien au contraire, elle aimait les gens, mais eux ne semblait pas l'aimer. Elle avait essayé pourtant, mais les efforts étaient fait en sens unique, alors elle avait abandonné. Elle avait conscience de la bêtise humaine, et elle l'acceptait ou...la subissait. A quoi bon tergiverser ! Azalée avait, depuis longtemps maintenant, choisie son camp, elle faisait partie de ces personnes que l'on range dans un coin et que l'on observe d'un œil curieux sans pour autant se risquer à les approcher. Après tout, il ne valait mieux pas se mêler à l'étrangeté au risque de finir par en faire partie intégrante.
Alors, comme très souvent, aujourd'hui encore Azalée s'était faufilée parmi les adolescents de sa classe qui se dirigeaient en cours et était partie respirer l'air frais du dehors. Une fois sortie de cette prison, elle se sentait libre, comme si une paire d'ailes lui avait poussé entre les homo plates. Cet air sauvage qui s'engouffrait dans ses poumons l'emplissait d'une fougue soudaine. Elle avait cette folle envie de faire des cabrioles, de fendre l'air, d'hurler, son corps plein d'énergie avait besoin de se dépenser de n'importe quelle façon. Quel cauchemar de rester assise toute une journée sur une chaise à entendre un professeur déblatérer toutes ces choses qu'elle se refusait d'écouter.
Elle connaissait le chemin par cœur, et n'envisageait pas une seule seconde devoir l'oublier un jour. Non, non, non, cette habitude elle tenait à la garder, c'était son secret, ce quelque chose qui rendait sa vie plus attrayante, ce goût nouveau, cette épice inconnue qui était venue se mêler à son sang. Elle arborait un sourire tout en pressant le pas, une impatience trépidante l'habitait.
A droite, puis à gauche, ce dédale de rue qui défilait devant elle n'avait aucune importance, car à présent elle pouvait la voir, oui, elle était là, et elle occupée toute son attention. Cette rue, qui abritait son lieu favoris. Dans ses yeux se dessinaient les arbres feuillus, les fleurs printanières à peine écloses, l'herbe fraîche mouillée par la rosée, le cours d'eau clapotant au grès du faible courant, les oiseaux se lissant les plumes pour certains, chantant une douce mélodie pour d'autres. Son jardin secret. Dissimulé derrière un bosquet au détour d'une ruelle, il n'appartenait qu'à elle, c'était son paradis, son repère. Une œillade à droite puis à gauche, personne, elle plongeait dans son univers. Les sentiments comme l'angoisse, la crainte, la gêne, la tristesse s'évaporaient de son être lorsqu'elle venait ici. Là où les autres n'étaient pas.
Insouciante, elle extirpa son livre préféré de son sac et se dirigea vers l'arbre qui avait coutume de l'abriter. Se sentant en sureté elle entama le murmure de sa chanson favorite dans ce lieu où personne, non, absolument personne ne viendrait la perturber.

" Bonjour."

A sa connaissance, la nature n'était pas douée de paroles, ses jambes s'immobilisèrent. Ses poings témoins de son irritation se serrèrent fort...

"Tu connais cet endroit depuis longtemps ? Je n'y étais jamais venu auparavant, qui aurait cru qu'un tel lieu existait en pleine ville ! C'est fou !"

...encore plus fort. Sous le coup de la rage, elle fit volte face pour savoir qui osait souiller son paradis de sa présence. Il n'avait pas le droit, c'était injuste. Le jeune homme devait avoir son âge, ses yeux verrons innocents scrutaient la jeune fille, ses cheveux bruns pointaient ça et là contrastant avec sa peau blanche.

" Je m'appelle Lucien. Et toi ? "

Azalée se retourna, l'ignorant, et poursuivis sa route sans lui prêter plus ample attention. Depuis quand ce comportement associable s'était-il emparé d'elle ? Elle soupira. Après tout, ce n'était pas sa faute, elle agissait en réponse aux agissements des autres. Pourquoi ce Lucien serait-il différent. Le bruit de foulées pressées se rapprochant d'elle la tira de ses pensées.

"- Azalée. Je m'appelle Azalée.
- Ravi de te rencontrer Azalée, répondit Lucien enjoué."

Elle prit un air sévère.

"- Tu n'as pas le droit d'être ici.
- Ah bon ? Et pourquoi ça ?...Tu es bien là toi aussi.
- Oui mais moi ce n'est pas pareil. Je viens toujours ici, ce jardin est un peu à moi...
- Pourquoi ne pas le partager ? s'exclama-t-il toujours aussi joyeux.
- Je ne partage pas. Je ne partage plus. Tu ne fais pas exception à la règle.
- Tu t'imposes des règles ?
- Ne change pas de sujet. Va-t-en c'est tout."

Plusieurs minutes s'écoulèrent où seul le crissement de l'herbe sous leurs chaussures se faisait entendre.

