Forum AM-Entraide Ce forum est notamment consacré à l'entraide autour des problèmes d'automutilation. |
| | Stage infi, de l'autre côté de la barrière | |
| | Auteur | Message |
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afterglow
Nombre de messages : 553 Date d'inscription : 01/10/2007
| Sujet: Stage infi, de l'autre côté de la barrière Sam 21 Fév 2015 - 21:59 | |
| Bonsoir à tous,
ça fait un bail que je ne suis plus venue par ici, j'espère que tout le monde se porte mieux/bien/...
Je suis actuellement en deuxième année d'études d'infirmière et j'ai commencé cette semaine mon stage en psychiatrie dans une bonne clinique, ça fait du bien de voir que certains soignants se sentent concernés par leurs patients.
Je suis dans le service TCA / ados / jeunes adultes avec forcément AM à gogo, et c'est plus perturbant que ce que j'aurais cru. Déjà le fait de se retrouver soignant, même si je ne suis qu'étudiante, alors que je suis passée par la case patiente, ça fait bizarre. En même temps je pense avoir assez de recul pour ne pas flipper de cette situation, mais ça reste quand même curieux et je me pose des questions sur ma légitimité.
Ce qui est le plus dérangeant c'est mon rapport aux AM. Je ne suis pas en accord avec l'équipe qui interdit toute AM durant les hospitalisations. Je comprends l'idée, la surenchère éventuelle des patients les uns avec les autres, le fait qu'ils sont là pour aller mieux etc. mais je suis d'avis qu'interdire ne règle pas le problème et que le patient va compenser avec autre chose. Je n'ai pas forcément de solutions à ça, mais ça m'interpelle.
J'ai du faire quelques soins de plaie et ça ne m'a rien fait sur le moment. Mais suite à un gros coup de mou hier et aujourd'hui, j'ai des envies qui reviennent de façon très intense alors que je ne me suis plus fait de mal depuis plusieurs mois (et avant ça de façon semestrielle en période d'examens uniquement). Gros retour en arrière, finalement ce stage me confronte plus que ce que je n'aurais pensé.
Des témoignages similaires à proposer ? Quelle réaction ? En parler à l'équipe ? (qui est super dispo, et m'a fait intérieurement rigoler en disant "oui les scarifications (j'ai horreur de ce mot) c'est très violent" - sans dec' ? ça va, je connais merci). J'ai pas envie de céder sachant que je ne suis pas franchement au fond du trou, juste un passage à vide qui en temps normal ne m'aurait pas donné envie de m'AM, c'est vraiment lié au contexte.
Mais ça me démange et j'arrive pas à me sortir ça de la tête. Des idées ?
Merci pour votre aide et bonne soirée. | |
| | | Brise-patte
Nombre de messages : 5058 Age : 27 Localisation : France Date d'inscription : 21/02/2012
| Sujet: Re: Stage infi, de l'autre côté de la barrière Dim 22 Fév 2015 - 11:34 | |
| Sans avoir déjà été confronté à ce genre de situation, je pense qu'il ne s'agite simplement que d'une phase.
Revoir des traces d'am fait écho en toi car tu es déjà passé par là. Mais si tu n'as plus le besoin personnel de recommencer, alors je pense que ça ne reprendra pas.
Ne cède pas à la panique, je pense que ça passera assez vite. | |
| | | Tatie Lem
Nombre de messages : 2517 Age : 35 Date d'inscription : 10/08/2011
| Sujet: Re: Stage infi, de l'autre côté de la barrière Dim 22 Fév 2015 - 12:14 | |
| Je ne suis pas passée par l'hôpital psy pour mes soucis, je suis soignante, mais j'ai évité tout stage en milieu psy ado/adulte pendant mes études et je ne me sens pas encore capable d'y travailler, parce que je ne veux justement pas prendre le risque de la confrontation.
Après, je pense comme Brise-Patte, que ça peut se traverser si tu fais bien la part des choses.
En parler est une bonne idée, mais pas à n'importe qui, je pense qu'il faut être assez prudent. Vous n'avez pas de temps d'analyse de la pratique, de retour sur les stages, etc... à l'école ? | |
| | | FcK
Nombre de messages : 18 Date d'inscription : 26/11/2014
| Sujet: Re: Stage infi, de l'autre côté de la barrière Dim 22 Fév 2015 - 15:39 | |
| Bonjour,
La première question qui me vient en tête c’est : pourquoi avoir choisi ce terrain de stage ?
Tu dis que tu n’es pas d’accord avec l’équipe concernant l’interdiction de l’AM pendant l’hospit’, mais qui est ce qui pense ça : - toi et ton rapport à l’AM ? - toi l’étudiante inf’ ?
L’interdiction est une mesure radicale, pas toujours la meilleure certes, mais as-tu demandé à l’équipe ce qu’il en était ? Est-ce que les patients compensent réellement avec autre chose ? Est-ce que toi, peut-être en tant que patiente, tu as été face à cette interdiction ? Peut-être que tu l’as mal vécu (ou pas), peut-être que les soignants de l’époque n’ont pas su t’expliquer clairement la raison de cette interdiction.
Tout ça pour dire qu’en te lisant (et en connaissant pas du tout ton histoire), tu te retrouves dans une situation quelque peu dangereuse.
La première chose que l’on doit retenir lorsqu’on est soignant, c’est cette fameuse distance psychologique/physique que l’on a avec les patients, on doit apprendre à ne pas se projeter ni même s’identifier à eux.
Pourquoi ? et bien pour se protéger soi-même.
Dans un an tu seras infirmière, tu seras confrontée à ce genre de situations, pas seulement en psychiatrie mais dans n’importe quel service. Apprend à te protéger, à prendre tes distances et ne laisse pas la détresse de tes patients faire remonter en toi tes démons passés.
Profite de ton statut d’ESI pour obtenir des explications de tes tuteurs de stage, profite de ton statut pour voir les choses sous un nouvel angle et là tu verras que le « recul » dont tu parles au début de message prendra tout son sens.
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| | | kelkun_kelkepart
Nombre de messages : 2887 Age : 36 Date d'inscription : 10/02/2007
| Sujet: Re: Stage infi, de l'autre côté de la barrière Dim 22 Fév 2015 - 20:55 | |
| en fait je crois que c'est plutôt par principe qu'ils interdisent l'AM... ils savent très bien que si leurs patients veulent se détruire ils le peuvent très bien!
j'ai jamais été en position de soignant mais j'ai ressentie cette interdiction
en fait y'a 2 manière de le voir: quand j'étais à l'HP c'étais clairement malsain: des heures pour trouver de quoi recoudre et faire un pancement correct pour finir avec une "punition" en bonne et due forme sans chercher à mieux comprendre les choses
et puis à la clinique ils ont pas cherché des lustres:ils ont fait un pensement et m'ont envoyé aux urgences du coin... aux urgences le toubib à été top, on à bien rigolé (meme si c'était un peu chelou aussi avec le recul^^ au retours à la clinique débrieffing et bien sur aucune conséquece notoire sur la prise en charge: tout le monde étais plus ou moins d'accord sur mon point de vue de la chose
mais bon quand le toubib de cette clinique m'a vue débarquée en demandant l'autorisation "d'AM programée" comme certaines filles avaient des "crises de boulimie programé" ça m'a été refusé de suite, on m'a expliqué le pourquoi du comment et meme si j'étais frustrée j'ai fini par accepter la chose^^
bref selon la prise en charge, le lieux d'hospitalisation, l'humanité des soignants que tu à en face tu à des tas de façons d'aborder la chose...
dans tous les cas une fois "l'urgence" de l'AM passé je crois que l'important c'est de pouvoir débriffer avec le patient, valoriser son point de vue, essayer de faire de l'AM quelque chose de constructif
___________________________________
pour tes envie d'AM perso comme l'ont dit les autres peut etre débrieffer ton stage avec un prof, ton maitre de stage... si tu est encore suivi peut etre en parler à ton psy
et puis effectivement à l'avenir y réfléchir à 2 fois quand tu à un stage/job à faire dans ce genre d'environnement; si cela fait trop écho à ton histoire bosser ailleur qu'en psychiatrie au moins le temps de roder un peu ta conscience professionnelle^^ | |
| | | afterglow
Nombre de messages : 553 Date d'inscription : 01/10/2007
| Sujet: Re: Stage infi, de l'autre côté de la barrière Dim 22 Fév 2015 - 22:07 | |
| Merci pour vos réponses.
