Bonsoir,
Bon.. Je m'excuse ça fait des milliards d'années que je suis pas revenue ici.. Mais je crois que c'est nécessaire. Je sais pas quoi en faire.. J'ai juste besoin de raconter.. De parler. Alors je dépose ça là.
Je me sens vide, délavée. Il y a un 10 mois, j'ai sauté dans un avion pour Montréal. J'ai menti à demi-mot à mes parents pour qu'ils me laissent partir. Je leur ai dit que c'était pour mes études. C'est vrai que c'est assez insolite de partir étudier la Littérature française à Montréal mais ils m'ont laissée aller. Mais, en fait, malgré toute les idées que je me suis rentrée dans la tête. Cette année pour m'éloigner d'eux, de cette bulle infernale.. c'était à la fois génial et à la fois une continuité de mon mal-être. C'est devenu la porte ouverte à mon enfermement.
Quand je suis partie j'étais anxieuse de fuir mes problèmes et qu'à mon retour tout me retombe dessus.. et que je perde mes amis.. Mais je suis vraiment partie.
J'ai fait du hoola-hoop entre plusieurs maisons, découvert de jolies familles (et observer les petits problèmes qui dépassent).. Je me suis interessée à mes cours. Mais je me suis renfermée.
En cours ? Les gens avaient l'air sympa, mais je suis partie du principe que j'étais ininteressante alors ça a donné une excuse de plus à ma timidité. Au début, il y a bien eu quelques connaissances. Mais le problème: c'est moi. Au fur et à mesure des invitations: je trouvais des excuses, refusais à répétition. Et quand j'acceptais, je n'avais aucune envie d'y aller.
C'est vrai j'ai découvert une vie de famille ici assez épanouissante. Je vis avec ma cousine qui est une maman monoparentale et sa fille de 7 ans. Mais dans un sens.. C'est dur aussi. C'est dur de les voir heureuses. De voir ce qu'on a pas eu. De se sentir moins aimée. De se sentir rejetée. J'adore capturer leurs moments ensembles.. Mais je sais que je ne suis que passagère dans leur vie et qu'en aucun cas moi aussi je pourrai être la fille de ma cousine (je précise qu'elle a 43 ans). C'est surement idiot ce que je dis. Et oui je pèse la chance que j'ai.. mais ça fait mal d'observer un bonheur qu'on ne peut que toucher à demi, ça fait mal de renoncer à tout ça, de renoncer à l'enfance.. (oui j'ai un petit problème pour grandir mais grandir c'est la vie.. Alors c'est peut-être un petit problème)
De janvier à aujourd'hui, sans vraiment consulter mes parents, j'ai arrêté d'aller à l'université. J'ai commencé à étudier seule, à la maison. Je révise, je range, parfois je mange, passe des moments avec ma "famille". Mais je sais qu'en vrai je ne parle à personne.. que je cache mes affaires sous le tapis, que je ne sors plus, que dans le fond je me suis encore crée un masque et que je suis de nouveau seule.
Qu'est ce qui cloche ? Peut-être que j'ai besoin de parler ou d'un bon moment privilégié de discussion de tout et n'importe quoi ou je sais pas. Je crois que malgré mes refus de voir les gens.. j'ai besoin d'avoir un quelconque échange avec quelqu'un...
Alors je me tourne vers vous.. pis je m'excuse de ce couchage de pensées un peu basardeux.
Sur ce.. Je retourne dans mon carton, vous pouvez toquer à la porte, promis je ferai pas la baboune.