Quelque chose que j'ai écrit y'a à peu près une semaine.
Assise devant mon écran, une page blanche me regarde, me nargue. Mettre en mots les émotions est parfois beaucoup plus difficile qu’on pense, même lorsque seulement écrites. Cette blancheur agresse mes yeux et je sais qu’elle continuera même si je la rempli car l’expression noircir une page ne s’applique qu’au véritable papier, et puis encore, tout dépend de l’écriture de l’auteur. Mais je m’égards. Alors voilà, mettre ses émotions sur papier (papier, papier, pour l’instant je mets les miennes sur mon disque dur) peut être très difficile, surtout quand on ne sait pas vraiment ce qu’on ressent. Quand tout est gelé, transi, immobilisé par on ne sait quelle volonté venue du tréfonds de nous pour nous permettre de survivre malgré la douleur. Quand les rares fois où tout cela ressort on est incapable d’en parler ou de l’écrire parce que ça fait trop mal et que dès que tout regèle, mettre les mots là-dessus devient impossible parce que l’émotion n’y est pas. Généralement quand la douleur revient en énorme vague dans mon esprit je la calme avec des poèmes. Les métaphores font beaucoup moins mal que les choses crues et sans artifices, et en plus j’ai un (bien modeste) talent pour les écrire, enfin c’est ce que tout le monde me dit. Mais pour l’instant je flotte entre-deux. Assez gelé pour ne pas trouver les mots, mais trop à vif pour même essayer. La seule personne si bien capable de faire monter ce qui brûle, ce qui faire fondre la glace qui entoure mon cœur est à plusieurs dizaines de kilomètres de moi et je le déplore car le froid reprend le contrôle. Au bout du compte, on est toujours seul. La bonne volonté des autres est si souvent présente sans qu’elle puisse faire quoi que se soit pour nous. Les gens qui veulent nous aider sont souvent nombreux mais trop peu outillés pour le faire adéquatement. N’empêche que je n’échangerais ça pour rien au monde car l’amour que nous porte nos proches est beaucoup plus fort que ce que n’importe quel professionnel ou spécialiste peut faire pour nous. Pourtant quand la douleur s’y met on donnerait n’importe quoi pour que quelqu’un la soulage, mais dans plusieurs cas il n’y a que nous qui le pouvons. Ouvrir les yeux et prendre conscience est la première étape, en parler la deuxième (parfois quelqu’un de particulièrement perspicace changera leur ordre). Bien sur tout dépend du problème mais la troisième est souvent le pardon. Se pardonner soi-même ou pardonner quelqu’un d’autre. Parfois cette étape prend des années ou ne se fait jamais. Je ne sais pas si d’autres étapes sont nécessaires au soulagement de la douleur entre celle-ci et la dernière, l’acceptation. Le fait d’accepter ce qu’on a vécu, ce qui ou simplement qui nous l’a fait vivre. Cette étape se fait souvent sans vraiment qu’on s’en rende compte et on se réveille un matin, serein avec la cicatrice que laissera à jamais cette épreuve et cette douleur dans notre cœur et notre mémoire. Enfin, ceci n’est qu’un mélange d’espoir, d’imagination et d’un peu de déduction né de mon esprit qui ce soir travaille un peu trop fort à comprendre ce que ressent mon cœur sans toute fois que celui-ci le ressente. Processus plutôt déplaisant que j’essaie toujours d’éviter car plus mon cerveau analyse plus il trouve que ça n’a aucun sens et plus mon cœur refuse de le ressentir et le refoule car il est trop perdu sans savoir ce que cela signifie.
Sujet: Un autre texte 
Lun 13 Aoû 2007 - 16:36
