Je passe trop de temps dans "mes autres vies"

Ben j’en ai déjà parlé avec quelques uns d’entre vous. J’avais même déjà fais un topic par rapport à des oublis progressifs.
En bref je m’imagine énormément dans d’autres vies. A 13ans, j’ai commencé à aller sur internet et en quelques mois je me retrouvais sur les forums RPG et sur des MMO… A 15ans, je me suis dit que j’avais peut être un problème (sur une bonne vingtaine de forums rpg, sur wow et pleins de mmo gratuits…) parce que je ne voyais plus l’utilité d’avoir des amis vu que j’avais mes forums et mes jeux… J’ai tout arrêté du jour au lendemain j’ai tout stoppé net. J’ai eu des amis tout ça…
Mais depuis ma terminale j’ai un peu recommencé. Petit à petit d’abord et là je remarque que ça me refait les même réflexes d’avant :

En bref j’y pense H24. Lorsque j’ai du temps, je pense à ces vies. Et en même temps je me suis super mal, ça me déprime horriblement parce que je ne pourrais jamais être dans ces vies. Parallèlement, lorsque je regarde un film, une série ou que je lis un livre, lorsque je le termine c’est la catastrophe. J’angoisse pendant des jours et des jours, j’ai des crises de paniques parce que c’est finit. Ensuite je vais imaginer une suite, je vais la développer, mais je vais angoisser et déprimer parce que pas réel tout ça…

Et j’y pense vraiment tout le temps… J’arrive pas à m’en empêcher, sur le coup ça me fait du bien, ça me libère un peu parce que bon, c’est pas un secret, je m’aime pas, j’aime pas vraiment ma vie ; et m’imaginais dans d’autres situations où je suis mieux, ça m’aide des fois à pas déprimer toute une après-midi… Même si après je déprime parce que ce à quoi je pense est TROP bien…

Ca ressort en ce moment parce que je suis souvent seule, sans vraiment d’amis (le dernier « ami » que je pensais m’être fait, c’était une putain de grosse erreur donc bon, ma confiance envers les autres est ébranlée pour pas mal de temps là)

Je sais pas trop ce que je demande, des techniques, des conseils (à part arrêter de penser, je vois pas trop), ‘fin bon, ça va pas en ce moment à cause de ça je crois, donc bon… Je sais pas…

Comme dit sur msn, c'est pas ta fréquence de jeu que tu dois arrêter mais ta façon de voir/réagir à ça. Je veux dire, ce ne sont pas les jeux qui te rendent ainsi mais ta façon de réagir, c'est TOI qui ne gère pas. Alors c'est pas forcément un reproche hein, juste, essayer de changer ça.
De quelle manière ? C'est là que ça coince, parce que moi je n'ai pas d'idées par contre, d'autres qui te liront, en aurons peut être.
Pour moi, t'a bien fait de poster ce problème parce que peut être que maintenant ce n'est pas encore préoccupant (et encore) mais ça le seras forcément un jour.

Ha ben rien que ça ça m'aide déjà pas mal. Parce que je crois ne pas avoir du tout de recul par rapport à cette situation. Je pensais clairement que c'était les jeux qui me faisaient "ça" mais ouai, là comme ça, je me rend compte que c'est pas mal ma vision des choses qui coince...
Merci mel.

Les jeux ne sont jamais le problème. C'est le rapport qu'on a a eux, clairement. Je te donnerais bien mon avis, mais étant incapable d'assainir ma propre relation aux univers alternatifs; je me contenterai de remercier qui postera une "solution"

Bah c'est une idéalisation de la vie comme une autre je pense, beaucoup idéalisent la vie de stars, ou de super héros, toi c'est de personnages fantastiques.
Si tu es sage je t'apprendrais à tiré aussi bien qu'un elfe à l'arc et te battre à l'épée
Je te comprends la vie et le monde sont si répugnantes et si dégoutantes.
Pas facile à faire la part des choses.

Je faisais pas mal pareil étant enfant et ado, mais avec la lecture.

Je n'étais pas exactement la personne la plus intégrée socialement qu'on puisse imaginer (des amis ? Quoi c'est ?), ma vie n'était de loin pas des plus satisfaisante, et à la maison, il y avait une ambiance lourde liée - je l'ai appris plus tard - à des secrets concernant la famille, la santé de mon père, tout ca.

Du coup, je lisais. Compulsivement.

J'étais tellement dans mes bouquins que je n'arrivais pas à les poser. Je lisais même en marchant dans la rue (véridique). Je lisais sous la table en cours, je lisais dans mon lit, je lisais aux WC.

Je faisais partie de l'histoire, je m'y intégrais, je n'étais plus du tout dans le monde réel.

Au point que si on me parlait quand je lisais, je n'entendais pas, et qu'il me fallait un gros moment d'adaptation quand je posais mon livre, pour me remettre dans la réalité, et répondre mentalement à des questions aussi basiques que "Je suis où, il est quelle heure, je suis supposée être en train de faire quoi ?".

