Je pars, je n'reviendrai jamais...Bientot, le monde m'aura oublié, tu sais...
Sur un air d'Indochine, je revois ton corps disloqué, broyé dans la tôle défoncée. Et ces larmes amères qui ne me quittent pas, et bien elles sont pour toi. Je ne t'oublierai pas.
Ne jamais les croire, quand ils t'en parleront. Si tu pouvais me voir...
La thèse de l'accident, j'l'ai jamais acceptée. Tu peux pas avoir fait une erreur. Pas toi...Ils me mentent, je le sais...Si tu étais là, si tu pouvais me dire vraiment ce qu'il s'est passé cette nuit-là...Je te croirais, je le sais...Tu me rassurerais, hein ? Comme toujours...
Je partirai et je resterai seulement vêtue de toi...Souviens-toi encore quelques fois de moi et ne leur pardonne pas...
Tu portais mon pull ce jour-là, tu te souviens ? Tu aimais le mettre, parce qu'il y avait mon parfum dessus...Tu disais qu'il ne pourrait rien t'arriver tant qu'un morceau de moi t'accompagnerait. C'était faux. Tu ne l'as dit qu'une fois. Mais je me souviens de tout. De tes mots. De ton odeur. De l'éclat or dans tes yeux chocolat. De toi. Je ne t'oublierai jamais, tu sais...Le deuil n'existe pas. On se souvient. On se souviendra toujours de tout. Dans les moindres détails. Oui, les moindres détails...Ces petites rides aux coins de tes yeux, chaque fois que tu souriais. Tes chairs déchiquetées par le métal glacé de cette voiture. Ton cercueil qui descend lentement dans un trou. Ton corps était-il à l'intérieur...?
Je pars, je n'reviendrai jamais...Des roses...De l'eau de rose sur moi...
Sur un air d'Indochine, j'ai lancé des roses. Des centaines de roses blanches. Pour ton innocence, tu sais. C'est toi qui m'avais dit un jour que tu voulais des roses blanches...Alors j'ai obéi. Pour te faire sourire depuis ton nuage. Tu me regardait de là-haut, hein, avoue ? Mes yeux laissaient échapper des gouttes d'eau rose, larmes de sourire. Et je ne pensais qu'à toi.
Deux filles dans un jardin, un jardin étrange, mais retiens-moi par la main...Et si demain tu n'me rejoins pas, alors continue sans moi...
J'étais seule, ce jour-là, dans ce grand jardin de pierres...C'était notre choix, la solitude, tu t'en souviens ? Alice et June, seuls contre tous, seuls contre tout...Juste toi et moi...Et continuer sans toi, j'peux pas...June, ma June...Attends-moi, j'arrive hein...Je partirai et je garderai que des restes de toi...je voudrais te revoir...Briller d'Electrastar...Je pars...
D'Alice à June, amour de ma courte existence, puisque sans toi ce n'est pas une vie.
19 Octobre 2005
Sujet: Sur un air d'Indochine. 
Dim 2 Mar 2008 - 23:37
