Communication

Mon sujet d'angoisse actuel, et pour une fois je le cerne à peu près. Pour une fois, c'est pas du vent imaginaire / fantasmé / projeté / WTF.

Alors je me dis qu'il doit bien y avoir moyen de travailler là-dessus, pour m'améliorer sur ce point.
Mon souci de communication est double : je ne parle pas assez, en règle générale. Mais quand je parle, je parle "trop", ou "trop librement", dans le sens où le Surmoi freudien censé me censurer et remplir sa fonction de filtre à conneries entre les étapes "1. Je pense" et "2. Je dis", je crois qu'il est hors service depuis un certain temps.

Concrètement, j'ai du mal à me faire comprendre, que ce soit à l'oral ou à l'écrit, parce que je parle comme j'écris, tout simplement. Comme ça me vient à l'esprit. De manière un peu tordue, avec un certain nombre d'images / d'idées en corrélation, avec des liants en général assez obscurs. Et comme tout le monde n'est pas dans ma tête, et que je ne détaille pas assez, bah j'ai droit à des sourcillements, des "hein", "comment", "j'ai rien compris", "arrête le LSD" (ça c'est plutôt des regards vaguement affligés qui le disent).

Je ne pense pas que mon traitement anxiolytique y soit pour quelque chose, j'ai juste du mal à structurer ma pensée pour communiquer efficacement. Communiquer avec un sujet, un verbe, un complément, sans en mettre des tonnes pour le lulz, sans rajouter des adjectifs à la con à tous mes noms communs pour illustrer la débilité de ce qui me passe par l'esprit. C'est pas tant une histoire de "se tisser un personnage", pour moi, parce que je suis vraiment comme ça, dans le sens où je "pense" vraiment comme ça. Enfin, j'ai pas l'impression de jouer, c'est plutôt dans la restriction et dans le "parler correct" que je me sens porter un masque ou jouer un rôle.

Ces derniers temps, j'ai un peu l'impression d'être de plus en plus seul quand j'essaie de communiquer. Comme si on était sur une autre planète, l'Autre et moi.

Et ça m'angoisse, donc.

Le "sujet-verbe-compléments", c'est assez au programme. Mais je sais que je tiendrais pas longtemps. C'est une auto-discipline que je peine beaucoup à respecter. Mais je n'ai trouvé que ça, en attendant, pour avoir la sensation d'être bien ici, les pieds sur terre, avec les gens à qui je m'adresse oralement / par écrit.

Alors, d'autres conseils, suggestions, gens qui vivent / ont ressenti ça ?
... Ce serait volontiers.

On m'a aussi pas mal reproché ça avant, au lycée, que je parlais quasiment jamais, mais que quand ça arrivait, je n'avais qu'une phrase à dire, et beaucoup trop longue.

Après je pense pas que le problème vienne vraiment de la manière de parler, parce que trop vouloir changer ça reviendrait pas mal à changer aussi sa manière de penser, et ça DO NOT WANT.

Je pense que la question c'est aussi "est-ce que toi tu te comprends" ?
Tu peux relire tes posts le lendemain en voyant le sens et la pertinence ? Tu peux repenser à tes discussions sans te dire "zomg mais de quoi je parlais moi ?"

A partir du moment où tu peux te comprendre, y'a moyen de trouver un compromis entre ta manière de t'exprimer et les bases du dialogue humain.

J'ai pas mal le même souci, en permanence. Plein de pensées, plein d'idées et une seule bouche pour en parler. Du coup je finis pas mes phrases, je saute du coq à l'âne, je parle de 5 trucs en même temps...

Pour la vie IRL, ma foi les gens s'habituent, j'ai pas eu trop à m'ajuster. Pour le forum, dès qu'il faut débattre ou présenter des idées, je fais des plans, des structures. Avant de taper mon post, je réfléchis à ce que je vais écrire et aux paragraphes que je vais faire, un peu comme avant d'écrire une dissert' On s'habitue et ça permet de canaliser pas mal.

Sinon: dormir. Repos. Parce que tu fais du 180% entre tes divers boulots, stages et ta vie privée. Prends le temps de respirer de temps en temps, je pense que ça peut aider.

J'ai le même souci des que je suis fatiguée. A l'écrit, ca va, je me structure.
Mais à l'oral, ca part dans tous les sens. Mes structures grammaticales sont correctes, pas de soucis, c'est juste que je parle comme à l'écrit, et que du coup, le gens ne suivent pas. Je parle bien parait il, mais les gens ne comprennent pas (parce qu'en plus, je parle vraiment très vite^^).
Je continue à parler tranquille, mais si je vois que les gens ne calent pas, alors je décide de faire un effort.
Quand j'ai de l'alcool dans le sang, c'est mort.

De toute façon, ca fait tellement longtemps que je me sens enfermée à l'intérieur quand je dois communiquer...

J'avais ça il y a deux ans, puis je me suis fait dégommée en théâtre, j'ai été obligée de me structurer et de trier les idées, ce que je veux dire, comment,... Après, ça devient une habitude. Maintenant je suis posée quand je parle. Essaye du théâtre?