Autre chose : à une période, j'étais incapable de pleurer pour ce qui m'arrivait à moi. Même si j'allais super mal. Mais par contre, pour des histoires lues, je pleurais comme un veau. Et je pense que ça me servait d'exhutoire aux émotions que je n'arrivais pas à assumer quand il s'agissait du "réel".

Est-ce que ce n'est pas un peu un truc du genre qui se joue pour toi ?

Soit la fuite parce que tu t'emmerdes dans ta vie...
Soit le fait d'être super triste pour la fin d'une saison de série... plutôt que de badder pour de vraies raisons ?

Je pense pas mal que c'est les deux.
Je m'emmerde pas mal dans la vie. Pourtant, j'essaye pas mal de la emplir. Je suis au club du journal, je fais des séances de lectures en français pour les étrangers, je vais en soirée étudiantes américaines, j'essaye de voir des amis...
Souvent, j'y pense pas dans ce genre de situation mais des fois, (je trouve ça ridicule, j'avoue que j'hésite à l'enlever du message parce que j'ai pas mal honte) alors que je fais ce genre de truc j'imagine cette situation incrustée dans une histoire et je vis presque le moment entièrement plongée dans mon "rêve". Et ça me dégoute presque parce que j'en suis pas à simplement imaginer, j'en suis à essayer de transposer ma situation à la réalité. Et peur d'aller trop loin au bout d'un moment.

Et niveau blocage des émotions dans la vraie vie, je pense que ça doit être aussi un peu de ça. Parce que ouai, des fois je m'autorise à être déprimée parce que le personnage de tel truc est déprimé et je pleure pour sa situation alors que c'est fictif, c'est même des fois irréel dans notre réalité...

Pfiouuu zarb d'en parler, zarb d'y penser en tant que tel...

Bha j'écris beaucoup en extension aux films/séries/livres et à la fin, je finis toujours pas créer mon propre univers... Mais je n'arrête pas d'y penser, tout le temps... Parce que bon, c'est un bon où je préférerais être plutôt que là. Mais je sens bien que c'est pas "bien"...

Ptit Hors sujet Abby, j'adore ton nouvel avatar!!

Bon maintenant, soyons sérieux, je me reconnais un peu aussi et je pense que c'est l'ennui qui joue là dedans.

Moi il m'arrive quand je sors du ciné d'être triste et du coup de continuer à jouer le rôle du protagoniste. C'est con je sais mais j'y peux rien. ça me fait du bien aussi bien que peur.
Peut-être pourrions-nous échanger nos MSN pour en discuter plus sérieusement, qu'en penses-tu?

Cassiopée a écrit:

Je me reconnais énormément là-dedans.
Je fréquente moi-même des forums RPG depuis mes 10 ans à peu près. Pour moi, changer d'univers et de personnalité m'aide à me sentir bien l'espace de quelques heures et oublier les soucis, ça me donne un semblant de vie sociale. Ce qui est plus mauvais, est le fait qu'on devienne très vite accro à cette vie virtuelle et que plus rien d'autres ne compte (négliger les devoirs, négliger sa vie)
Enfin, mon poste ne t'apporteras pas d'aide comme tu l'entends, mais je peux dire que je comprend ta situation, pour la vivre en ce moment!

-Cassiopée-

C'est gentil de partager ça avec moi. Je crois que pas mal de rpgistes sont dans ce cas, en le sachant ou non... En tout cas merci pour ton message.

ptite-angie a écrit:

Ptit Hors sujet Abby, j'adore ton nouvel avatar!!

Bon maintenant, soyons sérieux, je me reconnais un peu aussi et je pense que c'est l'ennui qui joue là dedans.

Moi il m'arrive quand je sors du ciné d'être triste et du coup de continuer à jouer le rôle du protagoniste. C'est con je sais mais j'y peux rien. ça me fait du bien aussi bien que peur.
Peut-être pourrions-nous échanger nos MSN pour en discuter plus sérieusement, qu'en penses-tu?

C'est pas con je trouve, en même temps je le fais aussi dans ma tête XD. Et pour le msn, pas de soucis ^^

Je crois qu'on vit tous ça, Abby, selon des degrés différents.
Par contre, je ne sais pas si c'est spécialement une question "d'ennui" ? A la limite, du spleen baudelairien, ce qui n'est pas tout à fait pareil en soi.

Je n'ai pas eu le temps de lire tous les messages précisément de ce topic car je vais devoir filer en cours, mais est-ce que je suis la seule ici à trouver que ce n'est pas du tout un problème ? En un sens c'est vital, et te connaissant pesonnellement Abby je ne sais que tu n'en es pas au point de "perdre le sens des réalités", donc je ne trouve pas qu'il y ait spécialement des inquiétudes à avoir...

Et bien sûr, si cela te rend triste "d'imaginer" au lieu de "vivre", le meilleur moyen est de faire partager tes rêves, et je crois que tu as déjà trouvé ce qu'il fallait faire de ce côté-là.

