Incapable d'aimer

Comme souvent, je reviens sur ce forum parce qu'en ce moment, ce n'est vraiment pas la forme... Par rapport à beaucoup de choses, mais il y a surtout un sujet en ce moment qui m'obsède vraiment au point d'y penser absolument H24 et de ne même pas arriver à dormir, ou à passer un bon moment sans stresser.
En bref, je crois qu'il y a quelque chose qui ne va pas chez moi,pas du tout, profondément dans ce que je suis il doit y avoir un problème. Je ne sais pas aimer. Genre vraiment pas. Oui j'ai une famille, des amis, des proches qui comptent pour moi, oui j'ai eu des petits copains. Mais aimer vraiment ? Jamais. Je ne sais pas aimer. En fait je ne sais ni aimer ni être aimé. C'est assez perturbant parce que je me dis qu'à 21 ans, ça aurait du m'arriver au moins une fois de tomber amoureuse. Après un petit copain on peut se dire qu'il n'était simplement pas le bon mais 2, 3, 4...
Côté sexe c'est peut-être pire, je ne supporte pas ne serait-ce que l'idée qu'on me touche, l'idée d'être vue nue (et les cicatrices d'am n'aident clairement pas de ce côté là). Parfois je vois un couple et je me dis que j'aimerais bien moi aussi, mais ensuite je m'imagine dans un moment d'intimité ou simplement de complicité et je me souviens que je ne peux pas. J'en viens vraiment à me dire que ce n'est pas pour moi, je sais pas je dois pas être faite pour ça, je dois être trop atteinte, trop bizarre, trop brisée. Jusqu'à penser au suicide, sérieusement, parce que je me dis si je suis incapable d'un truc aussi humain que simplement aimer, qu'est-ce que je fous là ?

Je ne sais pas quoi faire. Si certains ont des conseils, ou se reconnaissent dans ce merdier, je suis tout ouïe.

T'inquiète pas, certains membres de ce forum sont sans aucun doute dans la même situation que toi. Ou en tout cas, au moins un.

La question primordiale: t'aimes-tu?

Lilith, j'espère aussi ne pas être la seule, égoïstement ça me rassurerait un peu...

Trash Khan, c'est une bonne question. Pendant longtemps je trouvais cliché, presque ridicule, d'estimer qu'il fallait s'aimer pour aimer et être aimé. Maintenant je vois à quel point j'avais tord. Je suppose qu'on ne peut pas se détester et se mépriser autant sans en subir les conséquences. Je ne sais plus quoi faire pour changer ça. Devenir quelqu'un d'autre, mais bien entendu ce n'est pas possible.

Hey !
Quand tu dis "devenir une autre personne mais bien entendu ce n'est pas possible" je ne suis pas d'accord. Ok, jamais tu ne pourras changer ton passé ni ce que tu as vécue mais tu as toute ta vie pour évoluer et donc changer. Gâche pas ça en te suicidant ...
Je suis sûre que tu as besoin de temps et je pense qu'un jour une personne prendra le temps d'apprendre à te connaître et qu'un jour tu seras assez à l'aise pour t'ouvrir à lui et avoir une "vraie" relation

ça veux dire quoi pour toi "aimer vraiment"?

nan parce que y'a pas de "vrai amour" ou de "faux amour" que ce soit en amitié, en famille, avec un(e) petit(e) ami(e) quand on s'apprécie, que l'on a une complicité ba on s'aime point.!

après tu as peut etre du mal à exprimer ces émotions, à savoir les identifier mais je suis sure que tu ressent de l'amour, meme si c'est maladroit^^

si tu ne ressentais pas d'amour, de sentiments envers tes parents, tes amis tu t'en serais vite détourné, ou alors tu aurais fini "faux cul" avec des relations "utilitaires" histoire de se conformer à une norme sociale et ça c'est très ennuyeux!

perso je me suis souvent posée des questions similaires, notament à la préadolescence pour ma famille: mon père, ma mère je les voyais surtout comme "utilitaire" ils me logeaient, me donnaient à manger, un peu d'argent de poche... mais au delà de ça, est ce qu'on s'aimait vraiment?
et puis j'ai grandi, j'ai quitté la maison et meme si je suis autonome matériellement ba je garde contact avec mes parents (et dieu que c'est dur parfois les relations familialles!!)
conclusion de tout ça: oui j'aime mes parents au delà de l'utilité materielle! je ne saurais pas définir cet amour mais bon à la limite que l'on apelle ça "amour" ou "atchoum" le sentiment reste le meme^^

L'aromantisme ça existe et ça n'est pas un problème. (Idem pour l'asexualité.)

