Assise dans le vaste hall vide de son collège, elle fixait sans cligner des yeux le sol. Elle se rappelait ce qui était depuis deux heures des souvenirs. Des souvenirs d'amour réciproque, où son seul moteur de tenir bon à la vie étaient les "je t'aime" qu'il lui adressait. Mais le matin même, un troisième mot se fut glissé dans cette petite phrase familière. Un tout petit mot mais qui faisait une grande différence : "je t'aime plus".
Au moment où il avait changé sa phrase habituelle, elle avait senti comme un bout de son intérieur s'effacé. La douleur et la tristesse remplir ce vide quelques secondes après seulement. Leur amour avait duré tellement longtemps, et il fut achevé si brièvement qu'elle eût du mal à assimiler ce qu'il lui disait, afin de conclure ce qui les avait unis.
Assise, seule, elle ne savait plus quoi se dire. Elle s'assiégait elle-même de questions, dont jamais elle n'aurait de véritables réponses. Clle qui s'obstinait le plus à courrir dans sa tête était "Pourquoi ?"...
Et, doucement, elle sorti de son sac de classe son couteau de poche. Et elle refit les gestes qu'elle faisait il y a quelques mois, avant de trouver son "âme soeur".
Elle releva sa manche, les larmes s'intensifiant à l'idée qu'elle retombait dans ce cercle vicieux de la souffrance physique et morale, elle approcha la lame de son poignet, et en fermant les yeux, elle enfonca le couteau dans sa chair, et s'infligea elle-même de longues et profondes entailles. Elle sentait la peau se détaché, s'ouvrire, comme si elle ses larmes étaient trop abondantes pour ne pleurer que des yeux, comme si elle pleurait du sang, les larmes du coeur. Les larmes du coeur qu'on ne voit pas, les larmes du coeur qu'on ne soupçonne pas, les larmes du coeur qui font trop mal...
Un mal de tête dévastateur la submergea, et elle se sentit comme partir. Elle aurait voulu que quelqu'un passe par là, et l'aide, mais tout le monde était en cours, et personne ne pouvait la sauvé. Elle aurait aussi voulu courrir à l'infirmerie, mais elle savait que si elle se lèverait elle s'effondrerai aussitôt. Alors elle resta là, à attendre, les yeux se fermant.
Les yeux qu'elle réouvrit plus tard, alors qu'elle était toujours seule. Mais elle était déçu, elle pensait que cette fois elle ne réouvrirait pas les yeux.
Deux jours plus tard, sa peine était restée intacte, ainsi que l'amour qu'elle lui vouait. Alors le matin avant d'aller à son collège, elle passa par la trousse à pharmacie de ces parents. Petite, mais complète. Elle prit une grande inspiration, et mit dans son sac la boîte de Lexomyl de sa mère. Le geste le plus dûr. Puis elle partit, après un aurevoir à ces parents, et un "à ce soir" perplexe.
Et après sa première heure de cours, à la récréation, elle alla dans le couloir désert de l'infirmerie, ouvrit la boîte, regarda quelques instants les cachets, attendit que le professeur qui passait s'éloigne, et avala un cachet difficilement. Puis un second, plus rapidement. Le troisième, le quatrième, le cinquième ainsi que le sixième suivirent. Effectivement, le plus dûr à faire était de mettre dans son sac la boîte ce matin.
Puis, comme si de rien n'était elle remonta dans le hall retrouver ses amies. Elle expliqua son geste à l'une d'elle qui lui trouvait une mine bizarre. Une autre s'inquiéta, mais la première lui expliqua que ce qui était fait était fait. Cependant la seconde prit par le bras celle qui semblait déjà loin, et l'ammena à l'infirmerie, malgré les "lâche moi j'veux pas" de la jeune fille. Elle ne pouvait que parler, et cela lui coûtait déjà beaucoup.
Arrivée devant l'infirmière, celle-ci cmprit ce qui venait d'arriver. Malgré les pleurs de la jeune fille elle apela ses parents, puis les pompiers, qui arrivèrent une dizaine de minutes plus tard.
La jeune fille "s'endormait", avec pour seule image en tête celle de celui qui l'avait quitté deux jours plus tôt.
Les pompiers arrivèrent, lui ouvrirent les yeux pour voir si elle réagissait, et lui posèrent des milliers de questions. Elle fût ensuite conduit aux urgences, où on lui branchèrent plusieurs tuyaux. Le bip incessant de sa tension cardiaque qui indiquait un chiffre anormal la maintenait éveillée, puis comateuse. Enfin son père arriva, lui parla quelques instants, jusqu'à l'arrivée de sa mère. Mais elle s'en fichait. Elle s'enleva le tuyaux de sa tension, elle ne voulait q'une seule chose : partir. Elle voulait simplement vivre en paix, l'oublier, elle voulait juste mourir.
Mais les médecins, eux, se fichait de ses souhaits et la rebrancha. Puis ils sortirent.
Seule à nouveau, comme d'habitude, comme dans les moments difficiles, elle sentit ses yeux se fermer. Elle s'imagina que là, il reviendrait, et lui dirait qu'il l'aime plus que tout, comme avant et que son grand père viendrait la chercher...
Mais ils ne vinrent jamais. Et ses yeux se clorent enfin, pour la laissé dormir...
Elle ne comprit pas. Non, elle ne comprit rien. Tout aurait dû fonctionner ! Elle se réveilla dans son lit, chez elle, avec un ami à ses côtés, qui lui demanda comment elle allait. Pourquoi était-elle éveillée ?? Pourquoi ces cons ne l'avaient-ils pas laissé ? Elle était toujours seule, et là ce fut au dernier moment que l'on songea à elle ?
Le soir, sa seur et son ami l'ammenèrent au cinéma. Mais elle sorti de la salle. Elle eût une amie au téléphone, et celui pour qui elle avait essayé de donner sa vie. Il lui fit promettre de ne jamais recommencer, mais elle savait qu'elle le referait jusqu'à ce qu'elle réussisse.