j'ai repris

Cela faisait plus d'un mois que je ne m'étais pas coupé du tout et hier j'ai craqué, je pense que je ne suis jamais allée aussi loin. Je suis dégouté de moi même et j'ai peur de reprendre très, trop régulièrement comme avant. Je me hais, je hais ce que j'ai fait.
Est-ce que vous avez repris dès la première rechute (pour celle qui ont essayé d'arrêter) ? Ca m'angoisse vraiment, je n'avais presque plus de marques, j'espérais que l'AM c'était du passé. Est-ce que l'on peut vraiment sortir de l'AM ou une fois qu'on a commencé, c'est fini ?
En plus la raison pour laquelle je me suis AM, les conséquences ne sont pas encore vraiment là, qu'est ce que je vais faire quand j'aurais les conséquences devant moi ?

Perso, oui, j'ai repris à la "première rechute".

Disons... Je n'ai jamais "essayé d'arrêter". Mais il y a eu une période de plusieurs mois où je ne me coupais plus du tout. Non pas par "volonté d'arrêter" mais parce que j'allais bien et que le besoin ne s'en faisait pas sentir.

Par contre, quand j'ai recommencé à me couper, c'était le début d'une période de merde. Du coup, je n'ai pas eu besoin de ce soulagement une seule fois. Mais tout plein de fois.

Bah ça dépend.

J'ai eu environ 5 ou 6 ans être ma première période d'am et la 2e. J'ai repris dès la première coupure parce que j'étais au plus mal. De juin à novembre. Puis, j'ai arrêter à nouveau. Juste comme ça. Parce que j'en avais plus besoin.

L'envi est revenu quelques fois, ça à donner de petites rechutes. Mais sans plus.

C'est évidant que l'envi va revenir à chaque période où je vais aller plus mal. Parce que c'est une sorte de réflex. Mais je crois qu'il est possible de travailler sur soi, sur le mal être qui fait qu'on va mal et qui cause l'envi d'am.

En fait, il est pas possible d'arrêter l'am sans d'abord régler les problèmes qui cause le mal être.

Ce qui aide aussi, c'est d'arrêter de s'en vouloir et de se sentir dégouter lors d'une rechute ou lorsque l'on recommence. Ne pas compte les jours sans ou avec am aussi. Parce que sinon, ça ne fait que continuer le cercle vicieux de culpabilité et de dégout.

Je ne veux pas paraître utopique mais moi, après quelques temps sans am j'ai repris, une seule fois. Ca ne s'est pas reproduit. Suite à une disputez assez violente avec mon père j'ai filé dans ma chambre pour me couper, mais depuis rien du tout.
Parfois l'envie me prend mais elle n'est pas aussi forte qu'avant. Je peux résister sans trop de difficultés. Ziel a raison, ça ne sert à rien de compter les jours avec, les jours sans.

Quand ça ira mieux ça s'arrêtera. C'est comme ça... Vraiment ça ne sert pas à grand chose de s'empêcher de s'automutiler; ce qu'il est nécessaire de faire pour arrêter, c'est d'aller mieux... (je ne dis pas qu'aussitôt dit aussitôt fait, trèèèèèès très loin de là).
Si tu arrêtes de te focaliser sur l'automutilation et que tu vois ça comme d'une chose à part, extérieure, moindre, et que tu fais plus attention à toi, à tes ressentis, à tes sentiments, tes douleurs et tes plaisirs, que tu tente tant bien que mal de recoudre les morceaux décousus de ta vie, l'automutilation s'estompera pour finalement disparaître.

Il ne faut pas prendre les choses par le mauvais bout.

Aller mieux pour arrêter l'automutilation, pas arrêter l'automutilation pour aller mieux ...

Je suis d'accord sur le fond, parce que dans la démarche, c'est plus logique, plus cohérent, plus tout ce que vous voulez.

Mais je vous trouve bien catégoriques. Comme si ce n'était pas possible d'arrêter autrement.
Je viens infirmer cette supposition, ou du moins nuancer un peu les jugements. J'ai arrêté de me blesser et autres comportements à risque il y a un bon moment de ça. J'ai eu quelques rechutes, quelques passages à vide suite à cette fin de période, mais je ne suis pas revenu à l'automutilation. Tout simplement parce que je n'avais pas envie de ça, que je considère que je peux me trouver nul et à chier sans avoir quoi que ce soit à me prouver par l'acte. Je peux très bien détester ce que je suis, me sentir comme le dernier des déchets, l'acte ne viendra rien y changer. Alors tant qu'à faire, je n'en rajoute pas une couche. Parce que je considère que c'est vain.