Luke Cage a écrit:

Je pense que la question c'est aussi "est-ce que toi tu te comprends" ?
Tu peux relire tes posts le lendemain en voyant le sens et la pertinence ? Tu peux repenser à tes discussions sans te dire "zomg mais de quoi je parlais moi ?"

J'y arrive, oui. Quand je me relis, en général, je trouve tout de même que mes tournures de phrase sont passablement foireuses, que je pourrais faire plus "accessible". Peut-être que me relire devrait devenir une habitude ou un réflexe plus systématique. A l'oral, bah... Soit le problème vient de moi et de mon élocution saccadée / le volume de ma voix qui a tendance à baisser quand je dis les pires conneries et donne lieu à une répétition (du coup c'est toujours nettement moins drôle). Soit ça vient de mon interlocuteur, qui ne perçoit pas l'intention humoristique car il "n'a pas le décodeur", basiquement.

Rain-Eve a écrit:

Pour le forum, dès qu'il faut débattre ou présenter des idées, je fais des plans, des structures. Avant de taper mon post, je réfléchis à ce que je vais écrire et aux paragraphes que je vais faire, un peu comme avant d'écrire une dissert' On s'habitue et ça permet de canaliser pas mal.

Sinon: dormir. Repos. Parce que tu fais du 180% entre tes divers boulots, stages et ta vie privée. Prends le temps de respirer de temps en temps, je pense que ça peut aider.

Il est clair que la fatigue ne joue pas en mon sens pour ce qui est d'être clair, et comme tu m'as dit, mon expression est assez... personnelle. Ca m'a fait marrer, parce que c'est tout à fait ça, oui.
Penser à structurer, à me dire une idée = un paragraphe, séparer les choses, sauter des lignes, essayer d'avoir une ligne directrice pour qu'il y ait un semblant de cohérence générale... Il faut, ouais. Vais essayer d'y penser, et de l'appliquer, parce que juste y penser, c'est mignon mais peu efficace.

Onagre a écrit:

J'ai le même souci des que je suis fatiguée. A l'écrit, ca va, je me structure.
Mais à l'oral, ca part dans tous les sens. Mes structures grammaticales sont correctes, pas de soucis, c'est juste que je parle comme à l'écrit, et que du coup, le gens ne suivent pas. Je parle bien parait il, mais les gens ne comprennent pas (parce qu'en plus, je parle vraiment très vite^^).
Je continue à parler tranquille, mais si je vois que les gens ne calent pas, alors je décide de faire un effort.
Quand j'ai de l'alcool dans le sang, c'est mort.

De toute façon, ca fait tellement longtemps que je me sens enfermée à l'intérieur quand je dois communiquer...

Bizarrement, l'alcool ne m'affecte pas trop dans mon expression. Peut-être parce que mon flot d'idées est un peu comparable à celui d'un ivrogne, sauf que je suis à jeun ^^.

Nébuleuse a écrit:

J'avais ça il y a deux ans, puis je me suis fait dégommée en théâtre, j'ai été obligée de me structurer et de trier les idées, ce que je veux dire, comment,... Après, ça devient une habitude. Maintenant je suis posée quand je parle. Essaye du théâtre?

Le théâtre est une idée alternative précieuse, pour arriver à se canaliser, mais mon emploi du temps ne me le permet absolument pas, là. Dans les mois à venir, je vais passer mon temps libre à voir des amis et bichonner mon intestin grêle, probablement.

Merci à tous de vos conseils, en tout cas.

Je bumpe ce sujet, mais le problème est différent, maintenant.

Ce qui a motivé cette réflexion, c'est un tour dans "Mes documents" où j'ai trouvé des tas de trucs aux noms vagues, des choses que j'aurais voulu dire, écrire, confier, gueuler. Mais que je n'ai jamais envoyé, publié, communiqué.

Faudrait que je me force un peu. Seul, ça ne changera pas. Du mal à prendre l'initiative. Au "mieux", j'écris sur un word, j'enregistre (ou pas) et je considère que c'est ok parce que j'ai fait l'effort de formuler et ordonner mes pensées. Ce qui me retient ? Le sentiment que c'est futile, parce que j'ai rien à prouver, rien à partager, que j'ai des idées trop arrêtées et que le principe d'organiser des conférences de presse à chaque fois qu'un truc me passe par la tête, au fond, je m'en fous. Sans compter la pensée que tout le monde s'en fout, en effet. Tu sais, ce sentiment de saouler dès que tu parles, même si ça arrive tous les 36 du mois.

C'est drôle, mais j'aimerais bien que les autres existent davantage à mes yeux, je crois.

Je suis environ satisfait du silence. Rationnellement, je sais que ça devient un problème dans ma vie de tous les jours. En pratique, ça me traumatise pas spécialement. Je fais semblant d'être raisonnable, en ce moment.

Je suis le type qui parle pas. Et je ne sais pas où je veux en venir, si je veux en venir quelque part. Mais pour une fois, je le pose ailleurs que dans un .doc.

Je ne sais pas non plus où tu veux en venir, mais si tu penses que tout le monde s'en fout, quel est le risque de publier quelque part ? Si les gens s'en foutent, ils passeront leur chemin, point barre et ça ne posera de problème à personne. Par contre, peut-être que ça intéressera quelqu'un, au final.