C'est dur... Parce que c'est tellement tentant. Mais c'est dangereux. Je me retrouve plusieurs fois par jour à y penser pleinement alors que je suis avec des gens et ça me fait chier. Ca me fait chier parce que je devrais être contente d'être avec du monde parce que eux ils sont réels putain ! Mais ça me fait chier de pas pouvoir aller dans mes vies parallèles...
Qu'est ce qui fait que je déteste tellement cette vie qu'il m'est si dur d'y rester sans m'échapper ailleurs ?
D'un part ça fait du bien... Putain qu'est ce que ça fait du bien bordel. Je suis pas là, je suis pas moi. Je suis quelqu'un d'autre avec des facettes de personnalités que je veux, une destinée que je veux, des histoires que je veux... Mais ensuite quand j'atterris et que je me rend compte que c'est pas réel... Bordel qu'est ce que c'est douloureux...

je suis un peu pareil. enfin, plutot, un peu pareil que caramel.
la fin de mon enfance, j'ai lu et lu et lu, plus d'un livre par jour. en cours, en mangeant, dans le bus, en marchant aussi. meme quand je ne pouvais vraiment pas ouvrir mon livre, il fallait que je l'ai sur moi, sinon j'angoissais. comme de me retrouver piegée, sans issue, je me sentais menacée et hyper mal.
les vrais humains ne m'aimaient pas, mais d'une certaine facon je m'en foutais, parce qu'ils etaient tellement fades et inninteressants face aux personnages de mes livres. leurs problemes etaient triviaux, leurs joies etaient petites et laides.
leur vie etait monotone, ennuyeuse.

moi j'ai toujours vu les livres comme une fenetre ouverte sur d'autres vies.
et ca me permet de m'évader de ce qui m'angoisse.

je pense que ca n'est un probleme qu'a partir du moment ou tu le décrète... et aparement c'est le cas...

ce que je peux te conseiller, plutot que d'essayer de remplir ton emploi du temps par tous les moyens, et plutot que de vouloir vivre dans le merveilleux, essaye de mettre du merveilleux dans ta vie...
je le fait par la musique qui m'entoure au quotidien, par mes vetements, mes activités, les personnes qui m'entourent, la décoration chez moi...

tu as proposé a tes amis de faire du JDR avec toi? ca te permetrai de t'evader en les emmenant avec toi et de vivre quelque chose de merveilleux, tout en composant avec de vrais humains... et de passer du bon temps avec les gens que tu aprécie... une bonne table de jeux avec des bieres et un bon saucisson (histoire de rester dans l'ambiance) ya rien de mieux pour se retrouver...

et sinon... bon, là c'est plus la saison mais... un bon vieux GN?
ca se prépare longtemps a l'avance, et j'adore etre dans cette ambiance avant, pendant, apres... meme si c'est dur d'atterrir, ca aide d'avoir des gens avec soi, avec qui débriefer pendant des heures, a qui raconter "ses" aventures, entendre les leurs...

J'ai jamais fais de GN >< et je sais pas si je vais réussir à en faire un un jour... Mais je suis déjà dans l'assoc de JDR de mon frère et il me semble que samedi il y a un jdr... Je l'attend avec impatience. Mais ça ne me suffit pas vraiment ><

Ca devient un automatisme et ça me fait limite peur. Lorsque mes pensées sont libres direct ça part vers mes vies... Si je découvre une série qui me plait, immédiatement il me faut les épisodes pour m'y plonger totalement et c'est horrible je me rend compte que je me noie dedans...
Je me fais un peu peur.

[hors sujet total]Le retour de GN, c'est surtout dur pour les collocataires qui ne sont pas contents contents de te voir revenir sentant une odeur hybride entre la viande faisandée, les pieds, la fumée du feu et le putois

Surtout quand tu arrives en duo pack avec la copine du colloc.

Et que du coup, ils ont droit à double dose d'odeurs de chacal.

Et qu'une fois que tu as arrêté de puer parce que tu es passée sous la douche, tu parles de druide, de potion, de combat et de courses poursuites dans la forêt. [/hors sujet total]

[hors sujet] oui mais reconnais que pour toi, parler de druides, d'orcs, de raids d'elfes sauvages et de rois assassinés c'est juste enormissime!!
ok, pour l'entourage c'est chiant (je l'ai vécu pour des parties ou je n'ai pas pu aller, c'est l'enfer )

sinon, a mon grand bonheur je sens toujours bon des pieds
et j'emmene du déo dans la foret. ouais, c'est ma seconde "pas ambiance"...
pour l'haleine de faisan par contre j'ai pas trouvé. faudrait pas pousser le vice jusqu'a cracher du colgate dans les bois... quand même. [/hors sujet]

Abby, il faut que tu conaisse ca un jour c'est formidable! si on y va ensemble un de ces 4...?

désolée de ne pas pouvoir aider plus... j'ai du mal a te donner un conseil pertinent pour ton probleme...

Putain ça fait mal... Fait chier... Ca passera...