Parce que bien qu'on n'aille pas mieux rien qu'en arrêtant l'AM, je pense tout de même que l'AM est aussi une spirale à problèmes, et qu'elle englue dans la logique de peur du regard de l'autre, et une dépendance en soi, je n'ai jamais trouvé ça sain. J'ai travaillé sur moi-même pour rompre avec toutes mes dépendances, et il me reste du boulot.

Tout ça pour dire que ma vie a toujours son lot de merdes, que je ne me sens pas bien, que j'ai pas l'impression d'avoir réglé les vrais problèmes... Et pourtant, j'ai arrêté de me viander. Bon bien sûr, je suis pas à l'abri de recommencer, hein, on dit jamais JAMAIS chez moi. Seulement, ça me paraît loin, c'est sorti de mes réflexes premiers, je crois. Alors bon... Peut-être que j'espérais pouvoir régler ce que je pouvais par la seule force de ma volonté pour qu'il ne reste plus que les vrais problèmes, ceux qui sont identifiables, quand ils ne croulent pas sous des trucs qu'on se rajoute et se fait subir (dans mon cas, c'était les comportements à risque en général, les mauvaises, voire non-habitudes de sommeil, et un délire plutôt vain avec la bouffe aussi).

Sans récupérer un minimum de ma condition physique, une hygiène de vie grosso modo supportable, je me voyais mal mettre les pieds dans les questions de fond, ça n'aurait fait que me couler davantage, je crois.

Bref, tout ça pour dire que c'est possible d'avoir un parcours un peu à reculons, qu'il n'y a pas de "modèle", de recette systématique, juste des façons différentes de réagir, en fonction du contexte, de la personne, tout ça tout ça. Mais pas de vérité absolue.

Et le versant manichéen de la chose, le clan des penseurs logiques contre la secte décliquiste, c'est bien rigolo, mais c'est un brin simpliste, réducteur.

Bon après, je reconnais que dans la façon de présenter les choses des décliquistes il y a matière à bien se marrer, des fois ^^.

Off-usquée et Dizzy, merci pour vos réponses qui me remontent vraiment le moral. Je veux vraiment sortir de l'AM et vos témoignages m'épaulent parce que quand j'ai vu les premiers j'ai vraiment cru que j'allai passer ma vie à m'AM et je n'ose même pas l'imaginer. C'est aussi l'avantage des premières réponses, je me doute bien que ça va être dure, mais j'ai vraiment la volonté d'arrêter et j'espère que ça suffira. Ils m'ont permis de voir la réalité et la dureté de la chose. Donc merci pour vos réponses dans un sens comme dans l'autre.

snif

Ne perd pas espoire! comme on le dit souvent les rechutes font partient de la guérison----> il y a des guérisons!!!!
oui je comprend que tu sois déçue enervée contre toi-même mais laisse toi le temps d'aller bien, laisse toi d'autre chance...
Une rechute n'est pas forcément suivie de plusieures autres il peux y en avoir une et c'est tou ou du moin des temps sans le faires plus longs...
baisse pas les bras, perds pas espoire, si tu veux vraiment arrêter tu y arriveras c'est juste une question de temps et de régler tes problèmes...
gros bisous plein de courage!

Dizzy, je vais méditer sérieusement ça ce soir.

mariehelena , ravie d'avoir pu te réconforter.


Pas envie de travailler mon contrôle d'éducation civique.

mariehelena a écrit:

parce que quand j'ai vu les premiers j'ai vraiment cru que j'allai passer ma vie à m'AM et je n'ose même pas l'imaginer.

Gné ?

En quoi nos témoignages sous entendaient que tu allais passer ta vie à t'AM ?

Le fait qu'après une rechute on reprenne forcément. Je ne sais pas si j'aurais le courage de subir beaucoup de rechute, je pense qu'à un moment je vais craquer et m'AM toute ma vie, si je n'arrête pas d'un coup.
Je doute qu'avec moi la méthode on le fait de moins en moins souvent jusqu'à arrêt totale marche.

Pour le moment je n'ai pas retouché depuis ma rechute, mais la reprise du collège demain ne va pas arranger les choses, au contraire. J'essaye de tenir, mais je ne sais pas combien de temps encore.