Je ne veux pas nécessairement suggérer que tu sois aromantique, mais c'est une des possibilités et, surtout, c'est celle qui n'est pas un problème à résoudre. Du coup, ce que je veux dire, c'est qu'il est possible que ce ne soit pas un problème, donc ne pars pas sur le principe que tu manques de quelque chose ou quoi que ce soit. Parce que ce genre de principe va t'empêcher de répondre sincèrement (pas seulement avec ton cortex) à la question "est-ce que c'est un problème pour moi ?". Et s'il s'avère que, même en ignorant les normes sociales, c'est effectivement un problème, il y a plusieurs pistes.

De quoi as-tu besoin des autres ? Est-ce qu'il y a des interactions qui te manquent ? Est-ce qu'il y a des "choses", chez toi et/ou chez l'autre, qui t'empêche de te lier ? (Et en faire la liste. Ça peut être des trucs pas très bouleversants émotionnellement, ou des trucs qui secouent un peu plus. Manque de temps, être préoccupé par autre chose, manque de diversité dans les lieux de contact, la liste des valeurs/opinions/comportements qu'on ne peut pas tolérer - les "dealbreakers", ignorer ses émotions, avoir certaines croyances etc.)

Merci pour vos réponses et désolée de répondre si tard.

D'abord Rise and carry on, merci pour ton message encourageant, ça fait du bien d'entendre ça de temps en temps, ça permet surtout de relativiser.

kelkun_kelkepart je vois bien ce que tu dis, je ne suis pas certaine par contre que ça corresponde vraiment aux questions que je me pose. Je ne vois pas mes parents comme simplement utilitaire, ni mes amis ni qui que ce soit, simplement j'ai souvent l'impression (voire tout le temps) d'être insensible, de ne pas ressentir d'amour ni d'être capable d'en donner. C'est un sentiment assez étrange et je m'excuse si je ne suis pas très clair, je ne sais pas vraiment comment décrire ça...

H, j'ai entendu parlé de l'asexualité, l'aromantisme encore jamais. Je vais être assez franche, j'accepte parfaitement que certains se définissent ainsi, pour ma part je ne crois pas que ce soit le cas. Je sais que si je me disais bon bah voilà, je suis asexuelle et aromantique, ce serait vraiment choisir la facilité, refuser de régler des choses qui pourraient être un problème.

Je ne sais pas vraiment ce dont j'ai besoin des autres, je ne pense pas que ce soit à eux de faire quoi que ce soit mais oui il y a des interactions qui me manquent, de ma part. Je me sens incapable de créer de vrais liens en effet, et c'est assez pénible d'être comme ça même avec des gens qui pourtant comptent pour moi. La relation n'est pas égale puisqu'ils donnent plus qu'ils ne reçoivent de ma part. Pourquoi je suis comme ça, je n'en ai aucune idée et vu la difficulté que j'ai à m'expliquer sur le sujet, je ne vois pas vraiment comment en parler à mon psy, j'ai peur qu'il ne parvienne pas à comprendre.

Parler à un psy ne peut être que bénéfique je pense. Je suis un peu comme toi, dès que je commence une relation amicale, je me focalise sur le fait que tout à une fin et que par conséquent un jour je ne parlerais plus à cette personne. Pas facile d'entretenir un lien avec cet état d'esprit !
Malgré tout je travaille avec ma psy pour que j'arrête de ne pas faire confiance, et que je me lâche un peu plus avec mes amis.
Alors si j'ai un conseil : parle en à un psy il est là pour t'aider, et il essaiera toujours de t'aider

tu aimes et apprécie tes amis, tes parents, un éventuel petit ami...

tu à du mal à manifester cet amour OK, tu as du mal à identifier ce sentiment OK mais ça ne veux pas dire que tu est insensible^^

après tu dit que ça pourrait etre un problème... peut etre un jour oui mais pour toi, pour ton entourage actuellement c'est le cas?
si non ba pourquoi aller chercher plus loin si vous avez trouvé un terrain d'entente comme ça?

si oui peut etre aller voir les gens qui te reprochent ton manque de proximité pour en savoir un peu plus sur leur vision des choses?

Rise and carry on, je vois parfaitement ce que tu veux dire, j'aimerais bien ne plus voir les choses de cette façon mais c'est compliqué. J'essaie au maximum de faire confiance au psy que je vois, j'aimerais beaucoup aborder ce sujet avec lui mais je sais pas, j'ai toujours peur de ne pas être prise au sérieux.

kelkun_kelkepart, rationnellement, je pense également que je ne peux pas être vraiment insensible, et pourtant c'est cette impression que j'ai, d'être un peu comme anesthésiée en tout cas. Ça me dérange surtout par rapport à mes amis du coup, certains m'en ont fait la remarque récemment, surtout ma meilleure amie qui en est venue à la conclusion qu'elle ne devait rien attendre de moi. Je ne crois pas qu'elle est vraiment dit ça méchamment, mais je ne veux pas que notre relation soit comme ça, je ne veux pas être celle qui est incapable d'offrir quoi que ce soit. Et c'est pourtant ce que je suis.