"- Je suis obligée...de fixer des règles. Je fonctionne comme cela. Je pense qu'il n'y a rien à comprendre.
- Oh, je vois.
- Excuse mon comportement de tout à l'heure, ce n'est pas courant que que quelqu'un m'aborde alors je ne sais plus vraiment m'y prendre..."

Pour seule réponse Lucien se jeta sur l'herbe. Allongé, il attendait les yeux fermés.

"Toi et moi...je crois...qu'on se ressemble un peu, avoua-t-il toujours les yeux clos."

Azalée, gênée de ce revirement de situation soudain, préféra s'asseoir à ses côtés.

Pour la première fois depuis longtemps, Azalée pris le temps d'écouter une personne. Lucien lui conta nombre de choses, puis il lui sembla correct de se confier à son tour. Elle trouva chez lui une oreille attentive.

Puis vint le moment où il dû partir...

" A bientôt ! lança Azalée, heureuse de s'être fait son tout premier ami."

Lucien tout aussi ravi lui répondit:
" Je reviens demain ! Je ramènerai de bons amis avec qui tu t'entendras sûrement très bien !"

Les mots écorchèrent violemment ses oreilles.

" Quoi ?! Quels amis ?! Non, personne ne doit savoir pour le jardin !"

Lucien partait, il ne fallait pas, il devait revenir, il n'avait pas entendu !! Azalée le rattrapa de justesse avant qu'il ne franchisse le bosquet, la limite de son rêve. Elle agrippa son bras, mais Lucien força, alors elle planta ses ongles dans sa chemise. Elle avait espoir.

" Lâche moi abrutie ! aboya-t-il"
Pourquoi lui avait-elle fait confiance. Quelle mouche l'avait piquée ! Elle avait cessé d'être sur ses gardes pendant un instant et elle s'était faite piégée. L'idiot continuait de se débattre, mais il ignorait qu'il ne partirait pas d'ici. La chemise blanche se déchira sous les griffes d'Azalée, la peau immaculée du jeune Lucien se tâcha d'un liquide pourpre. Criant, cabrant, jurant, Lucien n'arrivait à rien.
Azalée, sauvage, l'empoigna et le tira fortement vers elle. Une danse endiablée débutait. Une valse démente. Ses bras se refermèrent sur le garçon, l'emprisonnant.

" Je t'en prie, ne fais pas ça. Je t'ai fait confiance alors s'il te plaît, supplia la fille désemparée."
Le jeune homme tel un sourd continuait de se débattre sans mot dire.
" Je ne voudrais pas te faire mal alors, s'il te plaît ne m'y oblige pas. Calme toi, nous pourrions peut-être parler, tu ne crois pas ? suggéra Azalée."
Il lui assena un coup de pied en guise de réponse, lui faisant ainsi lâcher prise.
Un cri de désespoir s'échappa de la bouche de la jeune fille. Si son monde était révélé alors la vie n'aurait plus de sens pour elle. Tout ce qu'elle avait entrepris jusqu'ici s'écroulerait comme un vulgaire château de cartes, car aujourd'hui seul son jardin secret avait de l'importance. L'angoisse se saisit d'elle, lui faisant commettre l'irréparable.
Sa main tâtonna par terre, finit par trouver une pierre, et d'un geste puissant elle l'a jeta en direction de Lucien. La pierre vint le heurter brutalement derrière la tête, le choc fut terrible, mettant un terme à la course effrénée du garçon qui s'écroula sur le sol. Azalée attendit un peu qu'il se releva, mais le corps inerte de Lucien ne bougeait pas alors elle se releva, s'épousseta le pantalon avant de se rapprocher de sa victime.

" Je t'avais dit de te calmer. Tu as compris maintenant, c'est bien, nous allons enfin pouvoir parler et je vais t'expliquer pourquoi..."
Ses mots s'estompèrent quand elle s'aperçut qu'elle avait tué son ami.


C'est ce jour là que son rêve se transforma en cauchemar. C'est à cause de Lucien qu'Azalée était couchée sur ce tapis de feuilles sous le seul arbre de l'hôpital psychiatrique dans lequel elle était internée. A présent elle ne pouvait que songer à ce qui l'avait mené ici, à cette fâcheuse aventure.
Azalée aimait les gens même si elle n'en était pas aimée. Azalée avait eu un seul ami dans toute sa vie, et elle l'avait tué. Azalée était seule, et était condamnée à le rester.

Une seule chose lui tenait encore à cœur: revoir son jardin.

______________________________________________________________
Plus je relis ce texte et moins je l'aime. Étrange, parce que lors de sa rédaction je l'appréciais vraiment.
Revenir en haut Aller en bas
 
Un de mes textes: Azalée
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Textes
» mes textes
» Mes Textes...
» Les textes de Laz'
» Mes textes

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Forum AM-Entraide :: Bavardages généraux. :: Vos créations-
Sauter vers: