Pas de titres. Des textes, où un seul si je le poursuis.

Dernière édition par Watussi le Ven 24 Oct 2008 - 0:03, édité 1 fois

Un début, où une fin. On verra bien.

J'ai écris des milliards de fois la vie d'autres personnes. J'ai créé, la, sur le papier, des milliards de sourires et de larmes avec un petit peu d'encre. C'était ma manière à moi d'étaler mes maux, ma manière à moi d'exterioriser tous ses secrets.

J'aimerais pouvoir dire "Je m'appelle Isa, j'ai 15 ans, je vais mal, parce que..."

Mais non. "Elle s'appelle Lucie, elle a 14 ans, elle va mal parce que..." C'est tellement plus simple. Tellement plus facile à écrire, à faire lire. C'est tellement mieux, de se perdre dans les autres, de leur créer un passé, un avenir, un présent. De contrôler le destin de personnages imaginaires, quand le notre nous échappe.

Les autres, c'est ma thérapie à moi. Aider quelqu'un, c'est m'aidé moi-même. Un merci, un sourire pour mes mots, c'est mon bonheur à moi.

"Pense à toi"

Certains ont tentés de me faire respecter cette phrase. Ils ont vite abandonnés. Et tant mieux. Moi? Moi, c'est qui, c'est quoi? Je ne l'aime pas, ce moi. Il ne m'apporte rien. Et plus j'y pense, plus je voudrais le finir, là maintenant. Ce corps, cet esprit, abîmé par les années, usés par la vie. Cette épave, qui me sert d'enveloppe et qui m'emprisonne, pourquoi y songer?

Moi je ne rêve qu'à m'échapper...

Parce que je ne sais plus. Là où je suis, là où je vais. Je tente de ne pas me poser la question. J'avance, car je sais qu'il faut avancer. Je respire, car je sais qu'il faut respirer. Je souris, car je sais qu'il faut sourire. C'est comme ça. Être comme les autres, c'est tellement plus simple. Ne rien dire, surtout. Ne pas parler de soi. Pas quand les problèmes sont réels. Parler de soi si on a rompu avec son copain. Pas si on doit fuir notre famille. Parler de soi si notre mère nous a interdit de sortir. Pas si elle nous a vraiment fait du mal.

Ne parler que si les problèmes sont courants. Que si les autres peuvent les comprendre. Se taire, si ça les dépasse. Pour faire bonne figure. Parce que c'est mieux. Être "comme les autres", toujours, tout le temps, où être seule.

Nombre de messages : 12943 Age : 34 Date d'inscription : 11/05/2008

Merci ....

Tu comprendra...

Merci.

Je préfèrerais clairement que ce soit un début plutôt qu'une fin.

J'aimerais tant qu'un jour, quelqu'un vienne. Qu'il me prenne dans ses bras. Qu'il m'entraîne dans un endroit où on serra seuls. Quelqu'un qui me dise "Je suis là, parle. Je ne te lacherai pas. Quoi qu'il arrive." J'aimerais qu'il soit sincère. Qu'il soit là. Que je parle, que je pleure. Et qu'il se foute de mes larmes. Que je me confie, dans ses yeux. Que je lui donne une part de moi, de ma vie.

Mais non. Personne n'a a supporter ça. Personne n'a a porté pour moi le poids de mes erreurs. Personne n'a à subir ma douleur.

Et personne ne peut rien y faire.

Je me perds. Tout tourne. Si vite. Si fort. Tout s'échappe. Je ne sais plus, aujourd'hui. Je ne sais plus ce que je dois faire. J'ai besoin de quelqu'un. Besoin d'une présence.

Et je me perds, sur cette feuille. Je fais tourné autours de moi les mots que j'ai tant évités. J'appelle à l'aide avec quelques goutte d'encre que personne ne lira, parce que je ne les offrirai jamais au regard d'un autre.

Mais pourquoi?

Je ne sais pas. Peur? Peur de quoi? D'être déçue? De la réaction? Du changement? Je me suis habituée, au fond. Habituée à ses secrets, habituées à ses fils qui me cousent la bouche. Je me suis habituée à m'entourer de mensonges, pour faire "semblant", pour être "dans les normes". Parler... Je ne pourrai pas revenir en arrière. Parler... Je ne pourrai pas retirer ce que j'aurai dit.

Et je me trouve des excuses. Par centaine. Par millier. Parce que je suis juste incapable. Incapable de parler. Incapable de réellement dire quelque chose sur ma vie.

Mais regardez-moi. Ouvrez les yeux. Prenez le temps d'observer. Prenez le temps de voir mes faiblesses, de voir ma douleur. Regardez, derrière ce sourire, derrière ce masque. Regardez. Là. Au fond des mes yeux. Regardez putain. Vous voyez comme j'ai mal? Vous voyez comme je crève? Vous voyez, ce bout de moi, qui est déjà mort? Cette étincelle d'âme qui à si vite disparu?

Et vous diriez quoi, vous, si je me supprimais? Si je décidais de tout quitter? Viendriez-vous pleurer sur ma tombe parce que vous souffrez de mon départ où pour avoir une raison de vous plaindre encore?

Mais après....

Après, vous aurez perdu une oreille. Vous aurez perdu une bouche toujours compatissante. Vous aurez perdu quelqu'un qui s'occupe des autres.

Mais vous n'aurez pas perdu Isa. Car Isa, personne ne la connait. Et personne ne la connaîtra jamais.

Nombre de messages : 12943 Age : 34 Date d'inscription : 11/05/2008

Tu la continue... S'il te plait?

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