Ça va déjà mieux qu'hier, l'envie est moins forte, merci la bouteille de vin et la copine qui a accepté de discuter de tout et rien pendant deux heures. :-)
Probablement un cap à passer, effectivement. Enfin c'est reparti dès demain, on verra au quotidien.
Je n'ai pas choisi mon lieu de stage, dans mon école (je ne sais pas si c'est pareil partout en Belgique) on n'a qu'un seul stage au choix, en troisième année, tout le reste est imposé.
L'interdiction je la vois à la fois par rapport à moi et en tant qu'infi. Bien sûr mon expérience entre en compte, et je sais que si on m'interdisait de le faire c'était pire encore. Je n'ai pas encore soulevé la question avec l'équipe.
La bonne distance c'est quelque chose qui me tracasse au quotidien, que ce soit en psychiatrie ou en médecine/chirurgie, de ça j'en ai parlé avec l'équipe et ils m'ont rassurée en disant que c'est quelque chose qui se construit tout au long des études et par l'expérience. Après je n'ai pas expliqué que j'avais moi-même été patiente et quelle implication ça avait pour moi de me retrouver soignante. Mais effectivement c'est un de mes (nombreux) défis pour mes études. Comment se protéger tout en étant disponible et à l'écoute. De ce que je vois en stages de nombreux soignants ont choisi de faire l'autruche et s'ensuit un désintérêt (réel ou mécanisme de défense) qui me pose question.
J'essaie de profiter de mon statut d'étudiante effectivement, c'est le premier stage où j'ai l'impression qu'il prend son sens et où ce n'est pas un casse-tête monumental. Et c'est un stage d'observation, donc observer (moi-même, l'équipe et les patients) je ferai. :-)
Mon infirmière référente est super à l'écoute, je pense que je pourrais en parler avec elle. A l'école pas vraiment, la prof qui supervise ce stage est sympa mais je ne me vois pas lui parler plus personnellement. J'en parlerai avec ma psy c'est sûr, mais je ne la vois pas avant une semaine et demi.
Bref je risque de repasser par ici de temps en temps dans les semaines qui viennent. Merci d'avoir pris le temps de lire et de répondre. | |
| | | Tatie Lem
Nombre de messages : 2517 Age : 35 Date d'inscription : 10/08/2011
| Sujet: Re: Stage infi, de l'autre côté de la barrière Dim 22 Fév 2015 - 23:15 | |
| En ce qui concerne la bonne distance, elle ne met de toute façon pas à l'abris des projections/identifications, des confusions entre sympathie et empathie, des contre-transferts, des évocations intempestives et des échos à l'histoire personnelle... et je ne crois pas que cela soit une mauvaise chose, tant qu'on est pas débordé ou dépassé, l'écoute et la reconnaissance de ses émotions servent à s'ajuster dans la relation de soin. Je parlais surtout de cours ou de travaux dirigés consacrés à un retour sur des situations cliniques qui peuvent porter leur lot d'incompréhension et d'embarras (j'en ai eu beaucoup, c'est peut-être particulier à mon école/ma discipline), mais à défaut c'est bien d'avoir une personne expérimentée avec qui échanger. Je te conseille à nouveau d'être prudente et de ne pas trop entrer dans les détails personnels (y a aussi une distance à trouver avec ses collègues ), sauf si ta confiance est bien installée et/ou si ce que tu diras de toi ne prêtera pas à conséquence, mais de formuler les choses comme un questionnement plus général, toujours sous l'angle du patient ou du soin : comment fait-on pour prendre soin de quelqu'un qui nous touche, de qui on se sent proche, qui convoque des ressentis désagréables ou troublants ? | |
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